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Art hypermédiatique sur iPhone et iPod Touch, première partie: applications graphiques

Laboratoire NT2
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Article paru dans Délinéaires (2009), sous la responsabilité de Laboratoire NT2 (2009)

Le iPhone et son petit frère le iPod Touch, accessoires multimédias de plus en plus populaires, offrent un terreau fertile pour les compagnies informatiques désirant développer des applications pour ces ordinateurs portatifs. Le nombre d’applications qu’il est possible de télécharger à partir du iTunes Store est en croissance exponentielle et une bonne partie d’entre elles sont amusantes, mais triviales au possible.

Heureusement, dans cette prolifération de gadgets et de jeux limités, il se trouve également des artistes hypermédiatiques qui utilisent les formes d’interactivité caractéristiques des iPod Touch et Iphone (notamment l’écran tactile, la position dans l’espace de l’appareil et le microphone du iPhone) pour créer des oeuvres dont la qualité surpasse la plupart des jeux niais et des applications-gadgets prépondérants sur le iTunes Store. Voici quelques exemples de ces “applications artistiques” et des oeuvres qui en découlent.

En raison de la facilité de manipulation de l’écran tactile, on trouve quelques applications permettant de dessiner grâce au iPod Touch. Il est évident qu’un appareil portable ne permet pas autant de précision dans le trait et de flexibilité dans la manipulation des images qu’un ordinateur équipé d’une tablette graphique, mais l’application Brushes permet néanmoins des créations relativement élaborées (vous pouvez en voir des exemples aux adresses suivantes: David Gribouille, justiphoneart.com et David Lasnier), avec une palette d’options respectable et un spectre de couleurs intéressant. Quelques exemples d’illustrations créées à partir de Brushes:

Pour ceux et celles qui ne souhaitent pas s’embrouiller avec des paramètres au-delà de leurs talents techniques, il existe également Fat Tag, qui reprend le moteur graphique utilisé par les membres du Graffiti Research Lab. L’application permet de créer des tags et graffitis dans une palette graphique très limitée (rouge et noir sur fond blanc, blanc sur fond noir et rose sur fond jaune), mais l’effet de coulage de peinture, qui glisse dans la direction de l’inclinaison donnée au iPod, est plutôt réussie en dépit de sa trajectoire linéaire.

Aussi à souligner, l’application Jackson Pollock, créée par Mehmet Aktem pour le compte de la Mega Super Awesome Visual Company, qui permet de créer une toile en utilisant la technique du “dripping” rendue célèbre par le peintre américain. Il est possible de choisir plus d’une centaine de couleurs dans les options proposées dans l’application, mais il peut également être plus simple d’activer le mode “random colors” et de faire dégouliner la peinture avec une plus grande liberté. Il est d’ailleurs à noter que l’interactivité avec l’écran tactile rend la simulation de “dripping” plus immersive et réussie qu’une oeuvre hypermédiatique destinée à l’ordinateur personnel reposant sur le même principe.

De toutes les applications permettant des manipulations graphiques, celle la plus impressionnante et addictive est toutefois Reflect, développée par Joshua Davis pour le compte du Wolter Group (vous pouvez en visionner des captures d’écran à l’adresse suivante :http://www.joshuadavis.com). Dans Reflect, on doit, dans un premier temps, créer une image en choisissant parmi une série de six motifs (Architecture, Butterflies, Coat of Arms, Demons, Kimono et Stratoform) et une dizaine de palettes de couleurs, motifs et palettes pouvant être combinées afin de créer une image particulière. C’est lorsque l’image est créée que le plaisir commence. La fenêtre principale de Reflect permet de manipuler l’image de deux manières distinctes. La première fait dérouler l’image dans plusieurs sens à la fois, dans des zones triangulaires symétriques, suivant le principe de fonctionnement d’un kaléidoscope. Si on double-clique sur l’écran, l’image est soudainement diffractée et séparée en lattes qui peuvent faire l’objet de rotations dans une perspective en trois dimensions. Il va sans dire qu’il y a une énorme différence entre l’apparence de l’image statique initiale et le résultat de sa recréation en formes kaléidoscopiques dans un espace 3D.

Il est à noter qu’à l’exception de Fat Tag, toutes les applications décrites plus haut permettent d’enregistrer les résultats des créations et manipulations graphiques, soit afin de les utiliser comme fond d’écran pour le iPod, soit pour les extraire de son appareil et les exposer sur le Web.

Notons par ailleurs que pour ceux et celles qui ne seraient pas satisfaits des résultats obtenus par le travail de création permis par ces applications, il est possible d’acheter à prix modique les créations de plusieurs jeunes designers graphiques. En effet, Art for iPhone, de la compagnie Thirtynine LLC, propose des illustrations d’une douzaine de jeunes designers graphiques que l’on peut consulter à même son iPod touch et iPhone, et qui peuvent également être choisies comme fond d’écran.

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