Colloque, 11 avril 2018

Chiennes de vies: sociologie des relations anthropozoologiques en situation d’itinérance

Chloé Couvy
couverture
L’animal et l’humain. Représenter et interroger les rapports interespèces, événement organisé par Jérôme-Olivier Allard, Fanie Demeule, Marion Gingras-Gagné et Marie-Christine Lambert-Perreault

Ville, campagne, jeu, travail ou soin, l’animal et l’humain partagent de multiples temps et espaces communs. Comment la sociologie peut-elle appréhender ces univers et les enjeux qu’ils concentrent? Dans l’esprit d’une sociologie des relations anthropo-zoologiques, nous proposons d’envisager les sociétés actuelles comme des objets hybrides, où l’interaction peut être pensée au-delà de la frontière de l’espèce et où l’animal non-humain prend part dans sa constitution et son évolution. Le phénomène contemporain de l’animal de compagnie a pris une ampleur particulière dans les sociétés occidentales, où le chien se présente comme l’un des partenaires privilégiés du quotidien humain. Mais ces privilèges ont un prix: l’intégration du chien à nos villes, nos foyers, nos familles, entraine avec elle une nécessaire transformation des codes du vivre-ensemble, qui impactent aussi bien l’humain que l’animal.

Que signifie aujourd’hui être et vivre-avec un chien dans les sociétés occidentales? Cette question résonne d’autant plus dans le contexte de l’itinérance, où la présence animale peut avoir une importance cruciale. La relation de compagnonnage prend, dans la rue, des dimensions spécifiques qui se développent en écho aux problématiques de l’errance: isolement, précarité, discrimination, vulnérabilité. Dans le cadre de notre projet de mémoire, nous avons ainsi choisi de nous intéresser à la relation de compagnonnage entre l’humain et l’animal, dans le contexte de l’itinérance. Comment l’humain et le chien s’adaptent-ils ensemble à ces enjeux? Quel rôle le chien peut-il avoir sur les modes d’occupation de l’espace public, les stratégies de vie et de survie, les rapports au monde social et à la marginalisation? Eggy, Princesse, Bâtard… Autant de «chiens de la rue», compagnons rencontrés aux détours de notre enquête aux accents enthnographiques, qui illustreront les réflexions en cours sur la présence animale dans les sociétés urbaines contemporaines en Occident. [Texte de Chloé Couvy]

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