Hors collection, 01/01/2010

Le jardin dans la littérature fin de siècle, ou quand un motif narratif devient un objet esthétique

Geneviève Sicotte
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Le motif du jardin dans la littérature participe d’un double processus de configuration ou de reconfiguration du monde: à la mise en représentation des lieux, des espaces et des plantes effectuée par le jardin concret s’ajoute dans les textes la mise en représentation du jardin par le langage. Ce motif littéraire met historiquement de l’avant les thèmes du rapport de l’individu à sa collectivité et de l’érotisme; ainsi le jardin classique et romantique est un lieu de fusion heureuse entre l’homme et une certaine nature. Cependant, on assiste à la fin du XIXe siècle à un retournement de la rhétorique. Le jardin décadent privilégie le pôle culturel, voire artificiel, d’une façon si extrême que la nature horticole se présente sous une forme délétère et mortelle. Plus encore, le jardin cesse d’être un motif narratif asservi au déroulement d’un récit et à la construction de personnages. Sa composante proprement langagière passe au premier plan. Il devient alors un objet esthétique autonomisé susceptible de générer de nouvelles significations.

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Cet article a d’abord été publié dans Projets de paysage: Le jardin et des rapports à l’art, dirigé par Marc-André Brouillette et Geneviève Sicotte, en 2010.

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