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L’archive et l’invention littéraire: le cas des «Mystères de Montréal» d’Auguste Fortier (1893)

Nathalie Ducharme
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Article paru dans Archive et fabrique du texte littéraire, sous la responsabilité de Nancy Desjardins et Jacinthe Martel (2001)

Le roman d’aventures québécois du XIXe siècle est très souvent historique. C’est ainsi qu’à travers la péripétie, la romance et le drame pantelant transparaît la mémoire; mémoire de moeurs, de lieux et d’événements majeurs, souvent traumatiques. Les Mystères de Montréal d’Auguste Fortier, publié en 1893, est l’un des derniers romans de grande aventure tels qu’on en produit au XIXe siècle. On y retrouve par ailleurs certains éléments qui préfigurent le roman policier du XXe. Il s’agit d’un récit historique qui nous fait suivre l’exil rempli d’aventures de Paul Turcotte, un patriote des Rébellions de 1837-38. Les Mystères de Montréal est l’unique roman achevé d’Auguste Fortier, écrivain mineur pratiquement oublié aujourd’hui, dont la vie nous est connue grâce à une notice d’Édouard-Zotique Massicotte publiée dans le Bulletin des Recherches Historiques. Né à Québec en 1870, Fortier étudie au Collège Sainte-Marie. Alors qu’il est en rhétorique, il rédige un article sur le fleuve Saint-Laurent qui est reproduit dans un journal de Madrid. Deux ans plus tard, il publie dans La Revue de Paris une étude de moeurs intitulée «Le paysan canadien». C’est après son admission aux études de droit, en 1891 , qu’il termine l’écriture des Mystères de Montréal. Malgré son succès et la critique qui lui promet un bel avenir, il abandonne un roman qui était en chantier (Yvonne la Montréalaise), pour devenir Père Blanc en Algérie, ambition à laquelle il renonce pour être ensuite globetrotter.

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