Journée d'étude, 6 avril 2018

«Resistance is futile»: Sérialité et mondes possibles dans l’univers de Star Trek

Roxanne Chartrand
couverture
Franchises et industrialisation de la culture populaire contemporaine, événement organisé par Megan Bédard, Jean-Michel Berthiaume, Catherine Côté, Fanie Demeule et Antonio Dominguez Leiva

«La théorie des mondes possibles, dont les premiers balbutiements remontent au philosophe Gottfried Wilhelm Leibniz, a été largement reprise par certains logiciens (Kripke, Hintikka, Montague) afin de penser, entre autres, les conditions de vérité des énoncés contrefactuels et propositionnels. Plusieurs narratologues (Ryan, Pavel, Dolezel, Ronen) se sont également approprié ce concept afin de penser l’ontologie des mondes fictionnels, la question de la vérité des énoncés au sein de ceux-ci, mais également les relations qui existent entre la multiplicité des mondes fictionnels et la réalité. En effet, selon Ryan, la théorie des mondes possibles permet d’envisager la réalité comme “un univers composé d’une pluralité de mondes distincts” (Ryan 2012, p.1, ma traduction).

Observer la pratique de construction des mondes de la science-fiction à la lumière des mondes possibles permet d’envisager le récit transmédiatique en tant que structure cohérente composée d’un ensemble de possibles actualisés et actualisables. Lors de cette présentation, je propose d’explorer les multiples liens entre les concepts de sérialité, de franchisation et de mondes possibles en m’appuyant sur une analyse du multivers de Star Trek (Gene Rodenberry, 1966).

La théorie des mondes possibles peut permettre de rendre compte de cette prolifération de savoir quant à l’univers diégétique. Considérant la pluralité de sous-univers fictionnels qui composent le monde de Star Trek, cette présentation tentera de les explorer afin de dégager une structure claire qui soulignera les façons dont opèrent ces mondes de manière systémique. Ainsi, il sera possible de rendre compte des variations qui se présentent au sein des multiples itérations du même monde fictionnel. En effet, cette structure systémique permet d’expliquer les irrégularités entre le savoir xénoencyclopédique (c’est-à-dire le savoir historique appartement au monde fictionnel), et les représentations subjectives (liées au point de vue des personnages de la diégèse). D’un autre côté, la théorie des mondes possibles permet également d’expliquer la coexistence ontologique d’univers alternatifs, réconciliant ainsi les différences entre les mondes qui composent les téléséries et les dix premiers films, ainsi que les trois films appartenant à la reprise de 2009 (J.J. Abrams).»

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