Colloque, 24 avril 2014

Le vitalisme face au réalisme spéculatif: les mérites et les défis de Quentin Meillassoux dans un monde d’images en mouvement

Pierre-Alexandre Fradet
couverture
L’imaginaire contemporain. Figures, mythes et images, événement organisé par le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire Figura

De concert avec les autres représentants du réalisme spéculatif, Quentin Meillassoux déplore la perte de l’en soi dans l’ère moderne et propose un moyen de s’y ménager un accès. Son entreprise est stimulante et féconde, inventive et subtile; mais il y a lieu de s’interroger sur sa critique du vitalisme. Tandis que Nietzsche, Bergson et Deleuze voient dans le temps une force qui nous déporte sans cesse vers une situation autre, une circonstance nouvelle et inédite, Meillassoux est d’avis que rien n’interdit que le temps puisse aller de pair avec la constance, la fixité, le statisme. La conception meillassouxienne du temps a donc pour conséquence de diminuer l’importance du devenir qu’exaltent les vitalistes. Serrant de près le concept d’hyper-Chaos chez Meillassoux, je tenterai d’établir, dans la présente conférence, jusqu’à quel point ce concept prête le flanc ou résiste aux objections que nous invite à lui adresser la «culture des images en mouvement» dans laquelle nous baignons aujourd’hui. Et si cette culture des images en mouvement, à ne pas confondre avec la «culture de l’image», nous incitait à réaffirmer la nécessité du devenir, dont le caractère incontournable vient appuyer les éthiques vitalistes de la création?

D’abord formé en philosophie à l’Université de Montréal, Pierre-Alexandre Fradet poursuit actuellement, appuyé par le CRSH, un doctorat en cotutelle à l’Université Laval de Québec et à l’ENS de Lyon. Il est l’auteur d’un essai publié aux États-Unis sur la philosophie de la photographie (Photographies anciennes: une pétition contre la mort?, CSF Publishing, 2012), qui fut traduit en anglais.

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