Colloque, 24 avril 2015

Le pied mal chaussé de la «mendiante rousse» baudelairienne: lieu d’une articulation dialogique entre conte et poésie

Sophie Ménard
couverture
La chair aperçue. Imaginaire du corps par fragments (1800-1918), événement organisé par Véronique Cnockaert et Marie-Ange Fougère

On retrouve dans les tableaux parisiens un flâneur trébuchant sur les mots comme sur les pavés et rencontrant des porteurs de béquilles, un cygne qui de ses pieds palmés frotte le pavé sec, un squelette laboureur aux pieds sanglants et nus, un quadrupède infirme aux pas maladroits, une coquette aux pieds secs que pince un soulier pomponné, joli comme une fleur, et – enfin – une passante qui déambule avec une jambe de statue.

On peut dire que le motif du déséquilibre ambulatoire traverse ces poèmes urbains. La lecture ethnocritique de À une mendiante rousse que je vous propose s’attachera à étudier, dans une perspective sémio-culturelle, le pied de la mendiante. Que ce membre surprésent dans le blason baudelairien soit précisément mal-chaussé est l’indice d’un embrayeur interdiscursif. Je fais l’hypothèse que ce fragment corporel transporte avec lui des fragments de texte et de discours révélant l’imaginaire culturel et le dialogisme du poème.

Professeure adjointe au Département des littératures de langue française depuis 2019 et membre régulière de FIGURA, Sophie Ménard a obtenu un doctorat en études littéraires en 2011 (UQÀM/Paris-10). Outre sa thèse, parue sous le titre Émile Zola et les aveux du corps. Les savoirs du roman naturaliste (Classiques Garnier, 2014), elle a réalisé deux éditions critiques (La Conquête de Plassans d’Émile Zola, Classiques Garnier, 2013 et Mademoiselle Giraud, ma femme d’Adolphe Belot, Classiques Garnier, 2019) et a publié plusieurs articles sur Zola, les Goncourt, Maupassant, Baudelaire, Sand.

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