Colloque, 27 septembre 2018

Portrait de l’internaute en détective: étude de cadavres exquis hypermédiatiques

Laurence Perron
couverture
Cybercorporéités: subjectivités nomades en contexte numérique, événement organisé par Isabelle Choinière, Anne-Laure Fortin-Tournès, Anaïs Guilet et Joanne Lalonde

Les œuvres hypermédiatiques Apparitions inquiétantes d’Anne-Cécile Brandenbourger (http://web.archive.org/web/20061123151717, http://www.anacoluthe.com/bulles/apparitions/jump.html) et La Disparue, de Cécile Iran, Médéric Lulin et Sophie Séguin (http://revuebleuorange.org/bleuorange/05/iran_lulin_seguin/) se fondent sur un rapport au corps (textuel, organique) similaire. Dans la première, nous suivons le récit d’un assassinat en naviguons d’hyperliens en hyperliens dans un labyrinthe arborescent de micro-récits.  Dans la seconde, nous endossons le rôle d’enquêteur dans une sordide affaire criminelle où histoire familiale et sectes cannibales s’entrecroisent. Notre analyse s’intéressera au déploiement de la question du corps permise par l’usage d’un registre policier en régime hypermédiatique. En effet, ces deux œuvres engagent déjà un imaginaire du corps en raison de leur structure éminemment protéiforme et de la logique de l’excroissance qui motive leur déroulement. Mais si le corps textuel est dès lors problématisé par l’hypermédiatisation dont il fait l’objet, cet enjeu structurel est redoublé puisque le corps, dans le récit policier, devient cadavre, surface marquée de signes énigmatiques dont il faudra fournir l’interprétation. Nous projetons par conséquent de démontrer que la mise en récit hypermédiatique du corps morcelé, disparu ou mutilé arrive à rendre compte d’une posture herméneutique rapprochant l’internaute et l’enquêteur dans un régime de dissémination et de détection des signes commun.

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