Colloque, 5 mai 2017

Un naturalisme d’anticipation est-il possible? L’étrange cas de «L’autopsie du Dr Z***» d’Édouard Rod

Sébastien Roldan
couverture
L’émergence du roman d’anticipation scientifique dans l’espace médiatique francophone (1860-1940), événement organisé par Claire Barel-Moisan, Jean-François Chassay, Christèle Couleau et Sarah Mombert

«Un naturalisme d’anticipation semble, sinon catégoriquement impossible, du moins théoriquement inadmissible et en pratique très improbable.

Pourquoi?

D’abord parce que les oeuvres d’anticipation qui ont associé le nom de J. H. Rosny à la science-fiction ont paru après que l’auteur ait tourné le dos au naturalisme. Il faut savoir que la parution originale des Xipéhuz coïncide avec la publication du Manifeste des Cinq. Ce texte, signé en 1887 par J. H. Rosny et quatre autres romanciers somme toute inconnus, clamait haut et fort leur rupture définitive avec l’école naturaliste menée par Émile Zola.

Même en faisant abstraction de la signature de J. H. Rosny de ce plaidoyer tonitruant et un peu injuste contre La Terre, le roman que Zola publia cet été-là, tout connaisseur du roman de la seconde moitié du XIXe siècle restera sceptique devant l’hypothèse d’une littérature à la fois spéculative et naturaliste.

Car il ne faut pas confondre la fiction scientifique, celles que préconisent les écrivains naturalistes, fondée sur le paradigme scientifique de l’enquête médicale et des plaies sociales à soigner, par une littérature exhibant sans retenue ni délicatesse l’exemple à suivre où, plus souvent, l’épouvantable repoussoir à ne pas suivre. Il ne faut pas confondre la science-fiction de cet acabit et la science-fiction qui est tout autre chose.

C’est ce que nous rappelle Arthur B. Evans dans un bel article où il montre que la véritable science-fiction ne se met qu’en place que vers la toute fin du 19e siècle en France avec le renouveau apporté entre autres par les oeuvres de Rosny Aîné. »

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