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Plan de cours

Jonathan Hope
couverture
Article paru dans Produire, préparer, manger ensemble, sous la responsabilité de Jonathan Hope (2018)

Plan de cours – SEM8751

Produire, préparer, manger ensemble. Traversée sémiotique du champ agroalimentaire

Descriptif

Des structuralistes français, pensons à Roland Barthes et Claude Lévi-Strauss, ont clairement établi que la nourriture et l’alimentation sont des objets et des pratiques hautement sémiotiques. Certes, la nourriture est matérielle, la sustentation est nécessaire à la survie du corps ; mais la nourriture est également imbriquée dans des processus de signification et d’interprétation symboliques. Ainsi, la nourriture est inséparable de la culture. Plus essentiellement, la nourriture sert de condition structurante des sociétés et permet une discrimination des catégories sociales. Les recherches sur l’alimentation des premiers sémiologues ont contribué à développer non seulement nos connaissances sur l’objet ou la pratique alimentaire, elles ont également participé à la naissance même de la sémiologie et à l’application du cadre structuraliste-linguistique à l’ensemble de la culture humaine. 

Nonobstant la pertinence de ces recherches fondatrices, il appert que dans les 50 dernières années l’alimentation a changé – autant que l’étude des processus signifiants. Par exemple, les questions liées à la santé, à la justice sociale et écologique, marquent le domaine alimentaire de manière plus franche qu’à l’époque où écrivaient Barthes et Lévi-Strauss. Par ailleurs, la sémiotique actuelle n’est plus confinée au cadre du structuralisme linguistique, mais elle s’étend dans les corps et dans les cultures. Penser cette évolution, mesurer le chemin parcouru, constater les forces et enjeux de la sémiotique alimentaire actuelle, orienter son avenir. Voilà les enjeux principaux qui nous motiveront au fil de ce séminaire.

Objectifs

Plusieurs objectifs motiveront nos recherches au fil du séminaire ; certains se rattachent à la matière à l’étude, d’autres touchent le cadre théorique. D’une part, nous voudrons éclairer autant que possible (en quinze courtes semaines…) une variété de facettes du champ agroalimentaire – une serre et une usine alimentaire, par exemple, sont tout aussi piquées de sens, culturel autant que biotique, que la table où nous mangeons, que le corps mangeant, et le corps mangé. On se penchera donc autant sur la production, la fabrication et la consommation de la nourriture. Il s’agit là d’une tripartition commode, ordonnée de manière intuitivement juste, pour décrire les étapes qui mènent à la sustentation. Or cette tripartition n’a de sens que si : I) nous considérons les zones d’ombre qui font également partie de l’expérience agroalimentaire, telles le jeûne, la famine ou la malnutrition, et II) nous admettons que la production, la fabrication et la consommation ne s’enfilent pas de façon linéaire. 

En organisant ce séminaire autour de la densité des réseaux sémiosiques, nous voudrons aussi établir des ponts entre différents courants de pensée qui ont joué des rôles importants au fil de l’histoire du programme doctoral en sémiologie notamment la pensée française (structuralisme/poststructuralisme), la sémiotique (anglo-américaine) les études culturelles. On voudra insister sur l’applicabilité des théories sémiotiques et les mettre à l’épreuve du désordre de nos pratiques agroalimentaires. En somme, la réflexion sémiotique sur l’agroalimentaire deviendra un prétexte pour réfléchir à, et réorganiser le monde dans lequel nous vivons.

Contenu

Les principaux enjeux seront abordés à partir de textes qui seront envoyés par courriel aux étudiant.es de manière régulière.

– N.B. Plusieurs textes sont uniquement disponibles en anglais. Une solide compétence de lecture de la langue anglaise est donc requise.

Compte tenu de la nature du séminaire (pratiques sémiotiques) quelques sorties et conférences sont prévues ; pour la même raison, les étudiant.e.s devront être prêt à expérimenter avec leurs propres habitudes alimentaires.

Modalités d’évaluation (à confirmer)

1) Deux présentations, 15% chacune (dates à déterminer).

L’étudiant.e présentera à deux reprises un texte au programme.

2) Deux bilans, 10% chacun, aux semaines 5 et 10.

Il s’agira de présenter, devant le groupe, la progression du travail final.

– Bilan 1 : idées et questions générales ; textes, discours, pratiques envisagées.

– Bilan 2 : découvertes ; citations, extraits clés ; problèmes rencontrés.

OU : un bilan et un exercice collectif d’écriture (option à discuter).

3) Travail final (présentation en classe, texte), 50%, semaine 14 et 15.

Les étudiant.e.s exploreront une problématique évoquée au fil du trimestre et qui aura fait l’objet de discussions préalables (bilans, supra). Ce travail sera fait sur le modèle universitaire typique, avec une présentation orale (15-20 minutes) et un manuscrit (20-25 pages).

Notez bien

– J’exige une composante écrite pour le travail final, mais je suis flexible sur la forme. Vous pouvez ainsi adapter le travail et intégrer (par exemple) un podcast, du film, des images, etc.

– Ceux et celles qui veulent récupérer leur travail avec mes commentaires, devront remettre en même temps que leur travail une enveloppe suffisamment affranchie.

Attention

L’évaluation des travaux tient nécessairement compte de la qualité de la langue : maîtrise des règles de syntaxe et de composition (organisation générale du texte), justesse et étendue du lexique, respect de l’orthographe.

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