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La femme de la fin du monde. «La maladie de la mort» de Duras

Ariane Audet
Eftihia Mihelakis
couverture
Article paru dans Poétiques de l’absence chez Marguerite Duras, sous la responsabilité de Marie-Hélène Boucher, Eftihia Mihelakis et Martine Delvaux (2012)

Le féminin apocalyptique de Duras se situe précisément au coeur d’une absence de définition. Indifférente au regard de l’homme, la femme de La maladie de la mort engendre la terreur en ce qu’elle brouille les genres (sexuels, grammaticaux, textuels) et se pose passivement en amont de toute personnification genrée; avant toute grammaire, nom, pronom ou identification, elle demeure hors-différence de quelques conditions qui lui seraient imposées. Plus encore, la femme se présente sous la forme d’une série «d’états limites», tels que les a définis Blanchot -de la folie à la passivité. Ainsi sacralisée dans son extrême soumission, déployée et performée dans le sacrifice, la passivité de la femme donne lieu à une apocalypse, au tremblement terrifiant d’un récit «qui, au contraire de la globalisation, révèle la spectralité du différentiel, d’une poïèse et de l’intraitable phantasia à l’oeuvre.»

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