Colloque, 20 juillet 2015

Constructions du moi social et sexuel dans «En finir avec Eddy Bellegueule» d’Édouard Louis (2014)

Élise Hugueny-Léger
couverture
Politique de l’autobiographie: engagements et subjectivités, événement organisé par Jean-François Hamel, Barbara Havercroft et Julien Lefort-Favreau

L’écriture autobiographique est presque toujours écriture du conflit et du clivage, d’identités qui se cherchent ou qui s’opposent au sein d’une instance protéiforme: la fameuse triade auteur-narrateur-personnage.

Le livre En finir avec Eddy Bellegueule d’Edouard Louis, véritable phénomène médiatique et de librairie de 2014, annonce d’emblée que les oppositions sont le noyau même du roman et qu’elles y sont poussées à l’extrême. Derrière l’unité auteur-narrateur-personnage qui est normalement requise dans la sphère autobiographique se révèle un conflit identitaire aigu. Le nom Edouard Louis, qui n’est pas un pseudonyme, mais vraiment un changement de patronyme, un changement d’état civil: Eddy Bellegueule n’est pas seulement devenu Edouard Louis aux yeux de la littérature, mais aux yeux de l’identité civile. Ce nom, Edouard Louis, ainsi que le titre choisi, ne marquent pas seulement le passage d’un univers à un autre, mais ces indications paratextuelles vont également agir comme mise à mort de ce moi d’avant avec la formule lapidaire et tranchante «en finir avec».

Élise Hugueny-Léger est maître de conférence à l’Université St. Andrews. Ses sujets de recherche portent sur la littérature française contemporaine et l’autofiction. Elle est l’auteure de Annie Ernaux, une poétique de la transgression (2009) ainsi que Reflections: New Directions in Modern Languages and Cultures: New Directions in Modern Languages and Cultures (2008).

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