Colloque, 25 au 27 novembre 2016

Le corps contemporain et l’espace vécu: entre imaginaire et expérience

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Le colloque Le corps contemporain et l’espace vécu: entre imaginaire et expérience, organisé par Sara Bédard-Goulet, s’est tenu du 25 au 27 novembre 2016 au Musée d’art contemporain des Laurentides, à Saint-Jérôme.

Regroupant des chercheurs appartenant aux disciplines artistiques et des sciences humaines, le colloque Le corps contemporain et l’espace vécu: entre imaginaire et expérience souhaite questionner les représentations et mises en scène du corps contemporain afin de comprendre comment celui-ci se construit en interaction avec l’espace. Quels rapports le corps entretient-il avec son environnement? En quoi ces relations sont-elles constituantes ou déstructurantes pour le sujet? Comment s’élaborent-elles et se manifestent-elles? Quels imaginaires du corps et de son rapport à l’espace sont véhiculés par les représentations artistiques et littéraires?

Le colloque a aussi accueilli l’installation de Damien Beyrouthy intitulée Délicat contact #1.

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Communications de l’événement

Besnik Haxhillari, Flutura Preka & The TwoGullivers

Bauhaus: la vie comme art

«Depuis 1998, nous travaillons en collaboration sous le nom d’artiste The Two Gullivers. Adoptant le nom du héro du roman Les voyages de Gulliver de Jonathan Swift, nous avons aussi adopté et developpée une philosophie de voyage et de la rencontre dans notre oeuvre performative.

L’appropriation de ce nom a une signification particulière par rapport à l’intégration de l’homme à des changements constants dans de nouveaux territoires qui parvient à être adopté et à devenir plus créatif. Le corps humain en relation avec de nouveaux espaces est au centre de notre démarche artistique.»

Mahité Breton

Le corps de la pensée: incarnation et expérience du monde chez Ivan Illich et Jean-Luc Nancy

«Dans les écrits de Jean-Luc Nancy et d’Ivan Illich, le corps revient souvent. Il ne se trouve pas tant représenté que présenté. Il se présente et s’impose comme organe de la pensée.

Pour Illich, comme pour Nancy, un corps vécu et ressenti dans l’ici et maintenant du lieu est nécessaire à la pensée.»

Mahité Breton est stagiaire postdoctorale à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval. Elle détient un doctorat en littérature comparée de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur l’incarnation et le rapport à l’autre et aux autres.

Louise Lachapelle

How can a place enter our skin down to the very verb of us

«Lorsque j’ai commencé à travailler sur la maison, au sens anthropologique et architectural, mais aussi la maison comme figure et comme matériau de l’art, j’avais fait le choix de cesser d’écrire de la fiction depuis un moment déjà.

Travailler sur la maison, poser le problème de l’habité et de la coexistence dans la perspective d’une critique de la culture – de ma culture – c’était une tentative de porter à conséquence mes réflexions éthiques sur le don et le geste créateur dans mes relations, dans mes actions, aussi bien dire : dans ma vie.

J’étais poussée par cette question : comment répondre au présent depuis une posture de création?»

Roland Huesca

Corps dansant et cosmogonie (ou les pouvoirs de la «texture imaginaire du réel»)

«L’imaginaire en esthétique, quand on prend les ouvrages en esthétique, c’est surtout un imaginaire mental, c’est surtout quelque chose qui est lié à la fiction. Ça reste dans le cadre d’une mentalisation des phénomènes.

L’idée est de se dire, par le biais de ce concept de la texture imaginaire du réel, qu’est-ce qu’il pourrait bien y avoir d’autre?»

Anne Élaine Cliche

Cette obscure terreur du désir

«C’est du désir que je veux parler. Du désir dont on ne parle plus beaucoup par les temps qui courent. Où le discours sur le sexe est tout occupé par la revendication d’identités, entres autres transgenres, la différence sexuelle nous étant présentée comme une invention au service d’une domination apparemment indépassable. On ne parle plus de désir dans ce que certains et certaines décrivent comme une culture du viol, où le sexuel cherche ses repères entre les termes toujours à définir d’agression ou de consentement.»

Bertrand Cochard

Psychogéographie, urbanisme unitaire et dérive: l’espace de la ville comme terrain de la pensée critique chez Guy Debord et Henri Lefebvre

«Je vais structurer mon exposé en deux parties.

Une première partie sur les grandes lignes de la critique debordienne de l’urbanisme qui lui était contemporaine. Je vais essayer, dans cette partie, d’interroger les concepts de corps et d’espace à partir de cette critique.

Dans une deuxième partie, je présenterai certaines pratiques situationnistes de l’espace, telles que la dérive ou l’urbanisme unitaire. J’aimerais vous montrer que, encore aujourd’hui, elles constituent de bonnes manières de faire de l’espace urbain un espace authentiquement vécu.»

Belinda Redondo

Le corps urbain: démarches artistiques et expérience du lieu

«Mon exposé portera sur les programmes artistiques qui jalonnent les réseaux de tramways qui sont présents en France. Il s’agira de comprendre en quelle mesure ces commandes publiques participent d’une nouvelle forme d’expérimentation des lieux et comment le corps du citadin est ici sollicité à travers les oeuvres d’art public.»

Arthur Oldra

Agencer les corps et articuler les situations

Arthur Oldra est militaire de réserve. Dans cette communication, il aborde la place du corps équipé des militaires dans le jeu interactionnel.

Plus encore, Oldra présente ses observations sur les jeux de spatialité lors des interactions entre les citadins et les militaires en patrouille, et particulièrement sur le rôle de l’équipement de ces derniers.

Frédérico Nepomuceno & Louise Roux

Corporéité du discours dans une ville laboratoire: de la sphère imagée à l’espace ouvré

«Ce qu’on va présenter ici est une pratique de recherche-création menée depuis 2014.

Pendant trois années consécutives, pour une durée de trois mois, l’artiste chercheur a investi un espace abandonné de la ville de Barra do Pirai, une ville moyenne du Brésil.

L’idée de cette occupation est de créer un spectacle théâtral in situ avec les habitants.

En 2015 et en 2016, c’est une gare désaffectée qui est occupée. Notre présentation se focalisera sur cette gare.»

Hélène Barthelmebs

Le corps féminin comme centre dans l’œuvre d’Annie Ernaux: corps en mots et en images

Dans cette communication, Hélène Barthelmebs présente l’usage du corps féminin dans l’oeuvre d’Annie Ernaux, corps qui se place à mi-chemin entre la mise en mots et la mise en images.

«Pour Kenneth White, la géopoétique commence avec un corps en mouvement dans l’espace. Or, l’oeuvre d’Annie Ernaux, dès ses débuts, place le corps au centre de l’écriture et de l’art.»

Lydie Rekow-Fond

Rendre le monde à sa mesure. Art contemporain et perception de l’espace

«Je vais partir de la formule de l’historien d’art Henri Focillon qui, dans La vie des formes, écrit de l’oeuvre d’art qu’elle ne s’inscrit pas seulement dans l’espace, qu’il ne suffit pas seulement de dire qu’elle y prend place, écrit-il, mais l’oeuvre d’art est mesurée de l’espace. Elle est forme.

Je vais proposer d’analyser très concrètement quelques oeuvres d’art qui font du corps un outil de mesure de l’espace.

Dans quelle mesure le corps de l’artiste actif ordonne-t-il, rythme-t-il l’espace? Dans quelle mesure, à partir du corps étalon, le monde est-il appréhendait?»

Pamela Bianchi

La danse au musée: une nouvelle forme d’expérience corporelle offerte au public

«Bien qu’aujourd’hui courir dans un musée ne soit pas encore un comportement admis, il existe cependant des possibilités de situations pour revenir sur ces limitations. En effet, l’approche muséographique actuelle va de plus en plus vers le croisement des arts.»

Jonathan Hope & Pierre-Louis Patoine

De la fatigue néolibérale à la lecture homéostatique

«L’objectif de cette communication est de penser nos pratiques littéraires – et tout spécialement la lecture – comme des pratiques corporelles qui s’inscrivent dans un contexte économique et écologique particulier, marqué par le néolibéralisme. Si celui-ci promeut un usage éphémère du texte, où la lecture vécue comme consommation s’accélère pour permettre une accumulation de connaissances et d’expériences, il est possible d’imaginer un rapport plus long à la littérature qui ferait du texte un habitat, un espace habitable, qui, revisité, servirait de fonction homéostatique, réparatrice d’un point de vue physiologique.»

Catherine Duchesneau & Magali Uhl

Gestes «de l’air» et autres mouvements du corps à venir. La fiction prospective chez Julien Prévieux

«Explorant le thème du devenir humain, plusieurs oeuvres d’art actuel ou de science-fiction ont poussé à l’extrême l’imaginaire post-humaniste du corps-machine, avec des corps améliorés, appareillés, augmentés.

Or, à cet imaginaire futuriste et techniciste classique qu’on retrouve notamment dans la littérature de science-fiction ou dans l’art biotech, d’autres fictions prospectives offrent une alternative pour penser les possibles corporels.»

Dinaïg Stall

Habiter le(s) corps: poétiques de l’incarnation dans le théâtre de marionnette contemporain

«À travailler à organiser les multiples espaces physiques et métaphoriques qu’ouvre la marionnette dans le champ théâtral, j’ai été confronté à la difficulté qui s’impose dès lors qu’on utilise le terme marionnette. Il est évocateur, certes, mais il y a une discordance certaine entre, d’une part, la réalité des pratiques et de créations contemporaines avec la marionnette, et, de l’autre, les projections que le mot crée encore.»

Justine Feyereisen

Corps en captivité: Patrick Chamoiseau, Rodolphe Hammadi et J.M.G. Le Clézio

Justine Feyreisen aborde trois récits contemporains dans lesquels elle étudie l’inscription des corps captifs, qu’ils soient témoins ou victimes du joug colonial. Il s’agit de La Quarantaine de Gustave Le Clézio (1995), de Guyane: traces-mémoires du bagne (1994) et Un dimanche au cachot (2007) de Patrick Chamoiseau.

Cindy Lebat

Impact de l’organisation spatiale du musée sur la construction du rapport au corps d’une personne en situation de handicap

«Quelle image de soi le musée renvoie-t-il aux visiteurs?

L’image de soi qui évidemment nous intéresse tout particulièrement ici est celle du corps handicapé.

En effet, les personnes en situation de handicap développent nécessairement un rapport à leur image et à leur corps différent des autres citoyens.»

Frédéric Vinot

Corps et institution. D’un seuil à l’autre

Frédéric Vinot est psychanalyste et pratique depuis plusieurs années ce qu’on appelle l’analyse des pratiques.

Dans cette communication, Vinot nous parle du corps tel qu’il apparaît aux oreilles du psychanalyste dans certains types de condition.

Léa Barbisan

Fragilité du corps de verre. De Walter Benjamin à Norman Foster, destin de l’utopie de la transparence

«Dans le cadre de ce colloque qui cherche à élucider les liens entre l’expérience corporelle et ses représentations, d’une part, et l’aménagement de l’espace de vie, d’autre part, il apparaît intéressant de questionner l’usage du verre en architecture.»

Marianne Cloutier

Bioart et microbiome, vers un nouvel imaginaire du corps

«La découverte du microbiome humain a révolutionné la façon de concevoir l’identité corporelle. Chez l’humain, les études dites métagénomiques ont révélé que chacun de nous est constitué de dix fois plus de cellules bactériennes que de cellules humaines ou du soi au sens génétique du terme. Les microbes et les bactéries vivent sur notre corps comme à l’intérieur de celui-ci, ils sont essentiels à son bon fonctionnement et même à sa survie.»

Kahena Sanaâ

L’anonymat, l’observation, l’«habiter». Enjeux anthropologiques et visuels d’une poïétique urbaine

«Questionner les rapports entre corps contemporain et espace vécu revient à interroger notre propre expérience vécue des lieux que nous fréquentons, parcourons et habitons, de nos déplacements à travers les différentes temporalités/spatialités qui déterminent nos conduites corporelles et à être particulièrement attentifs à un vivre-ensemble fluctuant, mouvant et aléatoire, pourtant régi par des règles strictes de la circulation dans les espaces publiques et des codes sociaux plus implicites de ce que Bourdieu appellerait l’habitus

Damien Beyrouthy

Délicat contact #1

Dans le cadre du colloque Le corps contemporain et l’espace vécu: entre imaginaire et expérience, Damien Beyrouthy a présenté, les 25 et 26 novembre 2016, son installation intitulée Délicat contact #1, au Cégep de Saint-Jérôme.

Délicat contact #1, installation vidéo interactive, montre un homme et une femme se tenant par les mains devant une baie vitrée. À travers la vitre, on peut voir une ville étrange, à l’identité incertaine, qui bouge doucement. Le contact du duo, entre performance et relation intime, va évoluer tout au long de la projection. De même, leurs enveloppes corporelles, fragiles, seront soumises aux variations de contact entre eux, avec le décor et avec les spectateurs par l’intermédiaire d’une tablette tactile.

Dans le cadre du colloque Le corps contemporain et l’espace vécu: entre imaginaire et expérience, Damien Beyrouthy a présenté, les 25 et 26 novembre 2016, son installation intitulée Délicat contact #1, au Cégep de Saint-Jérôme.

Délicat contact #1, installation vidéo interactive, montre un homme et une femme se tenant par les mains devant une baie vitrée. À travers la vitre, on peut voir une ville étrange, à l’identité incertaine, qui bouge doucement. Le contact du duo, entre performance et relation intime, va évoluer tout au long de la projection. De même, leurs enveloppes corporelles, fragiles, seront soumises aux variations de contact entre eux, avec le décor et avec les spectateurs par l’intermédiaire d’une tablette tactile.

Crédits

Réalisation: Damien Beyrouthy

Coproduction: Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), Centre de recherche Figura, Centre Hexagram UQAM, Institut national de l’image et du son (INIS)

Avec:  Georges-Nicolas Tremblay et Mélanie Chouinard

Directeur photo: Albert Kwan
Prise de son: Danielle Raymond
Scripte: Marie-Christine Tang
Assistants de production: Victoire Fauveau et Mélanie Chouinard

Effets spéciaux: Samy Lamouti et Damien Beyrouthy
Programmation: Kenny Lefebvre

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