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Le manuscrit des «Champs magnétiques» d’André Breton et Philippe Soupault: le paradoxe de l’écriture automatique.

Stéphanie Parent
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Article paru dans Archive et fabrique du texte littéraire, sous la responsabilité de Nancy Desjardins et Jacinthe Martel (2001)

Au printemps 1919, André Breton et Philippe Soupault tentent l’expérience poétique on ne peut plus déterminante de l’écriture automatique. Partant de l’hypothèse que «la vitesse de la pensée n’est pas supérieure à celle de la parole et qu’elle ne défie pas forcément la langue, ni même la plume qui court», ils décident de «noircir du papier» afin de parvenir à la «pensée parlée», pensée qui n’est nullement censurée. Les deux jeunes poètes éprouvent alors un «louable mépris» pour ce qui pourrait s’ensuivre: ils n’ont aucun désir d’aboutir à un livre ou de constituer une oeuvre littéraire proprement dite.

Pourtant, Les champs magnétiques, recueil composé de dix chapitres dont huit textes automatiques obtenus lors de cette expérience poétique décisive, sera publié l’année suivante. Cette première oeuvre, issue de la formulation spontanée de la pensée, constitue le texte fondateur du surréalisme; c’est du moins ainsi que l’ont perçu les surréalistes eux-mêmes, puis les différents critiques littéraires, et c’est à partir de cette oeuvre unique que Breton, dans son premier Manifeste (1924), définira tout à la fois le surréalisme et l’automatisme.

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