Colloque, 27 mai 2022

Le supplice du châssis dormant: topographie de la jalousie dans «Jour de souffrance» de Catherine Millet

Marie-Ève Laurin
couverture
Le désir en abîme. Littérature et tentation, événement organisé par Alexis Lussier et Martin Hervé

Quelques années après la publication de La vie sexuelle de Catherine M. (2001), Catherine Millet publie son deuxième récit, Jour de souffrance (2008). C’est en partie afin de répondre à la question de la jalousie posée par son lectorat que l’écrivaine choisira de coucher sur le papier les angoisses qui l’envahirent jusqu’à l’obsession lorsqu’elle prit acte de la vie amoureuse entretenue par son partenaire, Jacques Henric, en marge de leur duo assez stable. La communication de Marie-Ève Laurin propose d’envisager de plus près la dynamique morbide ayant amené l’écrivaine française à se laisser prendre, en toute conscience, comme elle l’écrit elle-même, par le «vortex» des investigations minutieuses menées dans l’espace de travail de son amoureux. Venant paradoxalement gonfler la vague déferlante de la jouissance avec Jacques, ces images mentales douloureuses, à l’origine de crises récurrentes, trouveront leur résolution dans la création littéraire, avec la rédaction de la Vie sexuelle de Catherine M. Sorte de revanche symbolique, l’écriture permit ainsi, par le ressassement du passé, le dépassement de l’itératif, l’atténuation progressive de cette souffrance qui, néanmoins, resurgit parfois encore pour éprouver l’«immunité» de Millet.

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