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L’espace gothique: l’exemple du Moine de Matthew Lewis

Mario Lusignan
couverture
Article paru dans Figures de la fin: approches de l’irreprésentable, sous la responsabilité de Anne Élaine Cliche et Bertrand Gervais (2001)

Cette étude entend ouvrir la discussion sur un chapitre de l’histoire du roman anglais du point de vue de l’imaginaire de la fin, point de vue demeuré, jusqu’ici, lacunaire. Alors que les perspectives critiques des études contemporaines sur la période littéraire «gothique» prennent des directions différentes, curieusement, une analyse de son langage eschatologique semble en être absente. La présence/l’absence obsédante de l’insolite inscrit en creux dans les récits de même que l’emploi en apparence paradoxal de la mort représentent pourtant les préoccupations premières du genre.

L’exploration du sentiment eschatologique dans la fiction gothique, c’est-à-dire dans ses manifestations scabreuses et terrifiantes, formellement inscrites dans l’axe vertical de la descente aux tombeaux et de la chute, peut nous pennettre d’évaluer le rôle exact joué par l’angoisse de la fin dans la prolifération du genre noir. Effectivement, nous croyons que c’est justement dans sa volonté à échafauder un langage de l’horrible et du terrifiant (ce qui échappe à la rationalisation classique dans la réalité) que ce type de fiction a eu le pouvoir de dépasser les concepts linéaires de temps et d’espace pour mieux traduire un certain malaise anglais à la fin du XVIIIe siècle.

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