Conférence, 25 mars 2013

Au-delà de l’exiguïté. Les œuvres romanesques de Simone Chaput et Andrée Christensen

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Dans le cadre de la série de conférences sur littérature contemporaine, Salon Double, Lucie Hotte a prononcé, le 25 mars 2013, une conférence ayant pour titre «Au-delà de l’exiguïté. Les œuvres romanesques de Simone Chaput et Andrée Christensen».

Écrire en contexte minoritaire pose de nombreux défis aux écrivains qui sont trop souvent perçus comme des porte-paroles de la communauté. Puisque la critique et le lectorat privilégient les œuvres identitaires, les écrivaines qui, elles, délaissent les thématiques traditionnelles se voient souvent marginalisées à l’intérieur de l’institution littéraire minoritaire, Or, comme en témoignent les œuvres romanesques de Simone Chaput et d’Andrée Christensen, les auteures se démarquent radicalement au sein de de la production franco-canadienne. Deux éléments, surtout, concourent à en faire des œuvres novatrices dans le paysage littéraire francophone minoritaire du Canada. D’abord, leurs romans proposent une exploration bien particulière de l’espace qui n’est pas réduit à l’Ontario ou au Manitoba français, mais plutôt ouvert sur le monde. Les personnages, bien qu’ancrés dans leurs milieux d’origine, sont effectivement interpellés par des lieux étrangers. Cette ouverture au monde transparaît également dans le réseau intertextuel que tisse Chaput entre son œuvre et celles d’écrivains venant de diverses régions et dans les références mythologiques qui structurent l’œuvre d’Andrée Christensen. Cette conférence explorera les diverses stratégies scripturaires que mettent en œuvre Simone Chaput et Andrée Christensen pour dépasser l’esthétique de l’exiguïté telle que définit par François Paré dans son essai fondamental de 1992, Les littératures de l’exiguïté.

Lucie Hotte est une spécialiste des théories de la lecture et des littératures francophones du Canada. Elle a fait ses études à l’Université d’Ottawa où elle a soutenu sa thèse de doctorat, dirigée par Jean-Louis Major, en 1996. Son essai L’inscription de la lecture. Lecture du roman, romans de la lecture (2001), tiré de sa thèse, lui a valu le Prix Gabrielle-Roy qui récompense le meilleur ouvrage de critique littéraire portant sur les littératures canadiennes en anglais ou en français. Durant son stage postdoctoral, elle s’est intéressée à la réception des littératures minoritaires, et plus particulièrement de la littérature franco-ontarienne, à l’extérieur de leur communauté d’origine. Les recherches menées alors ont inauguré un vaste programme de recherches qu’elle poursuit toujours. En 1998, elle est embauchée par le Département de français de l’Université d’Ottawa où elle assume les cours de littérature franco-ontarienne et certains cours de littératures québécoise ou francophone d’Amérique. Lorsque l’Université d’Ottawa crée, en 2004, des Chaires de recherche sur la francophonie canadienne, elle est choisie comme titulaire de la Chaire de recherche sur les cultures et les littératures francophones du Canada. Particulièrement active en recherche, elle a publié, outre son essai, une édition critique des lettres de Jacques Ferron et d’André Major ainsi que huit ouvrages collectifs dont Habiter la distance, études en marge de «La distance habitée» (2009), qu’elle a codirigé avec Guy Poirier de l’Université de Waterloo, ouvrage qui regroupe des essais s’inspirant de concepts élaborés par l’éminent spécialiste des «littératures de l’exiguïté» François Paré. Elle a également organisé une vingtaine de colloques et publié une cinquantaine de chapitres de livres et d’articles. Ses recherches portent sur les fondements épistémologiques de la critique en contexte minoritaire.

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