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Postures de l’Apprenti: (Malaise) esthétique d’une écriture embryonnaire morcelée

Yann Ropers
couverture
Article paru dans L’atelier de l’écrivain 1, sous la responsabilité de Le groupe Interligne (2004)

Il se dit apprenti écrivain: apprenti d’une discipline à temps dérobé, écrivant dans son atelier public aux heures de pointe, de voyagement, carnet sur les genoux, plume à la main. L’Apprenti est en apprentissage, bien sûr: tissage d’apprenti, couturier, tisserand, il est celui qui apprend à tisser les mots, le décousu, qui constitue au fil de tentatives une esthétique propre à sa démarche, éthique, poéthique.

Tôt le matin, avant les rumeurs, à l’écritoire laboratoire déjà, il précède le jour. Tôt pour disposer de temps, prendre du temps, le temps qu’il faut. À chaque jour ses pages. C’est lui qu’on voit assis sur les marches ou accroupi derrière les buissons, à l’affût d’une parole, à l’écoute d’une voix, en quête d’un idéal de beauté d’expression verbale. La langue, pour lui, constitue une matière première.

Adepte de l’éphémère, il porte des mots qui sont des objets fragiles. Il écrit par inspirations, par souffles, toujours peu à la fois, jamais lassé quand, forcé de s’interrompre comme un enfant contraint de suspendre son jeu, il pose la plume, range le carnet.

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