Journée d'étude, 2 avril 2021

Nom de code: Cloverfield

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Alors que la rumeur court qu’à la faveur du grand confinement du printemps 2020 un quatrième épisode de la saga Cloverfield aurait été tourné en catimini dans un Paris dépeuplé, il nous semble utile de questionner les enjeux de cette série telle que nous la connaissons aujourd’hui. On pourra notamment s’attacher à la manière dont y sont traitées les notions d’événement, d’espaces emboîtés et de dimensions parallèles, de peur et d’angoisse, voire d’horreur et de révulsion; aux easter eggs qui, d’un épisode à l’autre, assurent le plaisir du spectateur, aux relations complexes entre les personnages, non seulement principaux (Rob et Beth, Michelle et Howard, Ava et Mina, etc.) mais aussi apparemment secondaires (Hud, Lily, Marlena, Emmet, Jensen, Volkov ou Schmidt), à la monstruosité (Que doivent les monstres des trois épisodes non seulement à la tradition du Cthulhu ou de Godzilla mais aussi aux fameux «craignos monsters» du cinéma de genre, de série B, voire Z à la façon de The Giant Claw [1957] ou d’Inframan [1975]?), aux multivers (concept qui est au cœur de nos post- et hypermodernités «néo-baroques»), aux anomalies temporelles, à l’amour sacrificiel, au deuil, à la nostalgie ou à la déception thématisée à l’intérieur même de chaque épisode. On pourra même s’intéresser à Overlord (2018), qui fut un temps présenté comme le quatrième film de la franchise et qui, bien qu’à part, reprend bien des thèmes et manières de la trilogie (la conspiration, les dangers d’une science non-maîtrisée, l’expérimentation mortifère, la reprise et la superposition des stéréotypes du cinéma d’exploitation, l’immersion du spectateur dans un univers où règne une peur «primale» au sens freudien du terme).

Il serait également intéressant de s’interroger sur ce que cette saga doit à l’esthétique et à aux thématiques vidéo-ludiques de la survival horror, du Doom-like ou du first person shooter. On pourra aussi s’intéresser à la manière dont les Cloverfield sont reliés, explicitement ou implicitement, non seulement entre eux, mais aussi à l’imaginaire global de J.J. Abrams (Lost, Fringe, Revolution, Alias, Super 8, etc.). Bien entendu, on se penchera aussi avec profit sur l’importance de motifs apparemment anodins comme le Slusho, cette boisson énergétique de la compagnie Tagruato, qui semble jouer un rôle majeur, bien que souterrain, dans l’univers des Cloverfield. Ce dernier –le fameux Cloververse–  sera ainsi abordé dans une approche transdisciplinaire associant la sémiotique, la psychanalyse, la sociologie, la philosophie politique, l’anthropologie culturelle ou encore la psychologie des médias pour tenter de répondre à ces deux questions intimement liées: d’où viennent les monstres? Peut-on leur échapper?

Communications de l’événement

Sébastien Hubier

Cloverfield. L’événement, est-ce possible?

Sébastien Hubier s’intéresse à l’événement dans la saga Cloverfield, et tout particulièrement dans le premier des trois films.

Victor-Arthur Piégay

Le Cloververse: la trilogie et au-delà

Victor-Arthur Piégay propose que la saga Cloverfield est «une trilogie “accidentelle” puisque 10 Cloverfield Lane et The Cloverfield Paradox n’ont pas été envisagés comme des suites directes du premier film.» Il s’intéresse à l’univers fictionnel que forme malgré tout l’ensemble: le Cloververse.

Lorène Trémerel

Entre peur et horreur: «C’était une belle journée»

Pour débuter sa communication, Lorène Trémerel pose l’hypothèse que malgré la «volonté d’éveiller véritablement les consciences, la saga Cloverfield provoque davantage une peur psychologique nous amenant à réfléchir sur notre condition humaine et les désastres que provoque le passage de l’être humain sur Terre.»

Juliette Fridli

Cloverfield, du franchissement de l’espace au franchissement de la dimension

«La saga [Cloverfield] nous présente trois milieux qui sont différents: Manhattan et ses tunnels; un bunker en Louisiane; une station spatiale, mais ils ont tous en commun d’être sujet à l’isolement.» Dans sa communication, Juliette Fridli s’intéresse à «l’isolement et ce que ses lieux peuvent représenter.»

Antonio Dominguez Leiva, Juliette Fridli, Sébastien Hubier, Victor-Arthur Piégay & Lorène Trémerel

Table ronde. «Nom de code: Cloverfield»

Antonio Dominguez Leiva anime une table ronde avec les participant.e.s afin d’approfondir les thèmes et les réflexions abordés durant la journée.

Avec la participation de Sébastien Hubier, Victor-Arthur Piégay, Lorène Trémerel, Juliette Fridli et Antonio Dominguez Leiva.

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