Hors collection, 01/01/2008

L’intérieur est l’asile où l’art se réfugie

Louise Lachapelle
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L’écriture aurait trouvé dans «le geste universel et prétentieux du livre»  un asile où mener sa vie indépendante face au moment présent, critique Walter Benjamin dans Sens unique. Voilà qui procède du même investissement de l’intérieur dont rend compte, à la même époque, le projet d’analyse de l’habitation qu’il esquisse dans Le livre des passages où il observe que «L’intérieur est l’asile où l’art se réfugie» et que «l’homme déréalisé fait de son domicile un refuge». La modernité tardive a placé la pratique de l’art et les formes de la culture devant l’enjeu éthique comme jamais auparavant, elle a aussi donné lieu à une transformation des conditions de l’éthique avec laquelle il nous reste à composer aujourd’hui: si l’existence ne devient pas forcément humaine par les formes de sa culture, la vie est sans refuge. Cette situation du vivant soutient aujourd’hui l’exigence éthique et l’une de ses expressions fondamentales serait la remise en question de la maison comme paradigme de notre manière (occidentale) d’habiter.

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Cet article a d’abord été publié dans Voix Plurielles, v.5, n.1, en 2008.

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