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L’enfermement comme appréhension de l’espace dans «Bord de mer» de Véronique Olmi

Catherine Grech
couverture
Article paru dans Pratiques de l’espace en littérature, sous la responsabilité de Rachel Bouvet et François Foley (2002)

Une lecture plus ou moins chronologique des textes d’un auteur nous montre bien souvent qu’il existe une problématique ou une notion commune à cette oeuvre. Il semble que chez Véronique Olmi, dont il sera question ici, l’enfermement et l’exil soient des notions présentes à la fois dans ses oeuvres dramatiques, ses nouvelles et son premier roman, que nous analyserons. Déjà dans la pièce Le passage, inspirée librement de la vie de la poétesse russe Marina Tsétaieva, Olmi s’était questionnée sur l’exil d’une femme qui est obligée de vivre isolée avec son fils dans un appartement minable de Paris. Il suffit aussi de penser à la pièce Les nuits sans lune, sur la prison, ou à La jouissance du scorpion, sur le racisme ordinaire qui impose une sorte d’exil, pour nous rendre compte que les notions d’enfermement, d’aliénation et d’exil traversent une bonne partie de son oeuvre. Mais c’est dans Bord de mer, publié en 2001, son premier roman inspiré d’un fait réel, que la problématique de l’enfermement est portée à son comble. Dans ce texte très près du registre de la langue orale et écrit à la première personne, une femme dépressive, pauvre, abrutie par les médicaments et qui n’est jamais sortie de la cité de HLM, où elle vit comme une condamnée, décide en plein hiver de «larguer les amarres» et de partir en vacances au bord de la mer avec ses deux fils, de neuf et cinq ans. Et après les avoir amenés à la fête foraine et leur avoir payé des frites, elle les tue.

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