Pour les écrivains-voyageurs de la première moitié du XIXe siècle tels que Théophile Gautier et Gustave Flaubert, seul le spectacle de la danse permet la rencontre avec ce corps fantasmé qu’est le corps féminin oriental, autrement dissimulé par les tabous moraux et religieux. Toutefois, mis en valeur à la fois par des ornements particuliers, mais aussi et surtout par la pratique de la danse elle-même, le corps de la danseuse est une apparition morcelée qui donne naissance à une poétique elle aussi soumise à la fragmentation. Dans cette aventure du corps fragmenté, l’ambition d’une connaissance anthropologique authentique doit sans cesse lutter contre la tentation d’une mythification et d’une littérarisation du corps de cette almée dont rêve une civilisation entière.
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Dans son récit hagiographique Sainte Lydwine de Schiedam, Huysmans expose le corps déchiqueté et décomposé de la sainte selon un imaginaire aux croisements de l’analyse scientifique et de la spiritualité catholique doloriste. Or si la chair présentée est mise en pièces, il en va de même pour le texte qui la présente: fond et forme s’unissent ainsi autour d’une poétique du fragment qui met le corps au centre de ses préoccupations.
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Comme beaucoup d’autres auteurs d’anticipation à l’époque, Béliard est un scientifique. Médecin, il est notamment l’auteur de nouvelles et d’essais, notamment sur Claude de Saint-Martin dont il fut l’un des disciples et sur l’occultisme. […] Dans son oeuvre, science et occultisme, science-fiction et fantastique, se croisent et se confondent, oscillant entre croyance et esprit critique selon les étapes de sa vie.
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L’œuvre de Mallarmé a récemment donné lieu à une réévaluation critique de première importance. Cette œuvre difficile et exigeante qu’on a si longtemps considérée comme emblématique d’une quête de l’idéal commence à montrer son souci pour les mécanismes sociaux et ses divers éléments.
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En 1951, dans un article du Mercure de France, Jacques Crépet hasarde une remarque qu'il conviendrait d'approfondir: «L'a t'on suffisament remarqué, entre toutes les beautés du corps féminin, c'est à la jambe et à son prolongement - au pied - que Baudelaire avait voué un culte particulier».
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Le rideau cramoisi est le produit de cet artifice qui consiste à faire parler quelqu'un. Ce quelqu'un est, en l'occurrence, un ancien militaire: le vicomte de Brassard. L'effet de son récit, le sien, remonte à 35 ans. Il était jeune. Il n'avait pas, proteste-t-il, 25 ans. Pour résumer rapidement l'histoire, la nouvelle porte en titre le prétexte du récit même. C'est sous la fenêtre d'une demeure provinciale dans une petite ville de Normandie que la diligence dans laquelle voyagent le narrateur et le vicomte de Brassard s'arrête de nuit en raison d'un léger accident.
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