Article IREF

Chapitre 1: Méthodologie

Christine Corbeil
Francine Descarries
Geneviève Gariépy
Geneviève Guernier
couverture
Article paru dans Parents-étudiants de l’UQAM. Réalités, besoins et ressources, sous la responsabilité de Christine Corbeil, Francine Descarries, Geneviève Gariépy et Geneviève Guernier (2011)

Le questionnaire d’enquête

En l’absence d’informations précises sur la population des parents‐étudiants qui fréquentent l’UQAM, nous avons opté pour le questionnaire d’enquête comme technique d’interrogation afin de rejoindre le plus grand nombre possible de répondants‐es au sein de cette catégorie d’étudiantes et d’étudiants et d’obtenir un volume significatif d’informations sur leur trajectoire et leurs conditions de vie. Des considérations relatives aux coûts d’application, à la standardisation des observations et à la possibilité de faire parvenir en ligne le questionnaire à tous les étudiants et étudiantes de l’UQAM en utilisant leur adresse normalisée ont aussi été des facteurs décisifs dans le choix de cette option.

 

Conception et caractéristiques du questionnaire

Une consultation préalable de diverses sources traitant de la situation des parents aux études, d’une part, et de la question de l’articulation famille-travail, d’autre part, a fourni les éléments d’information préliminaires pour caractériser la population sous étude et amorcer la construction du questionnaire. À ce titre, les données d’ICOPE1 «Le projet ICOPE (Indicateurs de Conditions de Poursuite des Études) a vu le jour à l’Université du Québec au début des années quatre‐vingt‐dix. Il consiste en une série d’enquêtes, effectuées à intervalle d’environ 5 ans, qui recueillent les caractéristiques des étudiants à leur entrée à l’université. Tous les programmes de tous les cycles d’études sont couverts par ICOPE.» Source:http://www.uquebec.ca/~uss1109/dossiers/2005‐2006/Journee‐reseau_2006/Distinction‐ICOPE‐PROSPERE.pdf.Consulté en décembre 2009. Au moment de finaliser ce rapport, grâce à la collaboration de Madame Sylvie Bonin, Direction de l’analyse et de la recherche institutionnelle de l’Université du Québec, nous avons pu comparer les données de l’enquête de 2006 avec celles de 2001. sur les parents-étudiants inscrits aux niveaux collégial et universitaire ont permis d’établir une première approximation de la représentation des parents-étudiants au sein de la population étudiante de l’UQAM, alors que le sondage mis en ligne par l’Association Cigogne de l’Université de Montréal nous a mis en contact avec une première liste de services ou de mesures de nature à les intéresser.

La rédaction du questionnaire a été menée en plusieurs étapes. Une version provisoire a été testée auprès d’une douzaine de répondants‐es afin de recueillir leurs commentaires et, le cas échéant, d’apporter les aménagements jugés nécessaires avant la mise en circulation définitive. À sa distribution, la version finale comportait une liste de 63 questions, fermées et semi-ouvertes, réparties en sept sections (Voir Annexe 1 [en pièce jointe de cet article]). Ces sections correspondent aux axes retenus pour aborder l’essentiel des situations et problématiques rencontrées par les parents-étudiants, tant sur les plans personnel et familial que sur celui de leur parcours universitaire en regard de leur situation d’emploi, de leur situation financière et de leurs responsabilités parentales. Une dernière section du questionnaire a été réservée à la cueillette des propositions formulées par les répondants‐es au sujet des services et des mesures à privilégier pour faciliter leur accès aux études et à la diplomation. Des espaces ont aussi été prévus à divers endroits du questionnaire pour leur permettre de compléter les informations demandées ou de livrer leurs commentaires.

 

Distribution du questionnaire

Hormis les données d’ICOPE 2001, aucune source d’information, interne ou externe, ne rendait possible, au moment de l’application du questionnaire, une évaluation vérifiable de la taille de la population visée ou de sa représentation proportionnelle au sein de l’UQAM. Il n’existait pas non plus une liste interne qui aurait permis de rejoindre directement les parents-étudiants inscrits à l’UQAM à la session d’hiver 2008.

Dans les circonstances, il a été nécessaire de développer une double approche pour rejoindre le plus grand nombre possible de parents: l’une visait à les atteindre directement ou par le biais d’intermédiaires au sein des facultés et des associations étudiantes. En tel cas, une version papier du questionnaire était mise à leur disposition. L’autre consistait à mettre en ligne une version électronique du questionnaire.

Outre les rencontres avec divers membres du personnel pour les sensibiliser à la problématique des parents-étudiants, les informer de l’enquête en cours et obtenir leur collaboration, la version papier du questionnaire a été distribuée dans les bureaux des sept facultés de l’UQAM, dans plusieurs secrétariats de programmes, dans les locaux des sept associations étudiantes facultaires, dans les Centres de la Petite Enfance de l’UQAM et dans les locaux des Services à la vie étudiante (SVE). Tous les cafés étudiants ont reçu des copies à laisser à la vue de leur clientèle. De plus, quelques questionnaires ont été remis directement dans les mains des parents croisés dans les couloirs et lors de présentations dans plusieurs salles de cours.

Une autre stratégie a été utilisée pour inciter les parents‐étudiants à répondre au questionnaire mis en ligne. Des feuillets informant de l’enquête en cours et des moyens d’y participer ont été distribués à trois reprises dans les cafés étudiants, dans les aires d’étude, à la bibliothèque et dans les cafétérias. L’enquête a aussi été publicisée par un affichage sur l’ensemble des babillards des différents pavillons de l’UQAM. Des affiches ont été également posées à l’entrée des divers Groupes et Chaires de recherche. Finalement, un message courriel —suivi d’un rappel, un mois plus tard— a été envoyé à tous les étudiants‐es de l’UQAM par le biais de l’adresse normalisée de l’université2 Cette méthode s’est avérée la plus efficace puisque la quasi-totalité des réponses au questionnaire a été reçue immédiatement après l’un ou l’autre de ces courriels.. Le portail étudiant de l’UQAM, des Services à la vie étudiante et des associations étudiantes ont pour leur part affiché un lien vers l’enquête en ligne. Les sept associations facultaires étudiantes ont également accepté d’envoyer un message courriel à leurs membres étudiants‐es. Considérant que chaque étudiant‐e de l’UQAM possède une adresse normalisée «courrier.uqam» que toutes et tous sont tenus, en principe, de la consulter, il est possible, théoriquement du moins, de considérer que la quasi‐totalité des étudiants‐es de l’UQAM a été mise au courant de l’enquête. En tout et pour tout, la diffusion des questionnaires papier ainsi que de la version en ligne s’est échelonnée sur une période allant de novembre 2006 à avril 2007.

 

Taille et forme du questionnaire

Les indications recueillies auprès des répondants‐es permettent d’estimer à environ 40 minutes, en moyenne, le temps requis pour compléter le questionnaire. Le problème de la taille du questionnaire a par ailleurs été soulevé par un certain nombre de parents, plusieurs estimant que celui-ci leur avait pris plus d’une heure à compléter. Il a été décidé néanmoins de ne pas réduire le nombre de questions en cours d’application afin de préserver la qualité de l’information recueillie et de disposer des données nécessaires pour tracer un portrait valable de cette population et de ses besoins.

La forme du questionnaire a été aménagée de manière à répondre aux exigences de la mise en ligne du questionnaire et du traitement informatique des données par le biais du logiciel SNAPSurveys utilisé par le Bureau de la recherche institutionnelle qui nous a apporté sa collaboration pour cette tâche. Sous ce rapport, pour pallier à quelques difficultés entrevues, nous avons privilégié pourcertaines questions des regroupements ordinaux, plutôt que numériques, au risque connu de perdre au passage une précision fine sur le plan de l’analyse des données.

De même, la réception des premiers questionnaires a fait apparaître les limites du logiciel employépour l’enregistrement des commentaires formulés par les répondants‐es. Pour éviter de perdre une information qualitative importante, il a donc été nécessaire de rouvrir chaque fichier-réponse et de transférer manuellement, pour usage ultérieur, le texte de ces commentaires dans des fichiers Word. Quant aux autres données recueillies sur SNAP Surveys, un simple protocole d’exportation a permis de les transférer sur SPSS pour traitement et analyse.

 

Échantillon et représentativité

En l’absence d’une liste de parents-étudiants inscrits à l’UQAM à la session d’hiver 2008 et, conséquemment, en l’absence de moyens pour procéder à une sélection aléatoire des répondants‐es, l’échantillon de parents volontaires obtenu est de type non-probabiliste. Sur les 781 questionnaires reçus (16 en version papier et 765 en version électronique), 43 d’entre eux ont été éliminés pour différentes raisons: absence de réponses sur le sexe et sur la présence d’enfants, questionnaires incomplets, anomalies majeures ou doublons apparents. L’échantillon effectif est donc composé de 738 parents‐étudiants.

Pour parer aux biais potentiels d’un échantillon de participants‐es volontaires et permettre une certaine généralisation des conclusions de l’enquête, nous avons effectué une comparaison entre les caractéristiques de la population sous enquête et celles de la population rejointe par l’enquête ICOPE en 2006, de même qu’avec certaines données institutionnelles sur l’ensemble de la population étudiante de l’UQAM. Selon les données disponibles, tout semble indiquer que les répondants‐es à l’enquête par questionnaire représentent ± 11% de la population des étudiants‐es qui ont des enfants à l’UQAM3 L’enquête ICOPE de 2006 a permis de rejoindre 5 760 étudiants et étudiantes à leur entrée à l’UQAM. Elle situe la proportion des parents‐étudiants à 16,68% (961/5 760) des effectifs de l’UQAM. Sur une population uqamienne totale de 41 176 étudiants‐es à l’automne 2006 (Source: La population étudiante de l’UQAM, Statistiques d’inscription 2007‐2008, Registrariat de l’UQAM, août 2008), l’application de cette proportion situerait à ± 6 868 personnes la population des parents‐étudiants à l’UQAM. La présente enquête aurait donc rejoint 11% (778/6 868) d’entre eux.. Par conséquent, le nombre de répondants‐es et la proportion qu’elles et ils représentent par rapport au total estimé des parents‐étudiants de l’UQAM apparaissent suffisants pour parler d’une certaine représentativité.

Cette question de la représentativité se pose à nouveau à propos de l’importante proportion de réponses reçues par Internet. En effet, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que les échantillons composés de répondants‐es en ligne touchent exclusivement des individus ayant accès à Internet, opérant une sélection artificielle des répondants‐es. Cependant, l’obligation bien réelle de l’utilisation de l’ordinateur à l’université, que ce soit pour les travaux (rédaction, recherche en ligne et contacts courriel avec collègues et personnel enseignant), ou pour accéder à des informations diffusées par leurs professeurs‐es (Moodle, listes d’envois des groupes-cours, etc.) et par l’administration, permet de penser que l’accès à Internet est une réalité acquise, voire une norme en milieu universitaire.

La rareté des questionnaires en version papier qui nous ont été retournés, malgré leur large diffusion, opposée au vif succès des campagnes de notifications par courriel, nous porte à croire que l’accès au contenu en ligne est non seulement généralisé, mais possiblement privilégié par les étudiants‐es uqamiens‐nes. En ce sens, la disproportion entre les échantillons papier versus électronique serait représentative des usages et préférences ayant cours au sein de la population étudiante.

 

Traitement et analyse de données

Le dépouillement et traitement des réponses a donné lieu à diverses opérations pour les rendre intelligibles et générer des tableaux-à-plat, c’est-à-dire des tableaux qui permettent de décrire la population sous étude; puis des tableaux croisés afin de faire apparaître différentes relations entre diverses caractéristiques de la population sous étude et, enfin, des tableaux multidimensionnels pour générer une analyse plus fine des situations observées.

 

Qualité des données

Un nettoyage des données a été effectué pour éliminer des incohérences ostensibles. Suite à leur examen détaillé, nous avons fait le choix méthodologique de ne pas soumettre à l’analyse certaines variables qui n’offraient pas d’information claire et précise, soit à cause d’ambiguïtés inhérentes aux questions, ou qu’elles aient été sujettes à des interprétations, de la part des répondants‐es, qui divergeaient de l’intention originale du questionnaire. Pour des raisons de clarté, nous avons éliminé les non-réponses dans le traitement statistique des données.

 

Traitement des données quantitatives

Les catégories des données quantitatives ont été, lorsque cela était possible, regroupées en classespour souligner les tendances observées et simplifier la lecture de tableaux dont le contenu est déjà suffisamment chargé. L’approche privilégiée a été de témoigner de l’expérience réelle, mais idéaltypique, implicite à chaque groupe de sens. Par exemple, dans le cas de la question portant sur le nombre d’années de résidence à Montréal, l’intention était de rendre compte de la progression d’une adaptation à un lieu de résidence récent —différente pour les personnes originaires du Québec de l’adaptation nécessaire à une personne fraîchement arrivée au Québec d’une autreprovince canadienne ou d’un autre continent— révélant la nécessité du croisement avec d’autres données telles que lieu d’origine, présence de réseau d’aide, statut de monoparentalité ou vie en couple, etc. Plusieurs informations concernant les regroupements opérés seront mentionnées au moment de traiter ces variables dans l’analyse des résultats.

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    «Le projet ICOPE (Indicateurs de Conditions de Poursuite des Études) a vu le jour à l’Université du Québec au début des années quatre‐vingt‐dix. Il consiste en une série d’enquêtes, effectuées à intervalle d’environ 5 ans, qui recueillent les caractéristiques des étudiants à leur entrée à l’université. Tous les programmes de tous les cycles d’études sont couverts par ICOPE.» Source:http://www.uquebec.ca/~uss1109/dossiers/2005‐2006/Journee‐reseau_2006/Distinction‐ICOPE‐PROSPERE.pdf.Consulté en décembre 2009. Au moment de finaliser ce rapport, grâce à la collaboration de Madame Sylvie Bonin, Direction de l’analyse et de la recherche institutionnelle de l’Université du Québec, nous avons pu comparer les données de l’enquête de 2006 avec celles de 2001.
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    Cette méthode s’est avérée la plus efficace puisque la quasi-totalité des réponses au questionnaire a été reçue immédiatement après l’un ou l’autre de ces courriels.
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    L’enquête ICOPE de 2006 a permis de rejoindre 5 760 étudiants et étudiantes à leur entrée à l’UQAM. Elle situe la proportion des parents‐étudiants à 16,68% (961/5 760) des effectifs de l’UQAM. Sur une population uqamienne totale de 41 176 étudiants‐es à l’automne 2006 (Source: La population étudiante de l’UQAM, Statistiques d’inscription 2007‐2008, Registrariat de l’UQAM, août 2008), l’application de cette proportion situerait à ± 6 868 personnes la population des parents‐étudiants à l’UQAM. La présente enquête aurait donc rejoint 11% (778/6 868) d’entre eux.
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