Colloque, 24 avril 2014
De Pline à Paul Bert: Pour une théorie littéraire de la greffe
Les récits de greffe, depuis l’Histoire naturelle jusqu’à la thèse de médecine de Paul Bert, ont en commun de reposer sur une double tension: celle de l’opposition possible entre la pratique et la théorie et celle de l’articulation entre l’observation et l’imagination. L’étude proposée ici partira d’une petite histoire des récits de greffe composés jusqu’à la fin du XIXe siècle et de la manière dont leurs auteurs en définissent la nature et la visée. Elle se concentrera sur les discours dits «scientifiques» de la greffe pour montrer comment se joue, en leur sein, une articulation possible de la science et de la poésie. En se concentrant ensuite sur les manuels pratiques et les théories savantes des greffes animales et végétales publiés principalement au XVIIIe et au XIXe siècles, il s’agira de s’interroger sur les conditions de possibilité d’une analyse littéraire de ces textes, sur l’usage que des écrivains ou des romanciers en ont fait et, dans un troisième temps de proposer, à partir des descriptions savantes des techniques de la greffe, une classification possible des relations entre discours scientifique et récit littéraire.
Anne-Gaëlle Weber est Professeur de littérature comparée à l’Université d’Artois. Spécialiste du récit de voyage et des relations entre sciences et littératures au XIXe siècle, elle est l’auteur de A beau mentir qui vient de loin (Champion, 2004) et de Les Perroquets de Cook (Garnier, 2013). Elle a dirigé une équipe ANR-Jeunes Chercheurs baptisée HC19 («Histoires croisées: histoire des sciences du point de vue de la littérature et histoire de la littérature du point de vue des sciences» et co-dirige l’axe «Translittéraire» du centre de recherches «Textes et cultures» de l’université d’Artois.