Dans un texte intitulé «En toutes lettres (abécédaire houellebecquien)» (Novak-Lechevalier: 178), Houellebecq a répertorié 26 mots-clés qui sont représentatifs de ses préoccupations personnelles et c’est le terme «Tourisme» qu’il a retenu pour la lettre «T». Ce choix n’étonnera aucun lecteur familiarisé avec l’œuvre houellebecquienne tant l’industrie touristique y apparaît comme un foyer de signification privilégié.
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Le 12 janvier 1924, au Havre, Blaise Cendrars s’embarque sur le paquebot Formose; il débarque à Santos, le port de Sao Paulo, le 6 février. Sur le bateau du retour, le poète s’inquiétera de la publication de Feuilles de route, la première partie du moins, intitulée Formose et composée de 72 poèmes. Suivront plus tard les deux autres parties du triptyque, Sao Paulo et Départ, respectivement 13 et 51 courts poèmes.
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La berceuse appartient à ce qu’on appelle, de façon un peu condescendante, les petits genres de la littérature orale. Musique chantée, chansonnette, elle est associée à une action précise, le bercement. Chant de l’attente, elle est attente d’un sommeil qui tarde à venir parfois et que l’adulte qui chante s’efforce d’apprivoiser. Son rythme régulier est souvent construit sur deux notes alternatives qui reproduisent les oscillations du berceau et sont supposées favoriser l’endormissement.
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À la différence de portrait ou de paysage, termes importés de la peinture pour désigner en littérature des sous-genres du descriptif, la nature morte n’est pas entrée dans la poétique littéraire. Quand elle apparaît dans notre champ –sous la plume des écrivains ou des critiques–, elle est immédiatement référée à son modèle pictural.
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Quelques jours seulement avant le lancement de L'homme rapaillé de Gaston Miron, en avril 1970, a eu lieu la première Nuit de la poésie, événement où se succèdent sur scène pendant près de onze heures les plus grands noms de la poésie québécoise, de Claude Gauvreau à Gaston Miron, en passant par Michèle Lalonde, Gérald Godin et Paul Chamberland.
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«Paysages» est le premier poème du premier recueil publié en français par Andrée Chedid Textes pour une figure (1949). La voix qui l’irrigue est immédiatement singulière. Elle n’est pas romantique, car elle n’émane pas d’un cœur qui, pour solitaire qu’il soit, sentirait que bat en lui et à son unisson un cœur innombrable (van Thiegem, 1944).
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La parole poétique n’a jamais cessé d’être une expérience fondamentale, un moyen d’éveil, une quête toujours renouvelée de l’inaccessible, une présence au monde. Ces éléments constitutifs de la poésie se retrouvent dans Mon pays que voici, recueil écrit entre 1960 et 1963 par le poète d’origine haïtienne, Anthony Phelps, avant d’être emprisonné et contraint à l’exil.
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Un homme marche dans Paris pour chasser l’ennui. Dans son errance urbaine, il rencontre, en plein jour, des spectres qui incarnent l’ombre de la vieille garde impériale. Mis en vers par Théophile Gautier dans son poème «Vieux de la vieille» paru le 1er janvier 1850 dans La Revue des deux mondes avant d’être intégré au recueil Émaux et Camées publié en 1852, ce cortège de morts emplit la Capitale du XIXe siècle de fantômes d’un passé glorieux, venus célébrer «le grand retour» de Napoléon.
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Dans Le Modèle occidental de la guerre (2007), Victor Davis Hanson explique que, si bon nombre d’historiens de la Grèce classique considèrent la dévastation des terres cultivables comme le commencement favori d’«une bataille entre des cités grecques antiques en guerre» (25), il n’en est rien: «Presque toutes nos sources littéraires anciennes font voir que les Grecs eux-mêmes croyaient que ravager des champs de céréales, des vergers et des vignobles était une affaire sérieuse.» (25)
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Autrefois, le jardin public ne laissait que très peu de place à la marginalité. Jusqu’au XVIIe siècle, il constituait un véritable emblème de richesse et était très représentatif des hautes classes de la société qui n’admettaient entre ses portes que très peu de membres du peuple. Néanmoins, on peut déjà noter qu’une sorte de vie parallèle s’organisait dans les jardins publics: la nuit, de manière illégale, le peuple, et notamment le peuple de Paris, s’infiltrait dans les jardins pour y déambuler à sa guise et côtoyer la végétation qui lui était d’ordinaire interdite.
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En nous appuyant sur le postulat de Gilles Clément développé autour de la notion de Tiers Paysage, nous tâcherons de faire résonner arbres et jardins ou plus précisément les paroles d’arbres et les histoires de jardins en croisant le geste de l’écrivain et l’acte de lecture.
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Parce qu’il appartient au vivant, le jardin évolue, modifiant de ce fait le lien qui l’unit au jardinier. Et si ce lien est tissé depuis de longues années, la transformation se veut plus profonde. C’est ce rapport particulier entre un jardinier âgé et son jardin que racontent May Sarton dans son récit autobiographique Plant Dreaming Deep et Gabrielle Roy dans Un jardin au bout du monde. Dans cet espace limité par elles, May Sarton et Martha Yaramko tentent de composer avec une nouvelle réalité: le vieillissement.
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Laverdure, Bertrand
Bouvet, Rachel
Cet entretien avec Bertrand Laverdure, animé par Rachel Bouvet, s'est déroulé dans le cadre du colloque «Paroles d’arbres, histoires de jardins» (ACFAS 29-30 mai 2018, UQO, Gatineau).
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L'autrice analyse le roman Le Baron perché d'Italo Calvino et le poème «Arbres» de Paul-Marie Lapointe en empruntant les approches géopoétique et mythologique, afin de circonscrire le territoire géographique et habitable et de démontrer que l’arbre est un refuge, un lieu et un symbole d’affirmation.
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