Pour les écrivains-voyageurs de la première moitié du XIXe siècle tels que Théophile Gautier et Gustave Flaubert, seul le spectacle de la danse permet la rencontre avec ce corps fantasmé qu’est le corps féminin oriental, autrement dissimulé par les tabous moraux et religieux. Toutefois, mis en valeur à la fois par des ornements particuliers, mais aussi et surtout par la pratique de la danse elle-même, le corps de la danseuse est une apparition morcelée qui donne naissance à une poétique elle aussi soumise à la fragmentation. Dans cette aventure du corps fragmenté, l’ambition d’une connaissance anthropologique authentique doit sans cesse lutter contre la tentation d’une mythification et d’une littérarisation du corps de cette almée dont rêve une civilisation entière.
|
Le sida, en ce qu’il a partie liée avec la mort, ne semble pas pouvoir s’écrire ni se dire, mais plutôt se donner à voir par la monstration d’images corporelles qui attestent de la catastrophe, révélant l’ineffable de ce qu’un tel témoignage de la souffrance enjoint.
|
«L’intersection entre ces réflexions sur ma pratique de cosplayeuse du dimanche et mes intérêts de recherche m’ont amené à réfléchir à la relation au corps, mon corps costumé qui relaie d’une certaine manière les mondes de la fiction au sein d’un espace physique dans lequel évolue une communauté spécifique.
|
Mathieu Li-Goyette aborde, dans cette présentation, les lignes de vue qui composent un comic strip de Superman, celui publié le 31 décembre 1939, conçu par Jerry Siegel et Joe Shuster.
|
Le Flash Gordon d’Alex Raymond (1934-1943) saute si rapidement d’un lieu à l’autre que de nombreux espaces s’y chevauchent au sein d’un même strip. Ne lésinant jamais sur le parallélisme des actions ou sur leur précipitation, Raymond articule une épopée fantastique suivant une seule et même trajectoire narrative (Dale Arden est enlevée et Flash Gordon devra la sauver des mains de l’empereur Ming) dont les incidences se répètent au fil des mois.
|
Dans sa fiction critique, Chet Baker pense à son art, l'écrivain catalan Enrique Vila-Matas oppose deux textes: Finnigans Wake de James Joyce, marqué par une importante expérimentation langagière, et Les fiançailles de M. Hire de Georges Simenon, quant à lui d'une grande habilité narrative.
|
Si les motifs du morcellement et de la décomposition circulent dès les premiers récits, ils acquièrent une densité poétique et herméneutique nouvelle dans les oeuvres d'après la conversion. Ils prennent désormais sens à la lumière d'une spiritualité catholique doloriste qui valorise les vertus réparatrices de la souffrance, comme en témoigne le cas exemplaire de Sainte Lydwine de Schiedam.
|
On retrouve dans les tableaux parisiens un flâneur trébuchant sur les mots comme sur les pavés et rencontrant des porteurs de béquilles, un cygne qui de ses pieds palmés frotte le pavé sec, un squelette laboureur aux pieds sanglants et nus, un quadrupède infirme aux pas maladroits, une coquette aux pieds secs que pince un soulier pomponné, joli comme une fleur, et - enfin - une passante qui déambule avec une jambe de statue.
|
Au-delà du pathos souvent désagréable, pour ne pas dire irritant, que Lars Von Trier instille méthodiquement dans ses oeuvres, son cinéma est empreint d'un puissant symbolisme et son dernier opus, dont les deux parties sont sorties en 2013, n'échappe pas à cette logique.
|
Les meurtres, crimes, tueries, assassinats de masse et en masse nous ont livré et continuent de livrer des millions de corps au regard comme preuve des faits commis. Pour donner un corps à regarder, il faut l’avoir: «que tu aies le corps» — ce qui est le sens de l'Habeas Corpus Act. À l’opposé, les négationnistes comprennent l’absence concrète des corps comme la preuve que tel fait n’a pas eu lieu, que le crime ou le génocide n’a pas été accompli.
|
«Robert Barry is a conceptual artist that came of age in the 1960's in New York City. Barry's best known works of art employed text and images, altering size, scale and medium for varying effects.»
| |