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Du 6 août au 11 septembre

Jean-François Chassay
couverture
Article paru dans Fictions et images du 11 septembre 2001, sous la responsabilité de Bertrand Gervais et Patrick Tillard (2010)

Je voudrais dans cet article proposer une hypothèse sous forme de question, qui permet d’imaginer une filiation entre des catastrophes contemporaines qui concernent les États-Unis. On peut la voir comme une fiction, dans la mesure où il s’agit de proposer, d’inventer un lien entre deux événements, de boucler une boucle qui n’existe peut-être que dans mon imagination. Mais si on veut bien prendre cette hypothèse comme une fiction, on pourrait aussi intituler cet article : «D’un Ground Zero à l’autre ou: tel est pris qui croyait prendre». Un certain 11 septembre, à quelques minutes d’intervalle, deux avions s’encastraient dans les tours du World Trade Center à New York. Quelques décennies auparavant, 56 ans pour être plus précis, à quelques jours d’intervalle, deux bombes nucléaires (faussement mais communément appelées «bombes atomiques») explosaient au-dessus de populations civiles au Japon, à Hiroshima le 6 août et à Nagasaki le 9. Total des victimes de ces deux explosions: environ 140 000 sur le coup, mais on en comptait plus de 200 000 vingt ans plus tard, en ajoutant tous ceux qui étaient morts de maladies directement liées aux effets des radiations. Quatre ans plus tard, en 1949, l’URSS fait exploser à son tour une bombe nucléaire. «La Guerre froide» pouvait commencer. Ma question est la suivante: l’attaque du 11 septembre marque-t-elle la fin d’un imaginaire de la bombe nucléaire?

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