Hors collection, 01/01/2010

D’une étonnante dextérité dans l’art de l’enquête

Bertrand Gervais
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La scène est rejouée à l’envi ces dernières années à la télévision, au cinéma et en littérature. Un enquêteur talentueux, ce cher Dexter Morgan, par exemple, spécialiste des taches de sang pour la police Miami et tueur en série à ses heures, se rend sur la scène d’un crime, regarde les traces laissées au sol, la posture des corps, l’emplacement de l’arme, d’autres indices encore qu’il est seul à voir et, en moins de temps qu’il en faut pour passer à une pause publicitaire, retrace pour son auditoire ébahi, ses collègues et les téléspectateurs réunis, le déroulement des évènements: le mari s’en allait, oubliant son téléphone sur lequel se trouvaient des photos compromettantes, sa femme les voit, lui jette le portable à la tête, le tue, boum, boum,boum, de trois balles au corps; puis, se rendant compte de ce qu’elle a fait, effondrée, elle retourne l’arme contre elle-même et bang! Un meurtre-suicide…

Temps requis pour cette déduction: quinze secondes.

Par quel miracle un tel exploit est-il possible? Quel est cet étonnant pouvoir de déduction? Quelles en sont les bases?

* * *

Cet article a d’abord été publié dans Recherches sémiotiques/Semiotic Inquiry, coll. 1-2-3, vol. 30, en 2010.

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