Entrée de carnet

L’absence de vie comme moteur critique

Nathalie Dion
couverture
Article paru dans Écoécritures – études collaboratives et décentrées, sous la responsabilité de Catherine Cyr et Jonathan Hope (2021)

Mon projet de mémoire n’étant pas encore finalisé, j’ai choisi de me pencher sur un texte qui me fascine et m’intéresse depuis longtemps par sa distance et sa froideur.
J’essaierai de faire un lien entre l’absence de nature et d’êtres vivants avec les personnages de Sous béton comme point de départ d’une atmosphère dérangeante et étouffante.

Le roman de Karoline Georges est un roman d’où n’émane aucune humanité, aucun sentiment. Il s’agit pourtant d’un roman écrit à la première personne, narré par le héros qu’on appelle «l’enfant». Bien que l’auteure y décrive (ou semble y décrire) un enfant humain, le lecteur se retrouve face à des personnages qui frôlent le robot, par leur manque d’émotions, et ce, malgré les passages mettant en scène des émotions (la mère qui pleure semble par ailleurs, fausse).

Ce que je souhaite aborder, c’est que ce manque d’humanité passe avant tout par l’absence flagrante et palpable de vivants non-humains qui devient suffocante. En effet, outre les habitants de l’unité, seul le béton respire et suinte.

Cet univers complètement dénué de vie donne aussi une impression d’apocalypse, de roman futuriste, alors qu’il est réellement impossible de mettre une date sur l’action.
J’aimerais donc observer ce manque de vie autre qu’humaine avec un regard écocritique. Car l’humain de Sous béton, en plus d’être seul être vivant, est au bas d’une chaîne alimentaire  très sordide… même s’il ne le saura que trop tard. Il y a donc de la « vie » non-humaine ailleurs.

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