Colloque, 29 septembre 2018

Corps entre cyber et électricité

Louise Boisclair
couverture
Cybercorporéités: subjectivités nomades en contexte numérique, événement organisé par Isabelle Choinière, Anne-Laure Fortin-Tournès, Anaïs Guilet et Joanne Lalonde

Cette proposition –définitionnelle et expérientielle– interroge le corps, individuel et collectif, affecté par un cyberdispositif. Comment s’établissent alors ses relations avec soi, l’autre et les autres? En lien avec l’installation ‘spect-actorielle’ Nous sommes les Fils et les Filles de l’électricité de Simon Laroche et Étienne Grenier, expérimentée le 3 octobre 2017 à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, cette œuvre exemplaire et paradoxale réunit seize participants face-à-face en deux rangées, tête casquée et micro à la nuque, pour une session de thérapie collective favorisée par un système de contrôle (Cornelissen, MCD #82, juil/ sept. 2016). Cette expérience transforme le corps en «cybercorps», individuel et collectif. Étymologiquement «cyber» du grec kubernân, «gouverner», ou Kubernêtikê, «gouvernail», et «corps» du latin corpus ou σοµα en grec, «Cybercorps» évoque un corps gouverné par l’informatique, la robotique et la réseautique. «Que peut un corps?», demandait Spinoza. Que peut un (cyber)corps, nous demanderons-nous? À la fois diminué et augmenté –nous verrons pourquoi– selon le dispositif et le réseau auxquels il est branché, le corps est reconfiguré, le temps d’un devenir temporaire (Deleuze-Guattari 1980). Ainsi le cybercorps est non seulement le site de points de vue variés, mais l’ancrage du point d’être (Miranda de Almeida et de Kerckhove 2014) dans l’espace-temps connecté. Cette expérimentation du corps interface, sensible et somatique, permet –nous verrons comment– «de développer une posture critique» (Colloque Cybercorporéités, septembre 2018) avec des conséquences politiques variées.

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