Un homme marche dans Paris pour chasser l’ennui. Dans son errance urbaine, il rencontre, en plein jour, des spectres qui incarnent l’ombre de la vieille garde impériale. Mis en vers par Théophile Gautier dans son poème «Vieux de la vieille» paru le 1er janvier 1850 dans La Revue des deux mondes avant d’être intégré au recueil Émaux et Camées publié en 1852, ce cortège de morts emplit la Capitale du XIXe siècle de fantômes d’un passé glorieux, venus célébrer «le grand retour» de Napoléon.
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Sur la lande bretonne, une femme assise sur un rocher se cache parmi les herbes hautes et regarde la mer. Dans le crépuscule, Claire Methuen n’est qu’une ombre filiforme; sa maigreur, son corps émacié et son long cou rappellent la silhouette des échasses, grues et autres charadriiformes.
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Imaginons le temps du voyage comme un temps filmique: un travelling sans caméra où l’écran est la fenêtre, un film sans images enregistrées, produit par un appareil mobile dans lequel nous prenons place (l’avion, ou bien le train, ou bien encore la voiture).
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Édith Dekyndt, née en Belgique en 1960, est une artiste qui vit et travaille entre Tournai et Dublin, mais également dans d’autres lieux au gré de ses expositions et résidences. Ses multiples déplacements fondent pour elle l’occasion de ses expériences plastiques.
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Dans le cadre de la réflexion sur les représentations artistiques et littéraires contemporaines du rapport entre corps et espace, certaines propositions plastiques de performances dessinées activent une relation d'interdépendance, le corps et l'espace agissant de pair, pour faire émerger le graphisme.
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L’artiste français Julien Prévieux porte une attention sensible, critique, et non dénuée d’humour aux moyens usités aujourd’hui de manière généralisée pour enregistrer, analyser et traduire sous forme d’informations le corps dans l’environnement social contemporain.
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[Réédition] Au tournant de l’an 2000 plusieurs romans sont revenus sur l’histoire de la Gauche prolétarienne et le destin de ses militants, mettant notamment en scène la conversion à la littérature des anciens contempteurs du «culte du livre». L’article propose une lecture de trois de ces romans: L’organisation de Jean Rolin, qui ouvre la marche, Tigre en papier d’Olivier Rolin, le plus connu et le plus commenté, et Maos de Morgan Sportès, réécriture au vitriol de Tigre en papier.
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Brissette, Pascal
Lacroix, Michel
[Réédition] Si le sens commun n’imagine guère d’écrivain sans livre, rien n’est moins évident dans la fiction. Ce constat, effectué à partir des recherches menées sur les romans de la vie littéraire publiés en France entre 1800 et 1940, nous a amenés à nous interroger sur cet étrange statut du livre dans les fictions. Quand et pourquoi le livre est-il montré? Quand et pourquoi ne l’est-il pas, dans un corpus où l’on s’attend pourtant à l’y trouver?
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[Réédition] Qu’est-ce que les fictions de la vie littéraire ont à nous apprendre sur le livre, l’édition, la lecture et sur les acteurs qui animent toute la chaîne du livre? Fruits des représentations que se font les écrivains du milieu où ils évoluent, les romans qui mettent en scène la vie littéraire possèdent un savoir réflexif particulier sur l’univers du livre. C’est à ce corpus étonnamment vaste des romans de la vie littéraire du XIXe au XXIe siècle que le Gremlin (Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions) a dédié l’essentiel de ses recherches.
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Le monde des études littéraires a vu se développer, au cours de ces dernières années, une théorie des textes possibles qui confronte la réception traditionnelle des œuvres (c’est-à-dire la façon dont leur lecture se concrétise la plupart du temps et le commentaire qu’on en livre habituellement) à une réinvention de leur signification, tirant parti des impensés de la fiction, des non-dits, des interactions interrompues, des blancs, des inférences labiles et autres zones creuses du récit qui offrent des prises pour une renégociation herméneutique.
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L’existence d’une pensée désabusée, voire alarmiste, formulée à l’endroit de l’univers littéraire par ses propres acteurs n’est bien sûr pas chose neuve. Nombreux sont les protagonistes du monde des lettres ayant tenu un discours défaitiste sur leur pratique, regrettant un âge d’or de la littérature en regard d’une production contemporaine jugée forcément médiocre.
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Nous présentons dans cet article le bilan de la constitution de la base de données Figurations, une infrastructure de recherche numérique créée par le Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions (Gremlin). Nous cherchons à atteindre, par la publication de ce bilan, deux objectifs: bien faire ressortir la valeur et, surtout, l’originalité de Figurations et éclairer les décisions de chercheurs qui songent à concevoir eux aussi une base de données pour mener à bien des projets de recherche en études littéraires.
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Pinson, Guillaume
Bertrand, Frédérick
S’il est une chose que la base de données du Gremlin (Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions) aura d’ores et déjà permis de confirmer, c’est l’importance de la figure du journaliste dans les fictions de la vie littéraire, du début du XIXe siècle à nos jours.
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Il n’est pas toujours facile de mesurer les effets et la portée de travaux collectifs, car ceux-ci ne se réduisent pas à leurs résultats immédiatement affichables. La conception, l’animation et l’encadrement de ces travaux collectifs demandent un investissement considérable et presque continu de la part de leurs promoteurs, de la recherche de fonds à la publication, si bien que l’on imagine le mélange de soulagement, de frustration et d’inquiétude qu’ils doivent éprouver au moment, forcément prématuré, de la clôture d’un programme.
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