Colloque, 18 mars 2011

Mise en fiction du luxe et critique de l’économie autour de 1900

Geneviève Sicotte
couverture
Économie et fictionnalité dans la France moderne et contemporaine, XIXe-XXIe siècles, événement organisé par Christian Biet, Stéphanie Loncle et Martial Poirson

En 1857, Flaubert décrit avec Emma Bovary un personnage qui est peut être la première acheteuse compulsive de l’histoire littéraire. Pour Emma, les objets ne cessent d’offrir des promesses toujours neuves, de grands vases de verre bleu à mettre sur la cheminée, un prie-Dieu gothique, de petites pantoufles de couleur grenat avec une touffe de ruban large qui s’étale sur le coup de pied, un foulard de soie algérienne pailleté d’or, même un mobilier de salle à manger entre-aperçu chez le notaire alors qu’Emma est presque ruinée et court après l’argent. Tout cela ouvre, toujours pour Emma, autant d’horizons lumineux vers une vie autre, vers une identité enfin trouvée. Mais, évidemment, il s’agit là d’autant de tromperies qui mènent a la ruine financière et a la faillite et dont les séductions et le fonctionnements se trouvent de la sorte mis-à-plat et objectivés par le texte flaubertien.

Geneviève Sicotte est chercheure régulière à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. Spécialiste du thème alimentaire dans la littérature et l’imaginaire social, elle est professeure au Département d’études françaises de l’Université Concordia. Outre plusieurs articles et chapitres de livres, elle a notamment publié Le festin lu. Le repas chez Flaubert, Zola et Huysmans (Liber, réédité en 2008), le recueil Gastronomie québécoise et patrimoine (avec M.-N. Aubertin, 2013), ainsi qu’un dossier dans la revue Captures, «Raconter l’aliment» (avec M.-C. Lambert-Perreault, 2016).

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