Colloque, 12 mai 2016

Dominique Fourcade: moi nu dans un terrain vague

James Petterson
couverture
Imaginaire du terrain vague, événement organisé par Isabelle Miron et Élise Lepage

L’imaginaire du terrain vague nous convie à retracer le parcours du poète français Dominique Fourcade qui, dans son recueil Manque (P.O.L., 2010), se voit comme «une buse» survolant «un territoire qui ne veut plus d’elle et lui crie son rejet». Ce territoire est celui, indistinct, du livre et de l’écriture et le but de mon intervention sera de mettre en relief l’arpentage fourcadien de cette aire littéraire; ce que Fourcade appellera, dès1974, une «écriture plastique» où toute délimitation stricte de genres ou de domaines artistiques s’aréalise (Jean-Luc Nancy) et où le poète est conduit à «faire [sien] un pays sans catégories -mais il faut quelque temps pour s‘habituer à un pays sans frontières» («À quoi sommes-nous conviés?», Galerie Aubry,1974).

Un quart de siècle plus tard et après un silence poétique de dix ans -autre terrain vague dont il nous faudra également rendre compte- le poète reprend son chemin, mais dans un «aveuglement sans frontière» (Est-ce que j’peux placer un mot, P.O.L., 2001). La même année, Fourcade revient sur ce terrain par le biais d’une réflexion sur le rôle de «la pose» (Barthes) en danse et en photographie pour se poser ou se retrouver lui-même «nu dans un terrain vague (surtout ne pas être photographié)» (MW, P.O.L., 2001). C’est, nous tâcherons de le démontrer, dans un tel (non)lieu ou terrain vague que le poète puise, en grande partie, sa force productrice. À nous d’examiner de plus près les contours (ou leur disparition) de cette poétique.

James Petterson est professeur au département d’études littéraires françaises au Wellesley College. Ses recherches portent principalement sur la poésie contemporaine et les relations que cette dernière entretient avec la philosophie et les arts plastiques.

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