Colloque, 7 juin 2019

«Songs don’t lie»: «Stranger Things» et la musique comme vecteur de la rétromanie télévisuelle

Louis-Paul Willis
couverture
Pop 2018: Genres, recyclage, franchises, fans, événement organisé par Megan Bédard, Jean-Michel Berthiaume, Catherine Côté, Fanie Demeule, Samuel Archibald, Antonio Dominguez Leiva et Sarah Grenier-Millette

«Jouissant d’une popularité instantanée dès sa sortie en 2016, la série Stranger Things se pose comme un objet culturel à la fois sériel et unique. D’ailleurs, à sa sortie, un nombre important d’interlocuteurs a tenté de faire l’inventaire des innombrables références intertextuelles enchâssées dans les 8 épisodes de la première saison. Mais au-delà du plaisir référentiel offert par la série, force est de constater que cette dernière s’inscrit dans une logique narrative fondée sur la nostalgie. À cet effet, il est possible d’affirmer qu’elle participe à une certaine rétromanie, décrite par Simon Reynolds (2011) comme le phénomène culturel à travers lequel la culture populaire contemporaine demeure retournée sur les artéfacts associés à son passé récent.

Dans cette veine, cette communication se donne pour but d’explorer les manifestations de la nostalgie et de la rétromanie au sein des deux saisons de Stranger Things, plus particulièrement par le biais de la trame musicale mise de l’avant dans la série. Il s’agira dans un premier temps de situer les discours culturels populaires contemporains par rapport à la distinction proposée par Svetlana Boym (2002) entre ce qu’elle nomme la nostalgie réflexive et la nostalgie restorative. En se fondant par la suite sur la notion de rétromanie développée par Reynolds, il s’agira de voir la série des frères Duffer comme une forme de fictionnalisation nostalgique fondée sur des références musicales et intertextuelles. Nous serons ainsi à même de constater que Stranger Things assoit une part importante de sa trame narrative –et du sens que le spectateur est amené à construire en la recevant– sur des références musicales explicites et implicites (pièces connues vs musique originale), en plus des références filmiques largement recensées. Ces aspects de la série participent à la situer au sein d’une certaine logique de la reprise qui marque la culture populaire contemporaine.» (Texte de Louis-Paul Willis)

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