Colloque, 22 septembre 2016

Le flamenco verbal de Marcel Moreau

Corentin Lahouste
couverture
Lectures de l’exaltation et du débordement, événement organisé par Ariane Gibeau, Maude Lafleur et Myriam Marcil-Bergeron

Auteur d’une littérature sauvage, hybride et irrévérencieuse, qui échappe à l’espace des taxinomies génériques ainsi qu’à celui des cénacles bienpensants, Marcel Moreau a pu dresser une œuvre où affleurent, de manière cohérente et constructive, différents paradigmes de l’exaltation et du débordement. Ces deux notions se sont toujours trouvées au cœur de l’écriture et de la pensée de l’auteur de Julie ou la dissolution qui chérit tout particulièrement l’intranquilité, la transgression et la fulgurance.

Il s’agit ici de montrer comment le caractère frénétique et incandescent des textes et de la langue de Moreau sont liés, en premier lieu, à leur ancrage charnel. Plus précisément, est mis en lumière la manière dont l’instinctuel, ce fond «vital, irrationnel et exalté de l’homme» possédant une «énergie élémentaire» de l’ordre d’une «brûlance intérieure», fait émerger l’exaltation et le débordement comme motifs centraux de son écriture et comment l’enfièvrement du corps –opéré par les instincts– provient lui-même du rythme, ce battement des tréfonds qu’ils portent, qui représente la notion fondamentale et l’entité révérée au sein de l’œuvre de l’écrivain belge.

Et c’est dans cette lignée que le flamenco, cette danse qui fait la part belle à l’improvisation, à l’ébullition, au vertige et au lâcher-prise, et qu’évoque Moreau à de nombreuses reprises dans ses textes, est envisagé comme le ferment (la figure) palpitatoire et dionysiaque de sa poétique; comme le principe myocardique –insufflant une vitalité et une force asomptive– de son écriture.

Corentin Lahouste est chercheur à l’Université catholique de Louvain (Louvain-la- Neuve, Belgique), au sein du Centre de recherche sur l’imaginaire (CRI), dans le cadre d’un Pôle d’Attraction Interuniversitaire (Literature and media innovation)Il prépare, sous la double direction de la professeure Myriam Watthee-Delmotte (UCL) et du professeur Bertrand Gervais (UQÀM, Canada), une thèse de doctorat consacrée aux figures, formes et postures de l’anarchie dans la littérature contemporaine en langue française. Sa recherche porte plus spécifiquement sur les œuvres de Marcel Moreau, de Yannick Haenel et de Philippe De Jonckheere (hypermédia).

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