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Conscience et nature après l’Affaire Sokal

Pierre-Alain Gouanvic
couverture
Article paru dans La pensée écologique et l’espace littéraire, sous la responsabilité de Sylvain David et Mirella Vadean (2014)

«Parmi les plus grands succès du box-office mondial, Avatar occupe une place particulière parce que l’expérience qu’il fait vivre aux millions de spectateurs et celle vécue par le protagoniste sont fusionnés pour produire l’expérience de l’évasion dans l’imaginaire la plus enveloppante -à grand renfort de 3D- qui soit (selon les adeptes du film). Les spectateurs accourant pour vivre cette délicieuse paraplégie1Le héros est paraplégique, comme le spectateur le temps du film, et s’engouffre dans un autre monde tout comme lui., où vont-ils? Dans la nature. Ainsi, le réalisateur qui avait fait chavirer les salles de cinéma et la civilisation avec son Titanic récidive, cette fois avec un propos positif et écologique. Du côté littéraire, les réactions sont un peu plus tièdes. Écologique, Avatar? Bien au contraire, les plus récentes technologies du cinéma, et Avatar en est le porte-étendard, concourernt à produire une irrésistible “technologie de l’imaginaire”, qui, dans ce cas précis, comble du scandale, table sur l’écologisme pour mieux attirer les spectateurs-cyborgs et leur argent-sève, tant et si bien que le monde humain devient irréalisé, désécologisé.»

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    Le héros est paraplégique, comme le spectateur le temps du film, et s’engouffre dans un autre monde tout comme lui.
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