Colloque, 3 mai 2017

L’oeil qui en savait trop. Visions cinématographiques et présences extraterrestres dans «Les Trois Yeux» de Maurice Leblanc (1919)

Thomas Carrier-Lafleur
couverture
L’émergence du roman d’anticipation scientifique dans l’espace médiatique francophone (1860-1940), événement organisé par Claire Barel-Moisan, Jean-François Chassay, Christèle Couleau et Sarah Mombert

«Comme la plupart des auteurs qui créent un monstre médiatique, Leblanc sera maintes fois tenté de se débarrasser de son personnage. Dans L’affaire du chien des Baskervilles, Pierre Bayard donne le nom de “complexe d’Holmes” à ce phénomène bipolaire où se mêle l’amour de la création et la haine pour la créature. Aux côtés de Conan Doyle, d’Hergé ou de Simenon, il faut donc ranger Leblanc parmi la liste des auteurs chez qui le trop grand succès d’un personnage déclenche un très fort désir de vie nouvelle et, ce qui m’intéresse surtout, un désir de nouvelles formes d’écriture.

Cette recherche de nouveauté dans la pratique littéraire se manifeste en partie chez Leblanc par la rédaction de quelques romans d’anticipation scientifique, à savoir, Les trois yeux en 1919, Le formidable événement en 1921 et Dorothée, danseuse de corde en 1923. Avec Les trois yeux, on ne peut pas nier que Leblanc arrive à proposer une expérience romanesque qui est particulièrement nouvelle pour lui, en cela que le roman est entièrement consacré à la description littéraire des effets propres aux images cinématographiques.

Le désir de renouveau de Leblanc l’amènera à proposer ce qui est, je crois, une des rares fictions de l’époque qui prend explicitement pour sujet ce défi que représente l’interprétation par le texte des effets du cinématographe qui est encore une machine relativement nouvelle à l’époque.»

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