Ce texte s’intéresse aux représentations des femmes et de la politique qui sont produites par les interventions du mouvement des femmes au Québec. Quelles sont les stratégies et interventions qui ont été mises de l’avant par le mouvement des femmes au Québec en réponse au constat de ce qui est parfois désigné comme «la sous-représentation politique des femmes»? Sur quelles analyses reposent-elles?
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Bourque, Dominique
Descarries, Francine
Désy, Caroline
L’ensemble des textes révèle en effet la lente transition qui s’opère tout au long du XXe siècle. Aux figures de femmes clichées et asservies s’ajoutent des modèles de femmes plus audacieuses, moins conformes, dans un nombre croissant d’œuvres (picturales, cinématographiques et littéraires), de discours et de médias et ce, tant en Amérique du Nord qu’ailleurs dans le monde.
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Le présent article cherche donc à mettre de l’avant que l’opposition entre queers et radicales relève davantage de conflits politiques locaux qu’elle n’est liée aux théories elles-mêmes. En effet, il s’est développé dans les dernières années une approche matérialiste queer qui rapproche grandement les deux positions au-delà de leur lutte pour s’établir comme sujet politique légitime du féminisme. Ce matérialisme queer propose d’autres possibilités que l’éternelle tension entre pro-sexe et anti-sexe, division provenant des feminist sex wars des années 1980. C’est pour cette raison que j’aimerais mettre de l’avant des travaux d’intellectuels-les qui utilisent cette approche du matérialisme queer pour relire des objets d’étude au cœur du litige des feminist sex wars, soit la pornographie et le BDSM, et montrer par là que les positions queer, loin de faire l’apologie inconditionnelle de ces manifestations, intègrent diverses dimensions critiques face à celles-ci.
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Horincq Detournay, Rosine
Tout d’abord, selon mes pratiques en tant que féministe et ma perception des enjeux de pouvoir, il existe, même entre différents courants féministes, des convergences mais aussi des divergences, voire parfois une absence de compatibilité, entre certains féminismes. Des écueils peuvent rapidement faire surface: sommes-nous toutes d’accord pour affirmer que l’hétérosexualité est un système d’oppression? Que les droits reproductifs et sexuels doivent intégrer d’autres dimensions que la contraception et l’interruption volontaire de grossesse (IVG)? Qu’il y a une invisibilisation des questions lesbiennes dans des courants féministes et que les questions bisexuelles le sont encore davantage, y compris par certains courants lesbiens? Voilà quelques-unes de mes questions.
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Ce triptyque «féminismes, sexualité, liberté» a inspiré les romans que j’ai écrits, les spectacles que j’ai produits, et a nourri par ailleurs ma réflexion en tant qu’enseignante-chercheuse travaillant sur les représentations médiatiques du genre et des sexualités. Néanmoins, mon rapport à la thématique de la liberté sexuelle s’est compliqué ces dernières années. Un malaise en moi a grandi, suscité par un certain type de discours sur la liberté sexuelle en France et dans d’autres pays, sur les causes que sert ce discours, et ce qu’il sert à discréditer.
Il me faudra revenir sur des éléments de contexte dans lesquels s’est développé ce discours, qui n’affecte pas que la France. Il m’a semblé nécessaire d’entamer une réflexion plus large sur la manière dont la notion de «liberté sexuelle» et les minorités sexuelles peuvent être paradoxalement instrumentalisées: d’une part, elles sont devenues objets discursifs dans le cadre d’une politique anti-migratoire aux fondements racistes; d’autre part, elles se voient dénier l’égalité des droits civiques.
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Parmi les plus grands succès du box-office mondial, Avatar occupe une place particulière parce que l'expérience qu'il fait vivre aux millions de spectateurs et celle vécue par le protagoniste sont fusionnés pour produire l'expérience de l'évasion dans l'imaginaire la plus enveloppante -à grand renfort de 3D- qui soit (selon les adeptes du film).
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Godin-Ouimet, Louis-Daniel
Michel Foucault a produit des oeuvres de pensée qui échappent aux partages disciplinaires. Ni philosophe, ni historien, ni linguiste, ou tout cela à la fois, il préfère dire qu’il produit des «généalogies historiques» de la vérité, de la morale et du pouvoir, qu’il cherche à «diagnostiquer le présent» et à «analyser les conditions formelles de la culture».
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Dans le court récit «Une semaine au secret», Jean Paulhan revient sur son arrestation par les Nazis, survenue en mai 1941, et sur le long interrogatoire qu’il a dû subir avant d’être relâché, quelques jours plus tard, grâce à l’intervention de Drieu La Rochelle.
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Pour Jean-Paul Sartre, l’engagement politique n’aura pas été spontané. Il est le fruit d’un travail sur soi envisagé autour de l’année 1939 et accentué avec l’approche de la Seconde Guerre mondiale: «[À partir de 1939] un lent travail s’opérait en moi, qui me faisait sentir ma conscience d’autant plus libre et absolue que ma vie était plus engagée, plus contingente et plus esclave.»
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Si la France du XXe siècle a connu l’essor, sous de multiples formes et configurations, d’une littérature engagée, elle fut également la scène de vives polémiques qui ont créé à leur tour des lieux de résistance, non seulement à droite et à l’extrême droite, du côté des conservateurs et des traditionalistes, mais parmi la gauche intellectuelle.
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Pour qui s’intéresse aux relations de la littérature et de la politique au cours du XXe siècle français, la notion de «littérature engagée», telle que Jean-Paul Sartre l’a définie au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, apparaît comme l’arbre proverbial qui cache la forêt.
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Le livre d’Ovide démontre que l’évolution, la métamorphose, a partie liée avec l’imaginaire depuis longtemps. Le concept d’évolution, cependant, a pris une valeur scientifique à l’approche du XIXe siècle, avec les travaux de Lamarck, Cuvier, Hutton, Lyell, qui remettaient en question le modèle fixiste religieux.
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Dans l’introduction de «The Literary Animal», qu’il codirige avec David Sloan Wilson, Jonathan Gottschall décrit sa «découverte» de la théorie de l’évolution et sa pertinence en études littéraires. Le spécialiste des récits homériques offre candidement une métaphore: «J’ai chopé le “virus évolutionniste”en 1996, durant ma deuxième année d’études supérieures dans le département de littérature de l’Université de Binghamton».
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Alors que le concept se veut un principe général, à l'aune duquel il est possible d'évaluer un fait singulier, la figure s'apparente davantage à une forme d'analogie: l'analyse qui fait recours cherche en effet à comprendre un phénomène obscur ou étrange -donc insaisissable- en assimilant celui-ci à la qualité principale, emblématique, d'un élément connu, aux contours et aux caractéristiques bien définis.
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