Colloque, 21 mai 2015

L’impossibilité d’un «je» chez Leslie Kaplan. Effacement de soi et expérience collective

Julien Lefort-Favreau
couverture
Politique de l’autobiographie: engagements et subjectivités, événement organisé par Jean-François Hamel, Barbara Havercroft et Julien Lefort-Favreau

Poser la question des rapports entre autobiographie et politique dans l’oeuvre de Leslie Kaplan exige d’abord de se pencher sur la manière dont mai 68 a durablement infléchi son travail. S’il peut parfois être commode d’affirmer que mai 68 est sans héritage littéraire, un bref survol de l’oeuvre de Leslie Kaplan indique à quel point celle-ci alimente une mémoire de 68 qui n’est pas réductible à une simple héroïsation d’actions militantes de jadis pas plus qu’à dévaluation, autocritique et réactionnaire, des idéaux gauchistes.

Je m’intéresserai ici au récit autobiographique L’excès-l’usine et surtout à Mon Amérique commence en Pologne. En, bref, il s’agira de démontrer que l’autobiographie est politique chez Kaplan dans la mesure où elle se fait le relais à la fois d’un destin individuel et d’un ensemble d’expériences collectives. La politique de l’autobiographie chez Kaplan est avant tout une politique de la mémoire, mémoire de 68 mais aussi mémoire de la Shoah et mémoire de la littérature.

Julien Lefort-Favreau est chercheur post-doctoral au département d’études françaises de l’Université de Toronto. Il travaille sur les récits auto-biographiques français. Il est membre associé du centre FIGURA.

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