Carnets de recherche, 2011

Le tournant de l’image (numérique)

Gabriel Tremblay-Gaudette
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Prolégolèmes à l’étude des transformations de l’image dans le cyberespace. Carnet de recherche de Gabriel Tremblay-Gaudette.

Articles de la publication

Gabriel Tremblay-Gaudette

Prolégomènes

En 1994, l’infulent historien de l’art W.J.T. Mitchell ouvrait son essai Picture Theory par un chapitre intitulé “The Pictorial Turn”. L’auteur n’étend la portée de ce “tournant pictural” qu’au contexte très délimité des institutions académiques, qui accordent une place de plus en plus grande aux représentations visuelles; or, force est de reconnaître que la place de l’image dans la culture contemporaine s’étend au-delà des murs des universités. Les images étaient entrées en circulation de manière plus importantes déjà avec l’imprimerie, puis avec le journal quotidien et son inclusion abondante de photographies; le cinéma et la télévision n’ont fait que poursuivre cette lancée, en permettant au passage la mise en mouvement des images. Pourtant, il est possible de penser que la montée du Web n’est pas qu’un prolongement de cette ascension, mais qu’elle en reconfigure les modalités de production, de diffusion et de réception.

Gabriel Tremblay-Gaudette

Les excès de la photographie numérique, première partie: ralentir le processus.

Le poète surréaliste belge Erwahn Erlich, était passablement méfiant à l’égard du jeune médium de la photographie; il choisissant de tourner en dérision cette pratique par la création de “photographie conceptuelles”, mélange de dessins et de mots qui suggéraient le contenu d’une photographie sans en reproduire la méthode (voir exemple plus bas). L’extrait d’une de ses lettres écrite par date de 1913, donnée en ouverture de ce billet, a une valeur prohpétique à notre époque.

Gabriel Tremblay-Gaudette

Les excès de la photographie numérique, deuxième partie: le répertoire de la mémoire absente.

Dans Cloverfield (Matt Reeves, 2008), un immense monstre émergeant des profondeurs marines cause des ravages dans la ville de New York. L’action est rapportée au spectateur par la captation filmique d’un personnage qui avait commencé à filmer une soirée entre amis avant l’arrivée du monstre, et qui continuera à documenter les événements tout au cours de la nuit. Autrement dit, Cloverfield est un mélange de Godzilla et de Blair Witch Project.

Gabriel Tremblay-Gaudette

Interlude: Douglas Coupland et l’image numérique

L’écrivain contemporain Douglas Coupland, actif sur la scène littéraire nord-américaine depuis 1991 (avec la parution de son roman Generation X: Tales for an Accelerated Culture), est un artiste qui parvient remarquablement bien, depuis une vingtaine d’années, à rendre compte du zeitgeist. On peut certes lui reprocher quelques maladresses dans l’écriture et une tendance à verser dans une spiritualité versant dans le mysticisme lors des moments les plus cruciaux de ses récits, mais il n’en demeure pas moins que ses portraits d’époque, mis à jour de roman en roman, offrent une représentation très juste sur le réel et sont d’une grande authenticité, sans jamais verser dans le racoleur et le tendancieux.

Gabriel Tremblay-Gaudette

Les mèmes visuels et les «exploits de Photoshop»

On pense trop souvent à tort que les retouches photographiques sont apparues avec le numérique.

Gabriel Tremblay-Gaudette

Faire du vieux avec du neuf

Sur son site Web, l’application Hipstamatic est décrite ainsi: “The Hipstamatic for iPhone is an application that brings back the look, feel, unpredictable beauty, and fun of plastic toy cameras from the past.”

Gabriel Tremblay-Gaudette

Retour sur l’iconographie de l’ouragan Sandy

À l’époque contemporaine, chaque événement catastrophique de grande envergure a droit à une iconographie abondante. Depuis le 11 septembre et son archivage audiovisuel collossal, il est de coutume d’avoir droit, dans les jours suivant un drame majeur, à des milliers de clichés pris par des amateurs et des professionnels. La semaine dernière, l’ouragan Sandy et ses conséquences désatreuses a donné droit à des images spectaculaires. Le hic, c’est que certaines des plus célèbres de ces photographies avaient été rendues possibles par des trucages rapidement décelés et dénoncés. Jean-Noël Lafargue a publié sur le site OWNI.fr une brève réflexion très pertinente sur le phénomène de la falsification des images de la catastrophe. Je souhaite à mon tour partager quelques observations à propos des retombées de Sandy au plan des images numériques.

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