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Pouvoir de la féerie et contre-pouvoir du réalisme. Les enjeux de la fiction dans la réécriture des Contes de Perrault

Georges Jacques

Marc Soriano qui, il y a une bonne trentaine d’années, ramena les Contes de Perrault à l’avant-plan de la critique littéraire, rappelait qu’il s’agissait, pour nous francophones, du seul classique connu avant que nous n’allions en classe. S’il prenait le terme classique dans son acception la plus générale, celui-ci pouvait recevoir en même temps une signification infiniment plus restrictive, correspondant à l’esthétique qui, pour des motifs liés à l’absolutisme royal, avait supplanté ­ ou presque supplanté, pendant deux ou trois décennies, le mouvement baroque. Ce dernier n’avait pas totalement disparu pour autant. En effet, pour ne prendre qu’un exemple, Mme d’Aulnoy, strictement contemporaine de Perrault, et dont les contes étaient lus dans les mêmes cercles, largement héritiers de la préciosité, émargeait carrément au mouvement baroque: péripéties nombreuses et souvent compliquées par l’ enchevêtrement des intrigues, longs développements descriptifs ne renonçant à aucun élément susceptible d’évoquer la magnificence, usage quasi constant de métamorphoses spectaculaires, tous éléments contribuant à proclamer les pouvoirs illimités de la féerie.

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