Journée d'étude, 27 novembre 2014
Entre la page et l’écran: l’écrivain et les médias
Le 27 novembre 2014, Bertrand Gervais, Matthias Dejonghe et Guillaume Willem ont organisé une journée d’études intitulée «Entre la page et l’écran: l’écrivain et les médias».
Cet événement a été pensé dans le cadre du programme «Literature and Media Innovations», regroupant six universités belges, américaines et canadiennes et financé par la Politique scientifique fédérale belge (BELSPO). Cette journée d’études a pour objectif de questionner les relations de l’écrivain aux médias.
On constate aujourd’hui un changement de paradigme en matière de pratiques littéraires, indissociable d’innovations médiatiques, de certaines mutations des modes de construction et d’interprétation du sens, et d’ajustements des imaginaires socio-culturels.
Dans ce contexte, il s’agit de réfléchir sur les manières dont la littérature se reconfigure en fonction des nouveaux dispositifs médiatiques dont elle s’empare, s’accommodant des contraintes qu’ils imposent, exploitant les possibles auxquels ils ouvrent, et infléchissant, en retour, leurs usages.
Cette journée d’études rassemble les communications de Matthias De Jonghe (Université catholique de Louvain), Yan St-Onge (UQAM), Philippe Girard (UQAM) et Guillaume Willem (KU Leuven).
Communications de l’événement
Pierre Guyotat, le travail du corps: évolution d’une posture d’auteur
«Voulez-vous faire un livre? Prenez plusieurs livres. Vous détachez un feuillet ici, un feuillet là. Vous faites une préface et une postface. Vous prenez un pseudonyme. Vous dites que vous êtes mort de consomption ou que vous vous êtes lavé la cervelle avec du plomb. Vous servez chaud et vous escamotez le plus joli petit succès qu’il soit possible de voir.» (Théophile Gauthier)
Dans cette communication, Matthias Dejonghe analyse la posture d’auteur de Pierre Guyotat et l’évolution de celle-ci à travers, entre autres, la représentation du corps de l’écrivain dans les médias.
La transdisciplinarité, les médias de masse et les nouveaux médias dans la poésie-performance
«Les diverses pratiques de la poésie-performance s’inscrivent bien souvent dans une transdisciplinarité. Il s’agit […] d’un continuum entre littérature et art, mais, aussi, entre littérature et différents médias. La poésie-performance est donc au carrefour de l’art et de la poésie. Elle amalgame la lecture publique, la poésie sonore, la poésie-action, l’art-performance, la poésie conceptuelle, l’art conceptuel, le spoken word, l’art processuel ou process art, l’art audio, le happening, etc.»
Yan St-Onge propose dans cette communication une étude de la transdisciplinarité dans la poésie-performance à partir d’exemples tirés des oeuvres de Charles Pennequin, Anne-James Chaton et Sylvain Courtoux.
Le capital de visibilité: valeur ou antivaleur au sein de la production littéraire québécoise?
«S’interroger sur le rapport entre l’écrivain et les médias s’entreprend dans le contexte de l’évolutive omniprésence des interfaces numériques dans notre rapport à la diffusion des oeuvres littéraires. Constamment en mouvement, le champ des médias nous propose une redéfinition constante de son objet.»
Philipe Girard propose ici une étude réflexive flirtant avec la forme de l’essai philosophique et sociologique afin de s’interroger sur le capital de visibilité de l’écrivain québécois à l’ère des médias numériques.
Diffuser la littérature à la télévision. Le cas de l’émission «Lectures pour tous» (1953-1968)
«Diffusée pour la première fois le 27 mars 1953, l’émission “Lectures pour tous” introduit la littérature à la télévision française. S’il propose des chroniques et des reportages, ce programme hebdomadaire repose avant tout sur l’interlocution qui a lieu entre ses deux animateurs, Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet, et les écrivains invités à parler de leurs livres.»
Guillaume Willem explore ici la question de la représentation télévisuelle de l’écrivain et la place qu’occupe le genre de l’entretien au sein de ce médium qu’est la télévision.