Entrée de carnet

Rien à voir, tout revoir

Hélène Guy
couverture
Article paru dans Trekking sur blogue, sous la responsabilité de Hélène Guy (2011)
Guy, Hélène. 2005. «Montagnes» [Photographie]

Guy, Hélène. 2005. «Montagnes» [Photographie]
(Credit : Guy, Hélène)

Guy, Hélène. 2005. «Mode de vie» [Photographie]

Guy, Hélène. 2005. «Mode de vie» [Photographie]
(Credit : Guy, Helene)

Guy, Hélène. 2005. «Monument» [Photo]

Guy, Hélène. 2005. «Monument» [Photo]
(Credit : Guy, Helene)

Guy, Helene. 2005. «Inscription» [Photographie]

Guy, Helene. 2005. «Inscription» [Photographie]
(Credit : Guy, Helene)

Rien à voir, tout revoir

Production des 9 et 10 janvier 2012 : insérer une vingtaine de photos en noir et blanc dans l’une de mes trois créations en cours, soit un récit d’expédition en haute montagne.

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Trois créations en cours

D’aussi loin, le sommet (récit d’expédition en haute montagne)

Par strates, ce récit relate au fil des pas la progression d’une expédition vers le Mera Peak (6400 mètres) au Népal, mettant en relief la transformation des paysages himalayens, la multiplication des échanges entre Québécois, Sherpas et Népalais, ainsi que l’avancée de chacun autant dans l’imaginaire que sur le glacier.

Sous le toit de l’Everest (film sur la route de l’Everest)

Commandité, le jeune Sonam Gyaljen Sherpa emprunte le chemin de l’école vers Katmandou. Dans le Solu-Khumbu où survit sa famille, des alpinistes marchent toujours vers leur Everest dream avec des Sherpas qui les accompagnent jusque sur le toit du monde. Au même rythme, les Sherpas progressent vers leur American dream, s’imaginant une vie meilleure à l’image de celle des alpinistes. Des scènes provenant des Alpes et des Appalaches alimentent les contrastes sous le toit de l’Everest, au cœur du domaine des dieux parsemé d’écoles, de dispensaires et de lodges sous les drapeaux de prière tibétains.

À pierre fendre (carnet géopoétique sur papier et sur Web)

Dans ce carnet de facture géopoétique, les fragments de textes, d’images et de sons mettent en scène des paysages nordiques, dénudés. En suivant les fissures formées par des crevasses en glacier, des dièdres sur des parois de roche ou des cascades en montagne, retracer les chemins de traverse, les points de vue et les lignes d’horizon qui marquent nos déplacements et forgent notre imaginaire.

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Rien à voir

1. Les photos que j’ai prises en 2005 au Népal lors de l’ascension du Mera Peak n’ont pas une suffisamment bonne résolution pour être publiées dans un livre après avoir été recadrées du format paysage au format portrait et enregistrées en noir et blanc.

2. En 2009, je n’ai rapporté que des clips avec mon caméscope. Peut-être que, techniquement, je pourrais en sortir des photos, mais juste de formuler cela me semble complexe et long sur le plan technique.

3. Depuis l’automne 2011, je dispose des 2000 photos que j’ai rapportées du Népal sur la route de l’Everest dans le but de les utiliser lors de la production d’un film et d’un carnet. En revanche, aucune de ces photos ne provient de la région du Mera Peak.

Tout revoir

1. En relisant la douzaine de pages que j’ai écrites à mon retour du Népal en décembre 2011, je remarque que le point de vue de narration que j’ai emprunté est plus proche de mes séjours de 2009 et de 2011 que de celui de 2005. En effet, au lieu de mettre de l’avant la voix narrative d’un alpiniste en quête d’un sommet, j’ai plutôt adopté celle de l’écrivain grimpeur dont le sommet devient un prétexte au déplacement.

2. Compte tenu de mon intérêt relié aux processus de création, notamment en géopoétique, j’ai tenté de sélectionner des photos qui marquent mon parcours au Népal, de manière à ajuster mon récit en fonction des paysages himalayens.

3. Sur les 20 photos que j’ai retenues, la moitié sont reliées à la vie en montagne :

– 6 à la montagne : Island Peak (ci-jointe), Nuptse, Everest, Ama Dablam, Lobuche, Kala Pathar,

– 4 au mode de vie : banc de porteurs, porteur en montagne, yaks sur sentier, corde à linge avec bouses de yak et parapluie (ci-jointe).

Puis, la moitié au bouddhisme tibétain :

– 6 aux monuments : stupa avec kathas, stupa avec drapeaux et moulins de prière, stupa avec drapeaux de prière et mur de manis, mausolée avec drapeaux de prière (ci-jointe), cairn avec katha, pont suspendu avec kathas

– 4 aux inscriptions : figure sur pierre (ci-jointe), écriture sur mani, écriture sur montagne et livres de prière.

La photo de couverture, en couleur et en mode paysage, fait la synthèse : deux stupas reliés par des drapeaux de prière entre l’Everest et l’Ama Dablam.

4. Toutes les photos, retravaillées, ont de 2,5 à 6 Mo en format 2736 X 3648, semble-t-il. Techniquement, j’espère que ça ira. Sinon, je suis en mesure de remplacer l’une ou l’autre des photos dont les thèmes reviennent sans cesse dans ma cuvée 2011, à l’image du Népal.

5. J’ai élagué toutes les photos de personnes, mis à part celle d’un porteur à demi caché par son panier. Si mes photos du Mera Peak avaient été techniquement acceptables, j’aurais pu mettre en scène les membres québécois de l’expédition, les guides et cuisiniers sherpas ainsi que les porteurs népalais. Par contre, j’aurais eu à m’occuper des droits de diffusion…

6. Je n’ai pas hésité à rejeter ma photo au sommet du Mera Peak, allant contre la tradition des alpinistes. Quant à la photo sur laquelle je porte le panier d’un cuisinier, je n’ai pas réussi à la retravailler techniquement, si bien que j’ai dû l’éliminer. Ce sont donc mes chaussures au Kala Pathar que l’on voit, seule trace visuelle de mon passage au Népal.

7. Je reprends l’écriture, constatant que mon choix de photos m’aura fait progresser sur ma posture géopoétique en recherche-création : grimper pour écrire, écrire pour saisir l’expérience des lieux, repartir.

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