La traduction des œuvres autochtones francophones et anglophones au Canada

couverture
Article paru dans Traduction des littératures autochtones de l’anglais vers le français, sous la responsabilité de Mélissa Major (2024)

Au Canada, la colonisation s’est faite en anglais, mais aussi en français, ce qui a eu pour conséquence de créer une division entre les peuples autochtones qui ont été forcés d’apprendre l’anglais et ceux qui ont été obligés d’apprendre le français. Cette division s’explique en grande partie par un obstacle évident, celui de ne pas avoir une langue commune. Un tel obstacle fait en sorte que les membres des nations autochtones anglophones et francophones ont entre eux des communications restreintes et parfois difficiles. Comme c’est le cas entre d’autres communautés anglophones et francophones au pays, il arrive que les deux groupes manquent d’intérêt l’un envers l’autre1J’ai pu le constater au mois d’août 2018 lors d’une journée de consultation concernant la législation sur les langues des Premières Nations, des Inuits et des Métis, organisée par Patrimoine Canada. Alors que je ne devais qu’être observatrice, je me suis retrouvée à être la porte-parole du sous-groupe constitué de membres de différentes nations autochtones francophones. En effet, aucun de ceux-ci ne semblait être suffisamment à l’aise pour prendre la parole devant l’ensemble des personnes présentes, malgré le fait que la majorité d’entre elles partageaient des origines autochtones. Une participante innue m’a fait la confidence, lors de l’événement, qu’un manque d’intérêt existait souvent entre les membres des nations autochtones anglophones et francophones et même, parfois, qu’une antipathie s’immisçait entre eux. En littérature, de plus en plus de traductions des œuvres autochtones sont disponibles d’une langue officielle à l’autre, mais les œuvres écrites avant 2010 sont encore négligées.

La présente thèse fait le pari que la traduction peut, de nos jours, aider les peuples autochtones au Canada à échanger et nourrir la connaissance de ces peuples à l’extérieur de leur communauté d’origine, même si la traduction a plutôt, pendant longtemps, servi les intérêts des colonisateurs. Comme le rappelle Brian Swann :

the very enterprise of translation in the Americas was compromised and tainted from its origins […] translation was used, both deliberately and unconsciously, to weaken and destroy cultures in various ways, including via mistranslation and the creation of stereotypes. […] Indigenous ideas and values were translated into forms accessible and useful to the dominant culture. This was especially insidious and alienating, since these cultural mistranslations and distortions were fed back into the native population. Such deep colonialism is far from the benign use of translation.2Brian Swann, « Introduction », dans Brian Swann (dir.), Born in the Blood. On Native American Translation, Lincoln, University of Nebraska Press, 2011, p. 2-3.

La traduction est d’autant plus vitale pour les peuples autochtones parlant le français, qui se trouvent dans une double position de minorité : celle que leur confère leur origine, et leur langue héritée du colonialisme. En effet, le français se trouve dominé, depuis la Conquête et malgré le bilinguisme officiel au Canada, par une autre langue issue du colonialisme, l’anglais, parlée par la majorité des Canadiens. Comme le souligne Michèle Lacombe (acadienne/québécoise/wolastoqiyike/métisse), la traduction est particulièrement utile aux écrivains autochtones de langue française afin de permettre une plus grande diffusion de leurs œuvres3 Michèle Lacombe, « “Pimuteuat/Ils marchent/They walk”: A Few Observations on Indigenous Poetry and Poetics in French », dans Neal McLeod (dir.), Indigenous Poetics in Canada, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, 2014, p. 162.. En outre, la traduction des œuvres d’auteurs autochtones, à la fois francophones et anglophones, est primordiale pour améliorer leur diffusion auprès du lectorat mondial et particulièrement auprès des habitants du Canada. À titre d’exemple, Lacombe raconte qu’en 2003, Armand Garnet Ruffo (ojibwé), avec des écrivains autochtones de partout au Canada, s’était rendu en Australie pour rencontrer d’autres écrivains autochtones. Or, Ruffo a avoué que, de l’ensemble des écrivains venus du Canada, il y en avait une qu’il ne connaissait pas, Rita Mestokosho, ce qui s’expliquait par le fait qu’étant innue, Mestokosho parle et écrit en français plutôt qu’en anglais. Pour cette raison, Ruffo n’avait jamais entendu parler de cette écrivaine, « la première poète innu[e] à avoir publié un recueil au Québec4Terres en vues, « Rita Mestokosho », Terres en vues, 2014, http://www.nativelynx.qc.ca/organisme/ [page consultée le 11 mai 2019]. ». D’ailleurs, le premier recueil de poésie de Mestokosho, Eshi Uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère (1995), sera traduit, en 2010, en suédois (édition trilingue : français, innu-aimun, suédois) avant d’être traduit, en 2011, en anglais (édition trilingue : anglais, innu-aimun, français) sous le titre How I see life, Grandmother. Eshi uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère. Lee Maracle (stó:lōe/salishe), qui est publiée au Canada anglais depuis les années 1970, sera elle aussi traduite dans un autre pays avant de l’être vers le français au Canada. En effet, sa première œuvre complète à être traduite, Bobbi Lee, Indian Rebel: Struggles of a Native Canadian Woman (1975), le sera d’abord en allemand en 1977. Ce qui est particulièrement étonnant dans le cas de Maracle est qu’il a fallu attendre plus de 40 ans avant qu’une première œuvre complète, Ravensong (1993), ne soit traduite en français, par Joanie Demers, sous le titre Le chant de Corbeau (2019). De telles omissions m’ont amenée à m’interroger sur la situation de la traduction des auteurs autochtones au Canada, donc à examiner l’accessibilité des traductions d’œuvres autochtones et les maisons d’édition qui s’intéressent à celles-ci. Ces aspects, liés à la matérialité de la traduction, influencent la communication et la manière dont ces traductions servent les peuples autochtones.

Mon questionnement sur l’état de la traduction des œuvres autochtones m’a permis de constater que la tâche d’inventorier5Pour plus de détail, voir l’annexe. les traductions d’œuvres autochtones non seulement exige un travail de longue haleine, mais également, ne peut mener à un résultat exhaustif. Un problème qui se pose lorsqu’on tente de répertorier les œuvres littéraires6Le cas du théâtre, et de sa traduction, pose un problème bien particulier pour cette étude. En effet, cet art, qu’on pourrait qualifier d’éphémère, n’est pas toujours mis en texte dans le but d’être publié, que ce soit pour des raisons idéologiques ou économiques. Ainsi, il devient particulièrement difficile de recenser les pièces autochtones traduites. De plus, je n’ai pas répertorié les œuvres autochtones pour la jeunesse ni les BD. (les essais y compris) d’auteurs autochtones francophones et anglophones au Canada est qu’il ne se trouve aucun répertoire complet des auteurs autochtones traduits au Canada. Ce n’est pas si étonnant puisque, comme l’a noté la traductologue Gillian Lane-Mercier, « il n’existe aucun répertoire complet et à jour des œuvres littéraires canadiennes traduites dans les deux langues officielles7Gillian Lane-Mercier, « Les carences de la traduction littéraire au Canada : des bibliographies et des traditions », Meta, vol. lix, no 3, 2014, p. 518. ». Il n’existe pas, non plus, de répertoire des auteurs autochtones au Canada complet et à jour8Je tiens toutefois à souligner le travail de répertoriage des auteurs autochtones et de leurs œuvres qu’a accompli The People and the Text, https://thepeopleandthetext.ca/islandora/object/tpatt%3Atpattroot [page consultée le 9 mars 2020].. Ensuite, il n’y a pas davantage de répertoire exhaustif de toutes les maisons d’édition canadiennes actuelles et de celles qui ont cessé leurs activités. De plus, rares sont les maisons d’édition qui fournissent une liste de tous les auteurs qu’elles ont publiés, sans compter le fait qu’elles n’ont que très rarement un système de classement qui rassemble tous les auteurs autochtones sous une même rubrique. Enfin, ce ne sont pas toutes les maisons d’édition qui identifient l’origine autochtone des écrivains. Or, le nom de plusieurs écrivains ne donne aucun indice sur leur origine autochtone. Pour dénicher les œuvres traduites d’auteurs autochtones, j’ai procédé à tâtons à partir de listes trouvées9Je tiens à souligner celle de Jonathan Lamy qui, en 2018, a créé une liste d’écrivains autochtones traduits, en français et en anglais, pour le compte de Kwahiatonhk! qui « est un organisme à but non lucratif dont le siège social est établi à Wendake. Sa mission est de faire la promotion des auteurs et du livre autochtones », https://kwahiatonhk.com/ [page consultée le 21 mars 2019, puis le 20 mars 2022]., mais non exhaustives, d’auteurs autochtones que j’ai enrichies à partir de connaissances personnelles et de découvertes.

Un premier constat porte sur les œuvres autochtones ayant été écrites en français et traduites en anglais. Sur les 14 œuvres (sans compter le recueil) que j’ai recensées, 9 ont été écrites à partir de 2010. Seulement un peu plus du tiers des œuvres traduites ont été écrites avant la décennie 201010En 2020 sont parues, dans un même volume, les traductions, faites par l’universitaire Sarah Henzi, des deux œuvres de l’auteure innue An Antane Kapesh, soit Je suis une maudite sauvagesse / Eukuan nin matshimanitu innu-iskueu, essai autobiographique d’abord publié dans une édition bilingue en français-innu en 1976 (traduction de José Mailhot), et Qu’as-tu fait de mon pays, une traduction en français (par Kateri Lescop, Daniel Vachon, Georges-Henri Michel, Philomène Grégoire-Jourdain et José Mailhot) du récit Tanite nene etutamin nitassi ?, publié en 1979. Ainsi, ces œuvres, que l’on pourrait qualifier de politiques, auront pris environ 40 ans avant d’être traduites en anglais. Je ne tiendrai pas compte de ces traductions des œuvres d’An Antane Kapesh dans mon étude, car même si son premier ouvrage était bilingue, An Antane Kapesh a écrit en innu et non en français.. On peut donc penser que la Commission de vérité et réconciliation11La Commission de vérité et réconciliation a été créée en 2008, et son rapport a été publié en 2015. a eu un impact sur l’intérêt porté aux œuvres littéraires autochtones et à leur traduction en anglais. Ensuite, 11 œuvres traduites en anglais ont été écrites par des femmes autochtones (parmi ces 11 œuvres, une a été co-écrite avec un homme) dont presque l’entièreté sont d’origine innue (sauf Virginia Pésémapéo Bordeleau qui est métisse et crie). Natasha Kanapé Fontaine est l’écrivaine la plus traduite grâce à la traduction par Howard Scott de N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures (2012), de Manifeste Assi (2014), de Bleuets et abricots (2016) et d’une œuvre écrite en collaboration avec Deni Ellis Béchard intitulée Kuei, je te salue : conversations sur le racisme (2016) traduite par Deni Ellis Béchard et Howard Scott12Do Not Enter My Soul in Your Shoes, Assi Manifesto et Blueberries and Apricots sont des traductions de Howard Scott. Kuei, My Friend: A Conversation on Racism and Reconciliation est une traduction de Deni Ellis Béchard et Howard Scott.. Aussi, la moitié des œuvres traduites du français sont de la poésie, genre qu’affectionnent particulièrement les écrivaines autochtones au Québec. J’ai trouvé une maison d’édition suédoise et huit maisons d’édition canadiennes ayant traduit des œuvres autochtones francophones, dont la plupart se trouvent en Ontario et en Colombie-Britannique. La maison d’édition à avoir publié le plus de traductions d’auteurs autochtones de langue française est Mawenzi House (Toronto). La première œuvre traduite d’un écrivain autochtone de langue française semble avoir été Pour une autohistoire amérindienne. Essai sur les fondements d’une morale sociale de Georges E. Sioui (wendat) en 1992. Elle avait été traduite par Sheila Fischmann pour le compte des éditions McGill-Queen’s University Press.
En ce qui concerne les œuvres autochtones écrites en anglais et traduites en français, 56 des 79 œuvres (sans compter l’anthologie ni le recueil) que j’ai recensées ont été écrites à partir de 2010, alors que les années 1990 à 2010 ont vu naître 18 œuvres qui seront traduites en français. Ainsi, du côté francophone, on serait en droit de penser que la crise d’Oka, en plus de la Commission de vérité et réconciliation, a eu un impact sur l’intérêt porté aux œuvres littéraires autochtones et sur leur traduction en français13Selon Kristina Fagan et Sam McKegney, « Cree Member of the Manitoba Legislature Elijah Harper’s blocking of the Meech Lake Accord in 1987 and the standoff between Mohawk warriors and Quebec provincial police, and subsequently the Canadian military, at Kanehsatake (known as the Oka crisis), made mainstream Canadians take notice as Native people in Canada became increasingly politicized and outspoken. A byproduct of this cultural shift was the recognition among Canadian publishers of a growing market for Native works », Kristina Fagan et Sam McKegney, art. cit., p. 35.. Ensuite, il y a cette fois-ci, autant d’hommes (24) que de femmes (24) qui ont été traduits. Thomas King (cherokee/grec) est de loin l’écrivain le plus traduit en français (11 œuvres) grâce aux versions françaises de Medicine River (1989), Green Grass, Running Water (1993), Truth and Bright Water (1999) par Hugues Leroy, The Truth About Stories (2003) par Rachel Martinez, A Short History of Indians in Canada (2004), DreadfulWater (2002), The Red Power Murders (2006), Cold Skies (2018) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné, The Inconvenient Indian (2012) par Daniel Poliquin, The Back of the Turtle (2014) par Caroline Lavoie et 77 Fragments of a Familiar Ruin (2020) par Jonanthan Lamy14L’herbe verte, l’eau vive, puis Medicine River et Monroe Swimmer est de retour sont des traductions de Hugues Leroy ; Histoire(s) et vérité(s) : récits autochtones est une traduction de Rachel Martinez ; Une brève histoire des Indiens au Canada, Les Meurtres du Red Power. Une enquête de DreadfulWater, Meurtres avec vue. Une enquête de DreadfulWater et Meurtres sous un ciel de glace. Une enquête de DreadfulWater sont des traductions de Lori Saint-Martin et Paul Gagné ; L’Indien malcommode est une traduction de Daniel Poliquin ; La femme tombée du ciel est une traduction de Caroline Lavoie ; et Fragments d’un monde en ruine est une traduction de Jonathan Lamy.. La plupart des écrivains traduits sont cris, suivis de près par des auteurs d’origine ojibwée, puis d’origine métisse. Aussi, les œuvres traduites de l’anglais sont plus diversifiées : même si les romans et les récits sont en plus grand nombre (un peu plus de 50 % des œuvres traduites), une dizaine d’œuvres sont de la poésie et un peu plus de 20 % des œuvres sont des essais. J’ai trouvé 28 maisons d’édition canadiennes ayant traduit des œuvres autochtones anglophones, dont la grande majorité se trouvent au Québec. La maison d’édition qui a le plus publié de traductions d’auteurs autochtones de langue anglaise est Mémoire d’encrier (16 œuvres), suivie des Éditions Hannenorak (8 œuvres) et des Éditions du Boréal (8 œuvres). Il semblerait que la première maison d’édition à avoir publié une traduction d’une œuvre autochtone de langue anglaise provenant du Canada est Le Cercle du livre de France (devenu les Éditions Pierre Tisseyre). Il s’agit de la première traduction en français (1971), par Claire Martin, de Hunter with Harpoon (1970) de Markoosie Patsauq. La seconde maison d’édition à avoir publié une traduction d’une œuvre autochtone de langue anglaise provenant du Canada serait Albin Michel, une maison d’édition française. Elle avait publié la traduction, par Hugues Leroy, de Medicine River de Thomas King en 1997, soit près de 30 ans après la première traduction, publiée au Cercle du livre de France.

Dans tous les cas, tout porte à croire qu’outre deux essais15Pour une autohistoire amérindienne. Essai sur les fondements d’une morale sociale et Les Hurons-Wendat. Une civilisation méconnue de Georges E. Sioui. et quatre récits16Le harpon du chassseur de Markoosie Patsauq, Medicine River de Thomas King, La Reine du Nord de Eden Robinson et Souvenirs de la Baie James de Margaret Sam-Cromarty., il a fallu attendre le début du XXIe siècle pour que des œuvres littéraires autochtones soient traduites au Canada, de l’anglais au français ou du français à l’anglais. Encore aujourd’hui, peu d’œuvres autochtones écrites durant les années 1970 et 1980 sont traduites. Les années 1970 sont pourtant une période particulièrement importante pour les écrivains et intellectuels autochtones, comme pour l’ensemble des nations autochtones au Canada. En effet, après la publication par le gouvernement libéral du Canada, en 1969, du Livre blanc17Ce document, dont le nom officiel est La politique indienne du gouvernement du Canada, 1969, a été l’œuvre du gouvernement de Pierre Elliot Trudeau à l’époque où Jean Chrétien était le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien. Il proposait d’abolir les traités légaux signés par le Canada et les Autochtones, et de faire de ces derniers de simples membres de la société canadienne. En 1970, le gouvernement libéral a renoncé à mettre en pratiques les recommandations du Livre blanc à la suite de l’important mouvement de contestation des peuples autochtones. Voir Naithan Lagacé et Niigaanwewidam James Sinclair, « Livre blanc de 1969 », dans L’Encyclopédie canadienne, http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/livre-blanc-de-1969/., les peuples autochtones, craignant que leur statut d’Indien leur soit retiré, et avec lui la reconnaissance de leur identité propre, ont voulu défendre ce statut et cette identité, entre autres en publiant des œuvres littéraires.

Le manque de traductions ne crée pas uniquement une barrière entre les nations autochtones, mais aussi limite le partage entre les auteurs autochtones et les lecteurs allochtones, sans compter le fait qu’il restreint la possibilité que leurs œuvres soient étudiées à l’université même si les traductions ne sont pas toujours à l’honneur dans les départements de littérature, comme le remarque l’universitaire Keavy Martin :

Canada’s official bilingualism […] is more of a policy than a lived reality, as we are reminded in every anglophone Canadian literature class that includes no work by Québecois [sic] authors. This unwitting reinforcement of the two solitudes is rationalized by the inability of most university students and faculty members to function in both official languages, and by our anxiety in literature departments about studying works in translation. I often wonder, however, if the flaws inherent in translation would not be preferable to the conspicuous lack of dialogue between francophone and anglophone literatures and scholarship18Keavy Martin, « Arctic Solitude: Mitiarjuk’s Sanaaq and the Politics of Translation in Inuit Literature », Studies in Canadian Literature/Études en littérature canadienne, juin 2010, p. 23..

Bien qu’elle veuille défendre une plus grande utilisation de traductions d’œuvres littéraires et d’ouvrages critiques dans les universités, Martin utilise le terme « flaw19Selon le dictionnaire Cambridge (https://dictionary.cambridge.org/fr/dictionnaire/anglais/flaw), ce mot veut dire : « a fault, mistake, or weakness, especially one that happens while something is being planned or made, or that causes something not to be perfect ». » pour caractériser les traductions. Cela montre bien à quel point les traductions peuvent être mal perçues, et le travail des traducteurs peut être mal compris. Keavy Martin ajoute plus loin :

One has to wonder […]: are the politics and (im)practicalities of translation maintaining – or imposing – the two solitudes [anglophone et francophone] in the field of Indigenous literature? Has the use of European languages – English and French – become so naturalized that anglophone scholars of Indigenous literatures are unable to concep[tua]lize francophone literatures as having some connection or parallel or relevance to their field? Do Quebec scholars not see that the work being produced outside of the province’s borders could have much to say about the reading and writing of francophone literature? Or does it simply come down to issues of accessibility, the fact that there is a shortage of translations and an anxiety about relying on them20Keavy Martin, art. cit., p. 24.?

Le problème ne se pose pas exactement de la même manière pour les universitaires francophones que pour les anglophones, puisque les premiers maîtrisent fréquemment l’anglais – bien davantage que les seconds ne maîtrisent le français. Néanmoins, il est vrai que l’accessibilité des traductions des œuvres littéraires et des ouvrages critiques est encore problématique21Il est à noter que Keavy Martin a publié son article, « Arctic Solitude: Mitiarjuk’s Sanaaq and the Politics of Translation in Inuit Literature », en 2010. Or, avant 2010, les traductions des œuvres autochtones au Canada sont beaucoup moins nombreuses que dans les douze ans qui suivent., alors que, comme le souligne Gillian Lane-Mercier, « la traduction littéraire est censée permettre une meilleure connaissance de cet “autre” culturel22Gillian Lane-Mercier, « Les carences de la traduction littéraire au Canada », art. cit., p. 519. ». Lane-Mercier explique ce qui, selon elle, constitue « le véritable problème23Ibid., p. 520. » :

d’un côté, le discours fédéraliste insiste, au nom de principe libéraux d’égalité, de citoyenneté indifférenciée, de bilinguisme et d’uninationalisme […], sur l’importance socioculturelle et politique de la traduction en général et de la traduction littéraire en particulier […]. Mais de l’autre côté, il semblerait que l’on se soucie peu de faciliter (lire : financer) la production d’outils qui permettraient de consigner et, par suite, d’analyser les faits […]. Ce faisant, on court le risque de naturaliser l’espace intranational de circulation des textes traduits en occultant les rapports de force économiques, politiques et culturels sous-jacents […]24 Idem..

Effectivement, la traduction n’est pas exempte de rapports de force, et les écrivains autochtones l’ont appris à leurs dépens.

Annexe

Œuvres autochtones (au Canada) de langue française traduites en anglais :
total : 14 (+ 1 recueil)

Bernard Assiniwi (cri/canadien) : The Beothuk Saga (2000), McClelland & Stewart, traduction de La Saga des Béothuks (1996) par Wayne Grady.

Joséphine Bacon (innue) : Message Sticks / Tshissinuatshitakana (2013), Mawenzi House, traduction de Bâtons à message / Tshissinuashitakana (2009) par Phyllis Aronoff.

Joséphine Bacon (innue) : A Tea in the Tundra / Nipishapui Nete Mushuat (2017), BookLand Press, traduction de Un thé dans la toundra / Nipishapui nete mushuat (2013) par Donald Winkler.

Naomi Fontaine (innue) : Kuessipan (2013), Arsenal Pulp Press, traduction de Kuessipan (2011) par David Homel.

Naomi Fontaine (innue) : Manikanetish (2021), House of Anansi Press, traduction de Manikanetish (2017) par Luise von Flotow.

Natasha Kanapé Fontaine (innue) : Do Not Enter My Soul in Your Shoes (2015), Mawenzi House, traduction de N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures (2012) par Howard Scott.

Natasha Kanapé Fontaine (innue) : Assi Manifesto (2016), Mawenzi House, traduction de Manifeste Assi (2014) par Howard Scott.

Natasha Kanapé Fontaine (innue) : Blueberries and Apricots (2018), Mawenzi House, traduction de Bleuets et abricots (2016) par Howard Scott.

Natasha Kanapé Fontaine (innue) et Deni Ellis Béchard : Kuei, My Friend: A Conversation on Racism and Reconciliation (2018), Talonbooks, traduction de Kuei, je te salue : conversations sur le racisme (2016) par Deni Ellis Béchard et Howard Scott.

Marie-Andrée Gill (innue) : Between the Moments (2014), BookLand Press, traduction de Béante (2012) par Jacques Lefebvre.

Rita Mestokosho (innue) : How I See Life, Grandmother. Eshi uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère (2011), Beijbom Books, traduction de Eshi Uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère (1995) par Sue Rose.

Virginia Pésémapéo Bordeleau (métisse/crie) : Winter Child (2017), Freehand Books, traduction de L’enfant hiver (2014) par Susan Ouriou et Christelle Morelli.

Georges E. Sioui (wendat) : For an Amerindian Autohistory. An Essay on the Foundations of a Social Ethic (1992), McGill-Queen’s University Press, traduction de Pour une autohistoire amérindienne. Essai sur les fondements d’une morale sociale (1989) (titre d’une édition subséquente : Pour une histoire amérindienne. Essai sur les fondements d’une morale sociale) par Sheila Fischmann.

Georges E. Sioui (wendat) : Huron-Wendat. The Heritage of the Circle (1999), UBC Press, traduction de Les Hurons-Wendat. Une civilisation méconnue (1994) (le titre de la première édition est Les Hurons-Wendat. L’héritage du cercle) par Jane Brierley.

(Recueil de récits dirigé par Michel Jean (innu) avec des œuvres de Joséphine Bacon (innue), Natasha Kanapé Fontaine (innue), Naomi Fontaine (innue), Virginia Pésémapéo Bordeleau (crie), Mélissa Mollen Dupuis (innue), Jean Sioui (wendat), Alyssa Jérôme (métisse), Maya Cousineau-Mollen (innue) et Louis-Karl Picard-Sioui (wendat) : Amun (2020), Exile Editions, traduction de Amun (2016) par Kathryn Gabinet-Kroo.)

Œuvres autochtones de langue française traduites en anglais : statistiques

Maison d’édition suédoise (1) :

Beijbom Books : 1 publication

Maisons d’édition canadiennes (10) :

Arsenal Pulp Press (Colombie-Britannique) : 1 publication
BookLand Press (Ontario) : 2 publications
Exile Editions (Ontario) : 1 publication
Freehand Books (Alberta) : 1 publication
House of Anansi Press (Ontario) : 1 publication
Mawenzi House (Ontario) : 4 publications
McClelland & Stewart (Ontario) : 1 publication
McGill-Queen’s University Press (Québec, Ontario) : 1 publication
Talonbooks (Colombie-Britannique) : 1 publication
UBC Press (Colombie-Britannique) : 1 publication

Nombre total d’auteurs traduits (sans compter le recueil) : 8 (2 hommes et 6 femmes)

Œuvres originales écrites avant 2000 : 4
Bernard Assiniwi : La Saga des Béothuks (1996)
Rita Mestokosho : Eshi Uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère (1995)
Georges E. Sioui : Pour une autohistoire amérindienne. Essai sur les fondements d’une morale sociale (1989)
Georges E. Sioui : Une civilisation méconnue (1994)

Œuvres originales écrites entre 2000 et 2009 : 1
Joséphine Bacon : Bâtons à message / Tshissinuashitakana (2009)

Œuvres originales écrites entre 2010 et 2019 : 9 (+ recueil)
Joséphine Bacon : Un thé dans la toundra / Nipishapui nete mushuat (2013)
Naomi Fontaine : Kuessipan (2011)
Naomi Fontaine : Manikanetish (2017)
Marie-Andrée Gill : Béante (2012)
Natasha Kanapé Fontaine : N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures (2012)
Natasha Kanapé Fontaine : Manifeste Assi (2014)
Natasha Kanapé Fontaine : Bleuets et abricots (2016)
Natasha Kanapé Fontaine et Deni Ellis Béchard : Kuei, je te salue : conversations sur le racisme (2016)
Virginia Pésémapéo Bordeleau : L’enfant hiver (2014)

Traductions publiées avant 2000 : 2
Georges E. Sioui : For an Amerindian Autohistory. An Essay on the Foundations of a Social Ethic (1992)
Georges E. Sioui : Huron-Wendat. The Heritage of the Circle (1999)

Traductions publiées entre 2000 et 2010 : 1
Bernard Assiniwi : The Beothuk Saga (2000)

Traductions publiées entre 2010 et 2019 : 10
Joséphine Bacon : Message Sticks / Tshissinuatshitakana (2013)
Joséphine Bacon : A Tea in the Tundra / Nipishapui Nete Mushuat (2017)
Naomi Fontaine : Kuessipan (2013)
Natasha Kanapé Fontaine : Do Not Enter My Soul in Your Shoes (2015)
Natasha Kanapé Fontaine : Assi Manifesto (2016)
Natasha Kanapé Fontaine : Blueberries and Apricots (2018)
Natasha Kanapé Fontaine et Deni Ellis Béchard : Kuei, My Friend: A Conversation on Racism and Reconciliation (2018)
Marie-Andrée Gill : Between the Moments (2014)
Rita Mestokosho : How I See Life, Grandmother. Eshi uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère (2011)
Virginia Pésémapéo Bordeleau : Winter Child (2017)

Traductions publiées entre 2020 et 2022 : 1 (+ recueil)
Naomi Fontaine (Innue) : Manikanetish (2021)

Les œuvres originales publiées avant 2000 ont pris en moyenne 7 ans avant d’être traduites en anglais (sans compter la maison d’édition suédoise, la moyenne est de 4 ans).

Les œuvres originales publiées entre 2000 et 2009 ont pris en moyenne 4 ans avant d’être traduites anglais.

Les œuvres originales publiées entre 2010 et 2019 ont pris en moyenne 2,7 ans avant d’être traduites anglais.

Œuvres autochtones (au Canada) de langue anglaise traduites en français :
total : 79 (+ 1 anthologie + 1 recueil)

Taiaiake Alfred (kanien’kehá:ka) : Paix, pouvoir et droiture : un manifeste autochtone (2014), Éditions Hannenorak, traduction de Peace, Power, Righteousness: An Indigenous Manifesto (1999) par Caroline Pageau.

Reneltta Arluk (inuvialuite/crie/dénée) : Pensées et autres propensions de l’espèce humaine (2016), Éditions de La Grenouillère, traduction de Thoughts and Other Human Tendencies (2012) par Carole Beaulieu.

Wayne Arthurson (cri/canadien français) : L’automne de la disgrâce (2021), Alire, traduction de Fall from Grace (2011) par Pascal Raud.

James Bartleman (ojibwé/écossais) : Aussi longtemps que les rivières couleront (2015), Éditions des Plaines, traduction de As Long as the Rivers Flow (2011) par Diane Lavoie.

Billy-Ray Belcourt (cri) : Cette blessure est un territoire (2019), Éditions Triptyque, coll. « Queer », traduction de This Wound is a World (2017) par Mishka Lavigne.

Leanne Betasamosake Simpson (anishinabée) : Cartographie de l’amour décolonial (2018), Mémoire d’encrier, traduction de Islands of Decolonial Love (2013) par Natasha Kanapé Fontaine et Arianne Des Rochers.

Leanne Betasamosake Simpson (anishinabée) : Danser sur le dos de notre tortue. La nouvelle émergence des Nishnaabeg (2018), Varia, coll. « proses de combat », traduction de Dancing on Our Turtle’s Back. Stories of Nishnaabeg Re-Creation, Resurgence, and a New Emergence (2011) par Anne-Marie Regimblad.

Leanne Betasamosake Simpson (anishinabée) : Noopiming : remède pour guérir de la blancheur (2021), Mémoire d’encrier, traduction de Noopiming: The Cure for White Ladies (2020) par Arianne Des Rochers

Leanne Betasamosake Simpson (anishinabée) : On se perd toujours par accident (2020), Mémoire d’encrier, traduction de This Accident of Being Lost (2017) par Natasha Kanapé Fontaine et Arianne Des Rochers.

Leanne Betasamosake Simpson (anishinabée) : Une brève histoire des barricades. Castors géants, diplomatie et régénération dans la pensée anishinaabeg (2022), Mémoire d’encrier, traduction de A Short History of the Blockade: Giant Beavers, Diplomacy, and Regeneration in Nishnaabewin (2021) par Edith Bélanger et Arianne Des Rochers.

Maria Campbell (métisse) : Halfbreed (2021), Prise de parole, coll. « Récit », traduction de Halfbreed (1973) par Charles Bender (Wendat) et Jean Marc Dalpé.

Ma-Nee Chacaby (ojibwée/crie) : Un parcours bispirituel. Récit d’une aînée ojibwé-crie lesbienne (2019), Éditions du remue-ménage, traduction de A Two-Spirit Journey: The Autobiography of a Lesbian Ojibwa-Cree Elder (2016) par Sophie M. Lavoie.

Glen Sean Coulthard (dené) : Peau rouge, masques blancs. Contre la politique coloniale de la reconnaissance (2018), Lux Éditeur, traduction de Red Skin, White Masks. Rejecting the Colonial Politics of Recognition (2014) par Arianne Des Rochers et Alex Gauthier.

Rosanna Deerchild (crie) : Le nom de mama (2018), Éditions David, traduction de Calling Down the Sky (2015) par Mishka Lavigne.

Cherie Dimaline (métisse) : Pilleurs de rêves (2019), Les éditions du Boréal, coll. « Boréal Inter », traduction de The Marrow Thieves (2017) par Madeleine Stratford.

Cherie Dimaline (métisse) : Rougarou (2020), Les éditions du Boréal, traduction de Empire of the Wild (2019), par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.

Dawn Dumont (crie) : La course de Rose (2020), Éditions Hannenorak, traduction de Rose’s Run (2014) par Daniel Grenier.

Dawn Dumont (crie) : On pleure pas au bingo (2019), Éditions Hannenorak, traduction de Nobody Cries at Bingo (2011) par Daniel Grenier.

Dawn Dumont (crie) : Perles de verre (2021), Éditions Hannenorak, traduction de Glass Beads (2017) par Daniel Grenier.

Marilyn Dumont (crie/métisse) : Mangeurs de pemmican (2019), Éditions Hannenorak, traduction de The Pemmican Eaters (2015) par Sylvie Nicolas.

Marilyn Dumont (crie/métisse) : Une vraie bonne petite Métisse (2015), Éditions Hannenorak, traduction de A Really Good Brown Girl (1996) par Sylvie Nicolas.

Norma Dunning (inuite) : Annie Muktuk et autres histoires (2021), Mémoire d’encrier, traduction de Annie Muktuk and Other Stories (2017) par Daniel Grenier.

Waawaate Fobister (anishinabé) : Agokwe (2016), Dramaturges Éditeurs, traduction de Agokwe (2008) par Olivier Sylvestre.

Carol Rose GoldenEagle (crie/dénée) : Peau d’ours (2018), XYZ éditeur, traduction de Bearskin Diary (2015) par Sophie Cardinal-Corriveau.

David Groulx (ojibwé/canadien) : Le lever à l’aube lointaine (2013), Éditions de La Grenouillère, traduction de Rising With a Distant Dawn (2011) par Nicole et Émile Martel.

David Groulx (ojibwé/canadien) : Les carnets de Wendigo (2020), Éditions David, traduction de The Windigo Chronicles (2016) par Éric Charlebois.

David Groulx (ojibwé/cri) : Sans pitié (2017), Éditions David, traduction de Imagine Mercy (2013) par Éric Charlebois.

Tomson Highway (cri) : Dry Lips devrait déménager à Kapuskasing (2009), Prise de parole, traduction de Dry Lips Oughta Move to Kapuskasing (1989) par Jean Marc Dalpé.

Tomson Highway (cri) : Champion et Ooneemeetoo (2004), Prise de parole, traduction de Kiss of the Fur Queen (1998) par Robert Dickson.

Tomson Highway (cri) : Pour l’amour du multilinguisme : une histoire d’une monstrueuse extravagance (2019), Mémoire d’encrier, traduction de A Tale of Monstrous Extravagance: Imagining Multilingualism (2015) par Jonathan Lamy.

Rita Joe (mi’kmaq) : Nous sommes les rêveurs (2016), Mémoire d’encrier, traduction de We Are the Dreamers: Recent and Early Poetry (1999) par Sophie M. Lavoie.

E. Pauline Johnson (kanien’kehá:ka) : Légendes de Vancouver (2012), Presses de Bras-d’Apic, traduction de Legends of Vancouver (1911) par Chantal Ringuet.

Basil H. Johnston (ojibwé) : Contes, légendes et mythes ojibwés (2019), Alias, traduction de Tales the Elders Told (1981) et de Mermaids and Medicine Women (1998) par Berthe Foucjier-Axelsen.

Wab Kinew (ojibwé) : La force de marcher (2017), Mémoire d’encrier, traduction de The Reason You Walk: A Memoir (2015) par Caroline Lavoie.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Fragments d’un monde en ruine (2021), Mémoire d’encrier, traduction de 77 Fragments of a Familiar Ruin (2020) par Jonathan Lamy.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Histoire(s) et vérité(s) : récits autochtones (2015), XYZ éditeur (Bibliothèque québécoise publie à nouveau cette traduction en 2019), traduction de The Truth About Stories (2003) par Rachel Martinez.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : La femme tombée du ciel (2016), Mémoire d’encrier, traduction de The Back of the Turtle (2014) par Caroline Lavoie.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Les meurtres du Red Power. Une enquête de DreadfulWater (2021), Alire, traduction de The Red Power Murders (2006) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : L’herbe verte, l’eau vive (2005), Albin Michel (Les éditions du Boréal publient à nouveau cette traduction en 2011), traduction de Green Grass, Running Water (1993) par Hugues Leroy.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : L’Indien malcommode (2014), Les éditions du Boréal, traduction de The Inconvenient Indian (2012) par Daniel Poliquin.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Medicine River (1997), Albin Michel, traduction de Medicine River (1989) par Hugues Leroy.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Meurtres avec vue. Une enquête de DreadfulWater (2021), Alire, traduction de DreadfulWater (2002) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Meurtres sous un ciel de glace. Une enquête de DreadfulWater (2022), Alire, traduction de Cold Skies (2018) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Monroe Swimmer est de retour (2002), Albin Michel, traduction de Truth and Bright Water (1999) par Hugues Leroy.

Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980) : Une brève histoire des Indiens au Canada (2014), Les éditions du Boréal, traduction de A Short History of Indians in Canada (2004) par Paul Gagné et Lori Saint-Martin.

Tracey Lindberg (crie) : Birdie (2018), Les éditions du Boréal, traduction de Birdie (2015) par Catherine Ego.

Terese Marie Mailhot (nlaka’pamuxe) : Petite femme montagne (2019), Marchand de Feuilles, traduction de Heart Berries: A Memoir (2018) par Annie Pronovost.

Arthur Manuel (salish) et Ron Derrickson (salish) : Décoloniser le Canada : 50 ans de militantisme autochtone (2018), Écosociété, traduction de Unsettling Canada (2015) par Geneviève Boulanger.

Lee Maracle (salishe/stó:lōe) : Le chant de Celia (2021), Mémoire d’encrier, traduction de Celia’s Song (2014) par Joanie Demers.

Lee Maracle (salishe/stó:lōe) : Le chant de Corbeau (2019), Mémoire d’encrier, traduction de Ravensong (1993) par Joanie Demers.

Lee Maracle (salishe/stó:lōe) : Treize conversations (2022), Varia, coll. « proses de combat », traduction de My Conversations With Canadians (2017) par Anne-Marie Regimbald.

Karen McBride (anishinabée) : L’hiver de la corneille (2022), Éditions Hannenorak, traduction de Crow Winter (2019) par Sylvie Nicolas.

Darrel J. McLeod (cri) : Mamaskatch. Une initiation crie (2020), VLB éditeur, traduction de Mamaskatch: A Cree Coming of Age (2018) par Mary Frankland.

Zebedee Nungak (inuit) : Contre le colonialisme dopé aux stéroïdes. Le combat des Inuit du Québec pour leurs terres ancestrales (2019), Les éditions du Boréal, traduction de Wrestling with Colonialism on Steroids. Quebec Inuit Fight for Their Homeland (2017) par Juliana Léveillé-Trudel.

Markoosie Patsauq (inuit) : Le harpon du chasseur (1971), Le Cercle du livre de France, traduction de Harpoon of the Hunter (1970) par Claire Martin. Il s’agit de la première traduction en français à partir de l’adaption en anglais par Markoosie Patsauq de ᐊᖑᓇᓱᑦᑎᐅᑉ ᓇᐅᒃᑯᑎᖓ, Uumajursiutik unaatuinnamut.

Markoosie Patsauq (inuit) : Le harpon du chasseur (2011), Les Presses de l’Université du Québec, traduction de Harpoon of the Hunter (1970) par Catherine Ego. Il s’agit d’une seconde traduction en français à partir de l’adaption en anglais par Markoosie Patsauq de ᐊᖑᓇᓱᑦᑎᐅᑉ ᓇᐅᒃᑯᑎᖓ, Uumajursiutik unaatuinnamut.

Daniel N. Paul (mi’kmaq) : Ce n’était pas nous les sauvages (2020), Bouton d’or Acadie, traduction de We Were Not the Savages (2006 et 2008) par Jean-François Cyr.

Waubgeshig Rice (anishinabé) : La cérémonie de guérison clandestine (2019), Éditions David, traduction de Midnight Sweatlodge (2011) par Marie-Jo Gonny.

Waubgeshig Rice (anishinabé) : Le legs d’Eva (2017), Éditions David, traduction de Legacy (2014) par Marie-Jo Gonny.

Waubgeshig Rice (anishinabé) : Neige des lunes brisées (2022), Mémoire d’encrier, traduction de Moon of the Crusted Snow (2018) par Yara El-Ghadban.

Eden Robinson (haisla/heiltsuke) : La Reine du Nord (1998), Éditions de l’Olivier, traduction de Traplines (1996) par Suxanne V. Mayoux.

Eden Robinson (haisla/heiltsuke) : Les esprits de l’océan (2002), Albin Michel, traduction de Monkey Beach (2000) par Nadine Gassie.

Margaret Sam-Cromarty (crie) : Souvenirs de la Baie James (1998), D’ici et d’ailleurs, traduction de James Bay Memoirs. A Cree Woman’s Ode to her Homeland (1992) par André Couture.

Gregory Scofield (métis/cri) : Louis : Poèmes hérétiques (2020), Prise de parole, traduction de Louis: The Heretic Poems (2011) par Daniel Aubin.

Georges E. Sioui (wendat) : Eatenonha : racines autochtones de la démocratie moderne (2021), Les Presses de l’Université Laval, traduction de Eatenonha: Native Roots of Modern Democracy (2019) par Geneviève Deschamps.

Ruby Slipperjack (ojibwée) : Cher journal : les mots qu’il me reste (2017), Scholastic Canada, traduction de Dear Canada: These Are My Words (2016) par Martine Faubert.

Tanya Tagaq (inuite) : Croc fendu (2020), Éditions Alto, traduction de Split Tooth (2018), par Sophie Voillot.

Tanya Talaga (ojibwée/polonaise) : Renouer avec la terre et tout ce qui nous unit pour trouver notre voie (2021), XYZ éditeur, traduction de All Our Relations: Finding the Path Forward (2018) par Catherine Ego et Suzy Basile.

Drew Hayden Taylor (ojibwé/canadien) : C’est fou comme t’as pas l’air d’en être un ! (2017), Éditions Hannenorak, traduction de The Best of Funny, You Don’t Look Like One (2015) par Sylvie Nicolas.

Drew Hayden Taylor (ojibwé/canadien) : Le baiser de Nanabush (2019), Prise de parole, traduction de Motorcycles and Sweetgrass (2010) par Eva Lavergne.

Katherena Vermette (métisse) : Ballades d’amour du North End (2017), Mémoire d’encrier, traduction de North End Love Songs (2012) par Hélène Lépine.

Katherena Vermette (métisse) : femme-rivière (2019), Prise de parole, traduction de river woman (2018) par Rose Després.

Katherena Vermette (métisse) : Ligne brisée (2017), Québec Amérique, traduction de The Break (2016) par Mélissa Verreault.

Chelsea Vowel (métisse) : Écrits autochtones. Comprendre les enjeux des Premières Nations, des Métis et des Inuits au Canada (2021), Varia, coll. « proses de combat », traduction de Indigenous Writes: A Guide to First Nations, Métis & Inuit Issues in Canada (2015) par Mishka Lavigne.

Richard Wagamese (ojibwé) : Cheval Indien (2017), XYZ éditeur, traduction de Indian Horse (2012) par Paul Gagné et Lori Saint-Martin. Il s’agit d’une seconde traduction en français.

Richard Wagamese (ojibwé) : Jeu blanc (2017), Éditions ZOE (Éditions 10-18 publient à nouveau cette traduction en 2019), traduction de Indian Horse (2012) par Christine Raguet.

Richard Wagamese (ojibwé) : Les étoiles s’éteignent à l’aube (2016), Éditions ZOE (Éditions 10-18 publient à nouveau cette traduction en 2017), traduction de Medicine Walk (2015) par Christine Raguet.

Richard Wagamese (ojibwé) : Starlight (2019), Éditions ZOE, traduction de Starlight (2018) par Christine Raguet.

Sheila Watt-Cloutier (inuite) : Le droit au froid (2019), Écosociété, coll. « Parcours », traduction de The Right to be Cold (2015) par Gérald Baril.

Joshua Whitehead (oji-cri/nehiyow) : Jonny Appleseed (2019), Mémoire d’encrier, traduction de Jonny Appleseed (2018) par Arianne Des Rochers.

Michael Nicoll Yahgulanaas (haïda) : Le vol du colibri (2008), Les éditions Boréal, traduction de Flight of the Hummingbird (2008) par Richard Desjardins.

(Anthologie dirigée par Marie-Hélène Jeannotte, Jonathan Lamy et Isabelle St-Amand avec des textes de Jeannette Armstrong (syilxe), Thomas King (cherokee/grec/né aux États-Unis, mais vit au Canada depuis 1980), Lee Maracle (salishe/stó:lōe), Gerald Vizenor, Drew Hayden Taylor (ojibwé/canadien), Sherman Alexie (cœur d’alene/spokane), Neal McLeod (cri/suédois), Daniel Heath Justice (cherokee/né aux États-Unis, mais vit au Canada), Renate Eigenbrod, Sam McKegney, Tomson Highway (cri), Jo-Ann Episkenew (métisse), Emma LaRocque (crie/métisse), Keavy Martin et Warren Carriou (métis/canadien) : Nous sommes des histoires : réflexions sur la littérature autochtone (2018), Mémoire d’encrier, traduction de Jean-Pierre Pelletier) Cette anthologie publie pour la première fois six textes, traduits en français, d’écrivains autochtones du Canada.

(Recueil de récits dirigé par Joshua Whitehead (oji-nêhiyaw) avec des œuvres de Nathan Adler (anishinabé/juif), Adam Garnet Jones (nehiyow), jaye simpson (salteaux/obji-crie), Kai Minosh Pyle (métisse/nishnaabe), Gabriel Castilloux Calderon (mi’kmaq/algonquin/écossais/canadien-français), Darcie Little Badger (apache), Mari Kurisato (ojibwée), Nazbah Tom (navajo) et David A. Robertson (cri) : L’amour aux temps d’après (2022), Éditions Alto, traduction de Love After the End (2020) par Sophie Voillot.)

Œuvres autochtones de langue anglaise traduites en français : statistiques

Maison d’édition suisse (1) :
Éditions ZOE : 3 publications

Maisons d’édition françaises (3) :
Albin Michel (Paris) : 4 publications
Éditions 10-18 : 2 publications
Éditions de l’Olivier : 1 publication

Maisons d’édition canadiennes (28) :
Alias (Québec) : 1 publication
Alire (Québec) : 4 publications
Bibliothèque québécoise (Québec) : 1 publication
Bouton d’or Acadie (Nouveau-Brunswick) : 1 publication
D’ici et d’ailleurs (Québec) : 1 publication
Dramaturges Éditeurs (Québec) : 1 publication
Écosociété (Québec) : 2 publications
Éditions Alto (Québec) : 2 publications
Éditions David (Ontario) : 5 publications
Éditions des Plaines (Manitoba) : 1 publication
Éditions du remue-ménage (Québec) : 1 publication
Éditions de La Grenouillère (Québec) : 2 publications
Éditions Hannenorak (Québec) : 8 publications
Éditions Triptyque (Québec) : 1 publication
Le Cercle du livre de France (Québec) : 1 publication
Les éditions du Boréal (Québec) : 8 publications
Les Presses de l’Université du Québec (Québec) : 1 publication
Lux Éditeur (Québec) : 1 publication
Marchand de Feuilles (Québec) : 1 publication
Mémoire d’encrier (Québec) : 16 publications
Presses de Bras-d’Apic (Québec) : 1 publication
Presses de l’Université Laval (Québec) : 1 publication
Prise de parole (Ontario) : 6 publications
Québec Amérique (Québec) : 1 publication
Scholastic Canada (Ontario) : 1 publication
Varia (Québec) : 2 publications
VLB éditeur (Québec) : 1 publication
XYZ éditeur (Québec) : 4 publications

Nombre total d’auteurs traduits (sans compter l’anthologie ni le recueil) : 48 (24 hommes et 24 femmes)

Œuvres originales écrites avant 1990 (sans compter l’anthologie) : 6
Maria Campbell : Halfbreed (1973)
Tomson Highway : Dry Lips Oughta Move to Kapuskasing (1989)
E. Pauline Johnson : Legends of Vancouver (1911)
Basil H. Johnston : Tales the Elders Told (1981)
Thomas King : Medicine River (1989)
Markoosie Patsauq : Harpoon of the Hunter (1970)

Œuvres originales écrites entre 1990 et 1999 (sans compter l’anthologie) : 10
Taiaiake Alfred : Peace, Power, Righteousness: an Indigenous manifesto (1999)
Marilyn Dumont : A Really Good Brown Girl (1996)
Tomson Highway : Kiss of the Fur Queen (1998)
Rita Joe : We Are the Dreamers: Recent and Early Poetry (1999)
Basil H. Johnston : Mermaids and Medicine Women (1998)
Thomas King : Green Grass, Running Water (1993)
Thomas King : Truth and Bright Water (1999)
Lee Maracle : Ravensong (1993)
Eden Robinson : Traplines (1996)
Margaret Sam-Cromarty : James Bay Memoirs: A Cree Woman’s Ode to Her Homeland (1992)

Œuvres originales écrites entre 2000 et 2009 (sans compter l’anthologie) : 8
Waawaate Fobister : Agokwe (2008)
Thomas King : DreadfulWater (2002)
Thomas King : The Red Power Murders (2006)
Thomas King : The Truth About Stories (2003)
Thomas King : A Short History of Indians in Canada (2004)
Daniel N. Paul : We Were Not the Savages (2006 et 2008)
Eden Robinson : Monkey Beach (2000)
Michael Nicoll Yahgulanaas : Flight of the Hummingbird (2008)

Œuvres originales écrites entre 2010 et 2019 (sans compter l’anthologie) : 53
Reneltta Arluk : Thoughts and Other Human Tendencies (2012)
Wayne Arthurson : Fall from Grace (2011)
James Bartleman : As Long as the Rivers Flow (2011)
Billy-Ray Belcourt : This Wound is a World (2017)
Leanne Betasamosake Simpson : Dancing on Our Turtle’s Back. Stories of Nishnaabeg Re-Creation, Resurgence, and a New Emergence (2011)
Leanne Betasamosake Simpson : Islands of Decolonial Love (2013)
Leanne Betasamosake Simpson : This Accident of Being Lost (2017)
Ma-Nee Chacaby : A Two-Spirit Journey: The Autobiography of a Lesbian Ojibwa-Cree Elder (2016)
Glen Sean Coulthard : Red Skin, White Masks: Rejecting the Colonial Politics of Recognition (2014)
Rosanna Deerchild : Calling down the Sky (2015)
Cherie Dimaline : Empire of the Wild (2019)
Cherie Dimaline : The Marrow Thieves (2017)
Dawn Dumont : Glass Beads (2017)
Dawn Dumont : Nobody Cries at Bingo (2011)
Dawn Dumont : Rose’s Run (2014)
Marilyn Dumont : The Pemmican Eaters (2015)
Norma Dunning : Annie Muktuk and Other Stories (2017)
Carol Rose GoldenEagle : Bearskin Diary (2015)
David Groulx : Rising with a Distant Dawn (2011)
David Groulx : Imagine Mercy (2013)
David Groulx : The Windigo Chronicles (2016)
Tomson Highway : A Tale of Monstrous Extravagance: Imagining Multilingualism (2015)
Wab Kinew : The Reason You Walk: A Memoir (2015)
Thomas King : Cold Skies (2018)
Thomas King : The Inconveniant Indian (2012)
Thomas King : The Back of the Turtle (2014)
Tracey Lindberg : Birdie (2015)
Terese Marie Mailhot : Heart Berries: A Memoir (2018)
Arthur Manuel et Ron Derrickson : Unsettling Canada (2015)
Lee Maracle : Celia’s Song (2014)
Lee Maracle : My Conversations With Canadians (2017)
Karen McBride : Crow Winter (2019)
Darrel J. McLeod : Mamaskatch: A Cree Coming of Age (2018)
Zebedee Nungak : Wrestling with Colonialism on Steroids: Quebec Inuit Fight for Their Homeland (2017)
Waubgeshig Rice : Midnight Sweatlodge (2011)
Waubgeshig Rice : Legacy (2014)
Waubgeshig Rice : Moon of the Crusted Snow (2018)
Gregory Scofield : Louis: The Heretic Poems (2011)
Georges E. Sioui : Eatenonha: Native Roots of Modern Democracy (2019)
Ruby Slipperjack : Dear Canada: These Are My Words (2016)
Tanya Tagaq : Split Tooth (2019)
Tanya Talaga : All Our Relations: Finding the Path Forward (2018)
Drew Hayden Taylor : Motorcycles and Sweetgrass (2010)
Drew Hayden Taylor : The Best of Funny, You Don’t Look Like One (2015)
Katherena Vermette : The Break (2016)
Katherena Vermette : North End Love Songs (2012)
Katherena Vermette : river woman (2018)
Chelsea Vowel : Indigenous Writes: A Guide to First Nations, Métis & Inuit Issues in Canada (2015)
Richard Wagamese : Indian Horse (2012)
Richard Wagamese : Medicine Walk (2015)
Richard Wagamese : Starlight (2018)
Sheila Watt-Cloutier : The Right to be Cold (2015)
Joshua Whitehead : Jonny Appleseed (2018)

Œuvres originales écrites entre 2020 et 2022 (sans compter l’anthologie ni le recueil) : 3
Leanne Betasamosake Simpson : Noopiming: The Cure for White Ladies (2020)
Leanne Betasamosake Simpson : A Short History of the Blockade: Giant Beavers, Diplomacy, and Regeneration in Nishnaabewin (2021)
Thomas King : 77 Fragments of a Familiar Ruin (2020)

Traductions publiées avant 1999 : 4 (dont 2 en France)
Thomas King : Medicine River (1997 Albin Michel)
Markoosie Patsauq : Le harpon du chasseur (1971)
Eden Robinson : La Reine du Nord (1998 Éditions de l’Olivier)
Margaret Sam-Cromarty : Souvenirs de la Baie James (1998)

Traductions publiées entre 2000 et 2009 : 6 (dont 3 en France)
Tomson Highway : Dry Lips devrait déménager à Kapuskasing (2009)
Tomson Highway : Champion et Oneemeetoo (2004)
Thomas King : L’herbe verte, l’eau vive (2005 Albin Michel)
Thomas King : Monroe Swimmer est de retour (2002 Albin Michel)
Eden Robinson : Les esprits de l’océan (2002 Albin Michel)
Michael Nicoll Yahgulanaas : Le vol du colibri (2008)

Traductions publiées entre 2010 et 2019 (sans compter l’anthologie) : 47 (dont 3 en France)
Taiaiake Alfred : Paix, pouvoir et droiture : un manifeste autochtone (2014)
Reneltta Arluk : Pensées et autres propensions de l’espèce humaine (2016)
James Bartleman : Aussi longtemps que les rivières couleront (2015)
Billy-Ray Belcourt : Cette blessure est un territoire (2019)
Leanne Betasamosake Simpson : Cartographie de l’amour décolonial (2018)
Leanne Betasamosake Simpson : Danser sur le dos de notre tortue. La nouvelle émergence des Nishnaabeg (2018)
Ma-Nee Chacaby : Un parcours bispirituel. Récit d’une aînée ojibwé-crie lesbienne (2019)
Glen Sean Coulthard : Peau rouge, masques blancs : Contre la politique coloniale de la reconnaissance (2018)
Rosanna Deerchild : Le nom de mama (2018)
Cherie Dimaline : Pilleurs de rêves (2019)
Dawn Dumont : On pleure pas au bingo (2019)
Marilyn Dumont : Une vraie bonne petite Métisse (2015)
Marilyn Dumont : Mangeurs de pemmican (2019)
Waawaate Fobister : Agokwe (2016)
Carol Rose GoldenEagle : Peau d’ours (2018)
David Groulx : Le lever à l’aube lointaine (2013)
David Groulx : Sans pitié (2017)
Drew Hayden Taylor : C’est fou comme t’as pas l’air d’en être un ! (2017)
Drew Hayden Taylor : Le baiser de Nanabush (2019)
Tomson Highway : Pour l’amour du multilinguisme : une histoire d’une monstrueuse extravagance (2019)
Rita Joe : Nous sommes les rêveurs (2016)
E. Pauline Johnson : Légendes de Vancouver (2012)
Basil H. Johnston : Contes, légendes et mythes ojibwés (2019)
Wab Kinew : La force de marcher (2017)
Thomas King : Histoire(s) et vérité(s) : récits autochtones (2015 et 2019)
Thomas King : La femme tombée du ciel (2016)
Thomas King : L’herbe verte, l’eau vive (2011)
Thomas King : L’Indien malcommode (2014)
Thomas King : Une brève histoire des Indiens au Canada (2014)
Tracey Lindberg : Birdie (2018)
Terese Marie Mailhot : Petite femme montagne (2019)
Arthur Manuel et Ron Derrickson : Décoloniser le Canada : 50 ans de militantisme autochtone (2018)
Lee Maracle : Le chant de Corbeau (2019)
Zebedee Nungak : Contre le colonialisme dopé aux stéroïdes : Le combat des Inuit du Québec pour leurs terres ancestrales (2019)
Markoosie Patsauq : Le harpon du chasseur (2011)
Waubgeshig Rice : La cérémonie de guérison clandestine (2019)
Waubgeshig Rice : Le legs d’Eva (2017)
Ruby Slipperjack : Cher journal : les mots qu’il me reste (2017)
Katherena Vermette : Ballades d’amour du North End (2017)
Katherena Vermette : femme-rivière (2019)
Katherena Vermette : Ligne brisée (2017)
Richard Wagamese : Cheval Indien (2017 seconde traduction en français)
Richard Wagamese : Jeu blanc (2017 Éditions ZOE et Éditions 10-18)
Richard Wagamese : Les étoiles s’éteignent à l’aube (2016 Éditions ZOE et Éditions 10-18)
Richard Wagamese : Starlight (2019 Éditions ZOE)
Sheila Watt-Cloutier : Le droit au froid (2019)
Joshua Whitehead : Jonny Appleseed (2019)

Traductions publiées entre 2020 et 2022 : 23 (sans compter le recueil)
Wayne Arthurson : L’automne de la disgrâce (2021)
Leanne Betasamosake Simpson : On se perd toujours par accident (2020)
Leanne Betasamosake Simpson : Noopiming : remède pour guérir de la blancheur (2021),
Leanne Betasamosake Simpson : Une brève histoire des barricades. Castors géants, diplomatie et régénération dans la pensée anishinaabeg (2022)
Maria Campbell : Halfbreed (2021)
Cherie Dimaline : Rougarou (2020)
Dawn Dumont : La course de Rose (2020)
Dawn Dumont : Perles de verre (2021)
Norma Dunning : Annie Muktuk et autres histoires (2021)
David Groulx : Les carnets de Wendigo (2020)
Thomas King : Fragments d’un monde en ruine (2021)
Thomas King : Les meurtres du Red Power. Une enquête de DreadfulWater (2021)
Thomas King : Meurtres avec vue. Une enquête de DreadfulWater (2021)
Thomas King : Meurtres sous un ciel de glace. Une enquête de DreadfulWater (2022)
Lee Maracle : Le chant de Celia (2021)
Lee Maracle : Treize conversations (2022)
Karen McBride : L’hiver de la corneille (2022)
Darrel J. McLeod : Mamaskatch. Une initiation crie (2020)
Daniel N. Paul : Ce n’était pas nous les sauvages (2020)
Waubgeshig Rice : Neige des lunes brisées (2022)
Gregory Scofield : Louis : Poèmes hérétiques (2020)
Georges E. Sioui : Eatenonha : racines autochtones de la démocratie moderne (2021)
Tanya Tagaq : Croc fendu (2020)
Tanya Talaga : Renouer avec la terre et tout ce qui nous unit pour trouver notre voie (2021)
Chelsea Vowel : Écrits autochtones. Comprendre les enjeux des Premières Nations, des Métis et des Inuits au Canada (2021)

Les œuvres originales publiées avant 1990 ont pris en moyenne 36 ans avant d’être traduites en français (sans compter la France, la moyenne est de 41,6 ans).

Les œuvres originales publiées entre 1990 et 1999 ont pris en moyenne 13,4 ans avant d’être traduites en français (sans compter la France, la moyenne est de 17,3 ans).

Les œuvres originales publiées entre 2000 et 2009 ont pris en moyenne 10 ans avant d’être traduites en français (sans compter la France, la moyenne est de 11,1 ans).

Les œuvres originales publiées entre 2010 et 2019 ont pris en moyenne 3,7 ans avant d’être traduites en français (sans compter la Suisse, la moyenne est de 3,8 ans).

Les œuvres originales publiées entre 2020 et 2022 ont pris en moyenne 1 an avant d’être traduites en français.

  • 1
    J’ai pu le constater au mois d’août 2018 lors d’une journée de consultation concernant la législation sur les langues des Premières Nations, des Inuits et des Métis, organisée par Patrimoine Canada. Alors que je ne devais qu’être observatrice, je me suis retrouvée à être la porte-parole du sous-groupe constitué de membres de différentes nations autochtones francophones. En effet, aucun de ceux-ci ne semblait être suffisamment à l’aise pour prendre la parole devant l’ensemble des personnes présentes, malgré le fait que la majorité d’entre elles partageaient des origines autochtones. Une participante innue m’a fait la confidence, lors de l’événement, qu’un manque d’intérêt existait souvent entre les membres des nations autochtones anglophones et francophones et même, parfois, qu’une antipathie s’immisçait entre eux.
  • 2
    Brian Swann, « Introduction », dans Brian Swann (dir.), Born in the Blood. On Native American Translation, Lincoln, University of Nebraska Press, 2011, p. 2-3.
  • 3
    Michèle Lacombe, « “Pimuteuat/Ils marchent/They walk”: A Few Observations on Indigenous Poetry and Poetics in French », dans Neal McLeod (dir.), Indigenous Poetics in Canada, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, 2014, p. 162.
  • 4
    Terres en vues, « Rita Mestokosho », Terres en vues, 2014, http://www.nativelynx.qc.ca/organisme/ [page consultée le 11 mai 2019].
  • 5
    Pour plus de détail, voir l’annexe.
  • 6
    Le cas du théâtre, et de sa traduction, pose un problème bien particulier pour cette étude. En effet, cet art, qu’on pourrait qualifier d’éphémère, n’est pas toujours mis en texte dans le but d’être publié, que ce soit pour des raisons idéologiques ou économiques. Ainsi, il devient particulièrement difficile de recenser les pièces autochtones traduites. De plus, je n’ai pas répertorié les œuvres autochtones pour la jeunesse ni les BD.
  • 7
    Gillian Lane-Mercier, « Les carences de la traduction littéraire au Canada : des bibliographies et des traditions », Meta, vol. lix, no 3, 2014, p. 518.
  • 8
    Je tiens toutefois à souligner le travail de répertoriage des auteurs autochtones et de leurs œuvres qu’a accompli The People and the Text, https://thepeopleandthetext.ca/islandora/object/tpatt%3Atpattroot [page consultée le 9 mars 2020].
  • 9
    Je tiens à souligner celle de Jonathan Lamy qui, en 2018, a créé une liste d’écrivains autochtones traduits, en français et en anglais, pour le compte de Kwahiatonhk! qui « est un organisme à but non lucratif dont le siège social est établi à Wendake. Sa mission est de faire la promotion des auteurs et du livre autochtones », https://kwahiatonhk.com/ [page consultée le 21 mars 2019, puis le 20 mars 2022].
  • 10
    En 2020 sont parues, dans un même volume, les traductions, faites par l’universitaire Sarah Henzi, des deux œuvres de l’auteure innue An Antane Kapesh, soit Je suis une maudite sauvagesse / Eukuan nin matshimanitu innu-iskueu, essai autobiographique d’abord publié dans une édition bilingue en français-innu en 1976 (traduction de José Mailhot), et Qu’as-tu fait de mon pays, une traduction en français (par Kateri Lescop, Daniel Vachon, Georges-Henri Michel, Philomène Grégoire-Jourdain et José Mailhot) du récit Tanite nene etutamin nitassi ?, publié en 1979. Ainsi, ces œuvres, que l’on pourrait qualifier de politiques, auront pris environ 40 ans avant d’être traduites en anglais. Je ne tiendrai pas compte de ces traductions des œuvres d’An Antane Kapesh dans mon étude, car même si son premier ouvrage était bilingue, An Antane Kapesh a écrit en innu et non en français.
  • 11
    La Commission de vérité et réconciliation a été créée en 2008, et son rapport a été publié en 2015.
  • 12
    Do Not Enter My Soul in Your Shoes, Assi Manifesto et Blueberries and Apricots sont des traductions de Howard Scott. Kuei, My Friend: A Conversation on Racism and Reconciliation est une traduction de Deni Ellis Béchard et Howard Scott.
  • 13
    Selon Kristina Fagan et Sam McKegney, « Cree Member of the Manitoba Legislature Elijah Harper’s blocking of the Meech Lake Accord in 1987 and the standoff between Mohawk warriors and Quebec provincial police, and subsequently the Canadian military, at Kanehsatake (known as the Oka crisis), made mainstream Canadians take notice as Native people in Canada became increasingly politicized and outspoken. A byproduct of this cultural shift was the recognition among Canadian publishers of a growing market for Native works », Kristina Fagan et Sam McKegney, art. cit., p. 35.
  • 14
    L’herbe verte, l’eau vive, puis Medicine River et Monroe Swimmer est de retour sont des traductions de Hugues Leroy ; Histoire(s) et vérité(s) : récits autochtones est une traduction de Rachel Martinez ; Une brève histoire des Indiens au Canada, Les Meurtres du Red Power. Une enquête de DreadfulWater, Meurtres avec vue. Une enquête de DreadfulWater et Meurtres sous un ciel de glace. Une enquête de DreadfulWater sont des traductions de Lori Saint-Martin et Paul Gagné ; L’Indien malcommode est une traduction de Daniel Poliquin ; La femme tombée du ciel est une traduction de Caroline Lavoie ; et Fragments d’un monde en ruine est une traduction de Jonathan Lamy.
  • 15
    Pour une autohistoire amérindienne. Essai sur les fondements d’une morale sociale et Les Hurons-Wendat. Une civilisation méconnue de Georges E. Sioui.
  • 16
    Le harpon du chassseur de Markoosie Patsauq, Medicine River de Thomas King, La Reine du Nord de Eden Robinson et Souvenirs de la Baie James de Margaret Sam-Cromarty.
  • 17
    Ce document, dont le nom officiel est La politique indienne du gouvernement du Canada, 1969, a été l’œuvre du gouvernement de Pierre Elliot Trudeau à l’époque où Jean Chrétien était le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien. Il proposait d’abolir les traités légaux signés par le Canada et les Autochtones, et de faire de ces derniers de simples membres de la société canadienne. En 1970, le gouvernement libéral a renoncé à mettre en pratiques les recommandations du Livre blanc à la suite de l’important mouvement de contestation des peuples autochtones. Voir Naithan Lagacé et Niigaanwewidam James Sinclair, « Livre blanc de 1969 », dans L’Encyclopédie canadienne, http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/livre-blanc-de-1969/.
  • 18
    Keavy Martin, « Arctic Solitude: Mitiarjuk’s Sanaaq and the Politics of Translation in Inuit Literature », Studies in Canadian Literature/Études en littérature canadienne, juin 2010, p. 23.
  • 19
    Selon le dictionnaire Cambridge (https://dictionary.cambridge.org/fr/dictionnaire/anglais/flaw), ce mot veut dire : « a fault, mistake, or weakness, especially one that happens while something is being planned or made, or that causes something not to be perfect ».
  • 20
    Keavy Martin, art. cit., p. 24.
  • 21
    Il est à noter que Keavy Martin a publié son article, « Arctic Solitude: Mitiarjuk’s Sanaaq and the Politics of Translation in Inuit Literature », en 2010. Or, avant 2010, les traductions des œuvres autochtones au Canada sont beaucoup moins nombreuses que dans les douze ans qui suivent.
  • 22
    Gillian Lane-Mercier, « Les carences de la traduction littéraire au Canada », art. cit., p. 519.
  • 23
    Ibid., p. 520.
  • 24
    Idem.
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