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Utopie et géopoétique. «Stalker», d’Andreï Tarkovski.

Vicky Pelletier
couverture
Article paru dans Le nouveau territoire: l’exploration géopoétique de l’espace, sous la responsabilité de Rachel Bouvet et Kenneth White (2008)

Dans les dernières décennies d’un vingtième siècle écartelé entre progrès scientifiques et désastres survenus ou annoncés, entre pensée systémique et rationnelle aux allures victorieuses et théories post-modernes sombrant dans la déconstruction et la vacuité, Kenneth White, le «poète-penseur», apparaît dans le paysage théorique et poétique occidental. En proposant le néologisme de «géopoétique» pour qualifier sa méthode, comprise au sens de Descartes dans le Discours de la méthode, White cherche à déployer «une science des contours, des ruptures, des discontinuités; une philosophie du passage, du cheminement».

Aux confins orientaux de ce même Occident, alors que le bolchevisme a transformé la grande Russie ancestrale en «Union des républiques socialistes soviétiques» (U.R.S.S.), un cinéaste s’évertue à créer, dans un contexte politique et artistique difficiles, des oeuvres empreintes de spiritualité et de transcendance et de développer une théorie du cinéma (et de l’art) exigeante, «quasi pénale». Andreï Tarkovski, un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma, qui s’est toujours «ressenti plus poète que cinéaste», explore, grâce à l’image cinématographique, «les questions fondamentales à notre vie sur terre, et [convie] le spectateur à retrouver les sources enfouies et taries de [son] existence».

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